Edmond Richer (1560–1631)

Naissance en Champagne.

Il se rend à Paris pour poursuivre ses études et se fait engager comme domestique au prestigieux collège du Cardinal-Lemoine ; il consacre ses moments de loisir à suivre les cours. Trois années lui suffisent pour apprendre les langues classiques et deux années pour mériter le titre de maître ès-arts.

Début de la Ligue. — Le roi Henri III n’a pas d’enfants ; la mort de son dernier frère fait de son cousin Henri de Navarre l’héritier de la couronne. Ce dernier est protestant et le puissant parti catholique s’y oppose et parvient à chasser Henri III (1588) qui s’était rapproché de son cousin. — Richer est ligueur comme la plupart des autres théologiens.

Richer s’inscrit en doctorat à la Sorbonne et obtient son diplôme l’année suivante (1890). Il commence à s’éloigner des ligueurs.

Fin de la Ligue. — Henri de Navarre, devenu Henri IV à la mort d’Henri III (1589) abjure le protestantisme en la basilique de Saint-Denis. Il est sacré roi à Chartres le 27 février 1594 et entre dans la capitale quelques mois plus tard. — La conversion du roi achève d’emporter Richer à sa cause.

Il est nommé principal du collège du Cardinal-Lemoine.

Il compose une Apologie de Jean Gerson.

Il est élu syndic de la faculté de théologie de Paris ; et s’applique dès lors à défendre les libertés de l’Église gallicane.

Assassinat d’Henri IV à Paris ; Louis XIII, âgé de 8 ans, est sacré le 17 octobre. Richer dénonce dénonce la doctrine des jésuites qui autorise de tuer les tyrans.

Richer s’élève avec force contre la thèse d’un dominicain qui soutenait l’infaillibilité du pape et sa supériorité sur le concile. À la sollicitation du président du Parlement de Paris, il résume sa thèse dans un ouvrage : Libellus de Ecclesiastica et Politica Potestate (de la puissance ecclésiastique et politique).

La fronde ultramonainte conduite par le cardinal du Perron, archevêque de Sens, obtient de Rome l’interdiction du livre de Richer.

L’Université est sommée par lettres patentes du roi de le déposer et d’élire un nouveau syndic. Purge des richéristes.

Publication en Angleterre du traité De Republica christiana de Marc-Antoine de Dominis contre la puissance du pape.

La pression contre les thèses gallicanes et Richer s’accentue. Les amis de l’évêque de Paris tentent à plusieurs reprises d’obtenir de lui une rétractation (1620, 1622).

Il consent à rédiger une déclaration d’orthodoxie dans laquelle il se dire prêt à rendre raison des propositions de son Libellus. Suivront deux autres rétractations plus précises.

Il travaille les dernières années de sa vie à son Histoire de la Pucelle, œuvre considérable dont le manuscrit ne compte pas moins de 1028 pages. Il avait obtenu la permission nécessaire pour la faire imprimer, mais ne put mettre son dessein à exécution.

Il décède à Paris et est inhummé le lendemain dans la chapelle de la Sorbonne.