La famille Huyn en Lorraine et en Allemagne, sa parenté avec la bienheureuse Jeanne d’Arc (1912)
Article
La famille Huyn en Lorraine et en Allemagne Sa parenté avec la bienheureuse Jeanne d’Arc
- Branche lorraine
- Beuvin Huyn (XIVe s.)
- Jean Huyn
- Nicolas Huyn (-1510)
- Claude Huyn
- Nicolas II Huyn
- Claude II Huyn (1526-1617)
- Jean II Huyn (1565-1628)
- Jean III Huyn (1600-1677)
- César Huyn
- François Huyn (1674-1718)
- François-Louis-Paul Huyn
- Charles-Nicolas-Louis Huyn (1745-1813), seigneur de Vernéville
- Parenté avec Jeanne d’Arc
Ascendance de Marie-Charlotte, baronne de Lamy, épouse de Charles-Nicolas-Louis Huyn, jusqu’à Pierre du Lys, frère de Jeanne d’Arc, par la branche Hordal
- Louis Huyn de Vernéville (1781-1823)
- Louis-Joseph Huyn de Vernéville (1815-1886)
- Paul-François Huyn de Vernéville (1859-)
- Branche allemande, barons puis comtes du Saint-Empire
- Parenté au XXe siècle
123Préface
Chaque année notre Lorraine, autrefois si féconde en grands hommes et si justement fière des nobles familles qui peuplaient son sol fertile, voit disparaître de plus en plus et ces hommes et ces familles. La mort a fauché les uns, tandis que d’autres abandonnent les champs paternels, la contrée qui leur était chère autrefois.
Nos patriæ fines et dulcia linquimus arva,
Nos patriam fugimus…
(Virgile, Bucoliques. Églogue I, v. 3-4).
Il semble donc que c’est faire œuvre de bon Lorrain, œuvre de vrai patriote, que de conserver les noms des personnages et des familles qui ont rendu notre pays renommé entre tous pour sa foi et son patriotisme.
N’est-ce pas aussi une œuvre louable, le plus beau témoignage de reconnaissance, que de ne 124point laisser dans l’oubli ces magistrats intègres, ces vaillants soldats, qui ont sacrifié leur temps au bien-être du peuple lorrain, ou qui ont, au péril de leur vie, défendu au Moyen-Âge ou dans ce dernier demi-siècle, le sol de leur pays contre de redoutables ennemis ? C’est pour ne point laisser s’ensevelir avec eux, dans le silence de la mort, les actions de ces hommes si dévoués à la Lorraine, que l’auteur de ce modeste travail a rappelé, en ces quelques pages, leurs noms, leurs principaux mérites, leurs titres et leur descendance. Dans ses patientes recherches, il n’a voulu qu’une chose, rendre à chacun ce qui lui est dû, l’honneur à qui mérite l’honneur.
Puissent ces pages atteindre ce but et servir en même temps aux futurs historiens de notre chère Lorraine et aux écrivains qui entreprendront la biographie des hommes illustres de notre province et celle des familles auxquelles ils appartenaient.
L’Académie de Metz encourage avec tant de zèle les arts, les sciences et tous ceux qui contribuent par leurs travaux à répandre la connaissance de l’histoire locale et à mieux faire connaître la Lorraine et ses gloires passées et présentes ! Elle ne refusera donc point l’humble hommage que nous lui faisons des pages qui suivent. Elle les agréera d’autant mieux que la famille dont il est question, tout en étant, à ses origines, étrangère à notre pays, a vu, dans la suite des temps, naître plusieurs de ses membres en la cité messine.
Le général Frédéric-Prosper-Charles Huyn de Vernéville et son frère, le chef d’escadron Henry Huyn de Vernéville, sont enfants de Metz. Tous deux, durant la trop mémorable campagne de 1251870-71, ont bravement lutté pour la défense de leur ville natale et de la Lorraine leur pays d’origine. La vieille cité, pourtant si généreuse pour d’autres, la Lorraine, si reconnaissante d’ordinaire, n’ont encore ni l’une ni l’autre pensé à ces deux braves.
Braves, ils l’étaient : le 16 août 1870 vers huit heures du matin, le colonel Charles Huyn de Vernéville, qui s’était déjà, comme son frère Henry, battu le 14 à Borny et devait encore se battre le 18 à Saint-Privat-la-Montagne, passe à Vernéville, se rendant, à la tête de ses troupes, à Saint-Marcel et Mars-la-Tour. Une fois encore, peut-être la dernière, qui sait, il veut saluer son frère Joseph et le vieux curé de la paroisse. Au presbytère, il trouve l’abbé Jacques, aumônier de l’année de Metz ; au château, il rejoint quelques compagnons d’armes qui y prenaient une légère réfection avant la bataille. Soudain, le canon tonne sur Vionville et Mars-la-Tour.
— Messieurs, s’écrie-t-il, en selle, le canon nous appelle !
Et, sans plus attendre, il saute sur son destrier et, au grand galop de sa monture, donne l’exemple de la bravoure en courant là où l’appellent le devoir et l’amour de la patrie.
Son frère Henry, son subalterne, le suit et quelques heures après, tombe frappé en pleine figure d’un coup de sabre ennemi, à la charge fameuse du Fond-de-la-Cuve.
Charles, lui, sort indemne de cette lutte gigantesque, comme il sortira aussi sans blessure de l’affreux carnage de Saint-Privat-la-Montagne, le surlendemain.
Voilà des enfants dont Metz, la Lorraine et la 126commune de Vernéville en particulier peuvent et doivent être fiers ! Ceux-là sont dignes de la Pucelle d’Orléans ! Voilà des braves dont il fallait montrer la lignée ascendante et descendante aux générations présentes, à leurs enfants et petits-enfants, à leurs compatriotes, pour pouvoir leur dire comme le père des Machabées à ses fils : Souvenez-vous des œuvres que vos pères ont accomplies au temps où ils vivaient
(I Mach. II, 51).
Voilà des hommes dont l’Académie messine aimera à connaître les origines et la descendance et dont elle tiendra à honorer les mérites et à conserver la généalogie dans ses Mémoires. Peut-être fera-t-elle plus ! Et pourquoi pas ? — Peut-être rappellera-t-elle leur souvenir aux générations futures, en plaçant sur la maison qui les vit naître, une plaque commémorative.
Ce serait le juste témoignage de gratitude de la cité vis-à-vis de deux de ses plus braves enfants.
L’Auteur.
127La famille Huyn Apport à l’histoire de la noblesse en Lorraine et à Metz1
En Lorraine
La Famille Huyn s’est distinguée dans l’Église et l’état militaire, aussi bien que dans la magistrature. Elle a donné à l’Église un cardinal, un chanoine et un doyen ; à l’armée un maréchal, un gouverneur de province, un général de division, des officiers supérieurs ; à la magistrature plusieurs conseillers d’État, un procureur général, etc. etc.
La souche de cette famille est un nommé Beuvin Huyn, qui le premier vint en Lorraine. Il était fils de Jean Huyn d’Amstenrath et de Géléen, originaire du Limbourg belge2.
Premier degré Beuvin Huyn, XIVe s.
Beuvin Huyn, seigneur de Bloue, qui vivait à Étain en 1350. Il fut père de Jean, qui suit, et de Guillaume Huyn :
Guillaume Huin fit de grands progrès dans les lettres et la jurisprudence et, — dit Philippe de Vigneulles, — 128c’était ung très excellent docteur, chevalier ez loys3 ; il fut princier de la cathédrale de Metz4 ;
c’est-à-dire qu’il était le premier dignitaire nommé par le roi, siégeait au chœur à la première place à droite de l’évêque, officiait aux six grandes fêtes de l’année, présidait au chapitre toutes les fois qu’il ne s’agissait pas de la mense capitulaire, convoquait le clergé en l’absence de l’évêque et jouissait d’une mense séparée5.
En 1431, les Pères du Concile de Basle l’invitèrent de s’y trouver. Il aida à la déposition du pape Eugène IV (1439) et participa à l’élection d’Amédée VIII, duc de Savoie, qui prit le nom de Félix V. Celui-ci le nomma cardinal, en 1440. Guillaume Huyn répara cette faute et quand, après la mort d’Eugène IV, en 1447, Nicolas V fut élu canoniquement, Guillaume Huin fut de nouveau, mais, cette fois par le pape légitime, nommé cardinal, en 1449. Nicolas V l’envoya en Lorraine à titre de légat du Saint-Siège6.
Dans la liste des princiers, Guillaume Huyn, d’après le Gallia christiana, ne vient que le trentième. Huguenin, dans ses Chroniques messines (p. 284), parle de Guillaume Huin
que on appellait le cardinal de Mets7.
Le même chroniqueur nous apprend qu’en 1434,
le vingt deuxiesme jour de jung, maistre Guillaume Huyn, archidiacre de Mets, tint sa senne à la petite cour et manda tous les curez de Mets 129qu’ilz volcissent venir à la senne. Mais pourtant que le seigneur Conraird Bayer, evesque de Metz avait contremandé la sienne senne, il fut dit entre eulx les curez qu’il n’estoit mie de nécessité d’alleir à ladicte senne et qu’il souffisoit tant seulement de l’archiprestre et de deux de ses compaignons curez, se dont n’estoit pour oyr la collation et proposition. A laquelle senne furent la plus grant partie des curez de Mets et des bourgs d’icelle, et les fist tous appelleir et huchier chascun par son nom. Les ungs respondont et les aultres non et ledit archidiacre fist reputeir pour contumas tous ceux qui ne voulurent respondre ; et puis les fist amonester et desclairer pour excommuniés. Combien que lesdits curez eussent appellé devant Monseigneur l’evesque de Mets touttes fois il y en eut douze desdits curés de Mets qui furent desclairés pour excommuniés et les fist planteir au portal de la grande eglise de Metz, et en fist ledit archidiacre au concile de Basle citer quinze dédits curés : si envoyont leurs procureurs plusieurs fois. Au dairien, firent escord audit archidiacre et reportont une comission adressant à seigneur Symon Noiron, trésorier de Mets, pour absoudre lesdits curés de Mets, qui estoient excommuniés pour ledit fait. Et en paiont lesdits curez pour ladite absolution 108 francs sans les dépens qui estoient faits et convint encor lesdits curez faire l’obeyssance et se obligier par instrument de se compairoir à ladicte senne dudict archidiacre quand il la tenroit8.
Ce ne fut pas seulement avec les curés de la ville de Metz que le cardinal Guillaume Huyn eut 130des démêlés ; il s’éleva, entre lui et les Religieux de Saint-Vincent, un différend que nous raconte en détail Philippe de Vigneulles9 :
Le vingtiesme jour d’octobre (1452), fut mis le cesse en la cité de Mets et ne chantoit on messe en les églises de Mets, cathédrale, collegiales, paroischiales, abbatiales, ne en nulles religions, ne les heures. Et fut encor ordonné que si aulcun ou aulcune moroit, qu’il ne fust mis ne enterré en sainte terre ; dont le peuple de la cité en fut forment troublé. Et ce fut fait pourtant que de maistre Guillaume Howin, cardinal de Ste Saibine, qui se disoit cardinal de Mets avoit impeltré l’abbaye de Sainct Vincent, lequel par ses procureurs avoit requis les gens d’esglise et le bras et les seigneurs séculiers pour luy soignier force pour avoir la possession de la dicte eglise. Mais les moines et religieulx dudict Saint Vincent furent reffusant de le recepvoir, disant, selon le droit divin, canons, decretz et ordonnances de l’eglise, la graice du Sainct Esperit premier invocquée canoniquement et tous d’une seulle voix, encore suivant les concordats germanicque et ecclesiastique, avoir esleu ung pasteur et abbé, confirmé par leur dyocesien evesque de Mets, comme en tels cais on avoit usé du passé. Niantmoins, quelques raisons qu’ilz puissent allégueir, selon droit divin et ordonnances de l’église, ils ne furent oys et n’eulrent aulcuns secours contre ledit cardinal. La cesse fut commencé, ledit vingtiesme jour de feste sainct Severin, et dura jusques vendredy, vigille de feste St Jude et Symon, que les seigneurs de Mets mandont quérir les procureurs dudit seigneur cardinal et s’entremirent 131de appointeir ledit different, que ledit cardinal debvoit estre reçeu et avoir possession de ladicte abbaye, par ainsi que ledit cardinal debvoit tellement faire vers nostre sainct père le pape que d’or en avant l’élection desdits religieulx averoit lieu et leur en debvoit faire avoir lettre. A cause dequoy, par icelluy appoinctement le cesse fut osté des esglises de Metz, environ les onze heures avant midi ; et à icelle heure, on commença à sonneir les cloches dont le peuple de Mets en fut tellement resjoy que plusieurs en ploroient de joye. Et à icelle heure furent plusieurs messes dictes et la vigille de feste toussainct, ledict maistre Guillaume fut mis en possession de ladicte abbaye.
Durival dit qu’il mourut à Rome en 1456 et que
on rapporta son corps, qui fut inhumé dans le chœur de l’église paroissialle d’Étain, qu’il avait fait bâtir par un architecte et des ouvriers venus de Rome, avec beaucoup de magnificence pour ce temps-là : on y voit encore son mausolée, sa statue et son épitaphe10.
L’Armorial général de France affirme qu’il fut encore
chanoine et archidiacre de Verdun, élu procureur général du concile de Bâle, créé cardinal en 1444, qu’il mourut à Rome en 1456 et fut inhumé dans l’église de Sainte-Sabine, dont il portait le titre.
Ce renseignement n’est pas très exact : on peut voir encore aujourd’hui, dans l’église de Sainte-Sabine, une épitaphe concernant le neveu du cardinal Guillaume Huyn et le cardinal lui-même. À Sainte-Sabine, il n’y a pas de tombeau proprement 132dit du cardinal Huyn. Dans l’ouvrage publié récemment sur cette église, on trouve une liste des cardinaux du titre de Sainte-Sabine et aussi la liste des divers tombeaux que possède cette église ; mais on n’y rencontre pas le nom du cardinal Huin ou Huyn. En face de l’autel latéral, du côté de l’évangile, on remarque cependant une pierre tombale ancienne, fort usée, mais sur laquelle on peut encore lire, en encadrement, l’inscription suivante :
Beuvoleto Hugonis. f. Decano — Virdunensi Guilermi. Cardinalis Metensis. Nepoti. apud avunculi pientissimi. ossa. Georgius Guillermi. Agnotus. ex testamento fecit. — Obiit K. Martii MCCCCLXVII.
Ce qui doit, ce semble, se traduire :
À Beuvin Huyn, qui fut doyen de Verdun, neveu de Guillaume cardinal de Metz, Georges, ami dudit (cardinal) Guillaume a donné ce tombeau, auprès de celui qui contient les ossements de son oncle vénéré, en vertu d’un testament. — Il mourut aux calendes de mars 146711.
Durival a donc commis une erreur et le mausolée dont il parle n’a jamais renfermé le corps du cardinal. Actuellement il ne reste plus de Guillaume Huyn aucun souvenir dans l’église d’Étain ; un chapeau cardinalice (en bois) autrefois suspendu au mur a disparu vers 1880.
Deuxième degré Jean Huyn
Jean Huyn, 1er du nom, gouverneur des salines de Marsal en 1447 eut de Claude, son épouse12 :
1. Beuvin, chanoine et doyen de la cathédrale de Verdun.
1332. Nicolas, qui suit :
Troisième degré Nicolas Huyn (-1510)
Nicolas Huyn, 1er du nom, marié à ? de Bourgongne13, mourut à Neufchâteau en 1510 et fut inhumé dans la chapelle Saint-Laurent qu’il avait fondée. On y voyait encore son épitaphe il y a peu d’années. Il eut de son mariage deux fils, dont le second, Claude, qui suit :
Quatrième degré Claude Huyn
1. Claude Huyn, 1er du nom, épousa Germaine de Bourgongne, sa parente, fille de Jean de Bourgongne, seigneur de Saint-Ouin, et de Catherine de la Mothe.
De ce mariage naquirent :
1. Alix, l’aînée, résidant à Étain en 1568.
2. Nicolas, qui suit :
Cinquième degré Nicolas II Huyn
Nicolas Huyn, 2e du nom, fut Pannetier du prince Nicolas de Lorraine, évêque de Metz (1544-1548) et de Verdun, qui quitta l’état ecclésiastique14 et prit le titre de Comte de Vaudémont. Nicolas de Lorraine-Vaudémont autorisa Nicolas Huyn, en 1547, à écarteler ses armes de celles de sa mère, Germaine de Bourgongne15. Il eut pour fils Claude, qui suit :
Sixième degré Claude II Huyn (1526-1617)
Claude Huyn, 2e du nom, maître-échevin du comte de Vaudémont, obtint de Charles III, duc 134de Lorraine, le 14 janvier 1590, de nouvelles lettres de noblesse16, celles obtenues par son ancêtre, qui n’était pas né sujet de Lorraine, ne pouvaient valoir si elles n’étaient pas confirmées et renouvelées par le Souverain. Claude Huyn avait épousé, en 1564, Marguerite Pottier, qui mourut en 1587.
Lui-même décéda le 24 septembre 1617 et fut inhumé dans la paroisse de Vézelise où est son épitaphe.
Il eut pour fils :
1. Jean, qui suit.
2. François, auteur de la branche établie en Lorraine, puis en Allemagne (cf. deuxième branche).
3. Claude.
Septième degré Jean II Huyn (1565-1628)
Jean Huyn, 2e du nom, né en août 1565, mourut à Vic, où il avait épousé Marguerite de Charmes, fille de Nicolas de Charmes, écuyer, prévôt de Marsal.
De ce mariage naquirent :
1. Marguerite, mariée, par contrat du 18 juillet 1606, à Claude de Ranfaing.
2. Jean, qui suit.
3. Jean, auteur de la branche des seigneurs de Chaudenay, par sa femme Élisabeth des Hazards, qu’il avait épousée, le 29 mai 1621, à Metz. Élisabeth des Hazards, née le 16 février 1600, était fille de Jérémie des Hazards, fils de Mangin des Hazards.
Sa mère s’appelait Sara François17. Son père et son grand-père avaient embrassé la Religion Prétendue Réformée.
135Huitième degré Jean III Huyn (1600-1677)
Jean Huyn, 3e du nom, né le 1er octobre 1600 à Vic-sur-Seille18, écuyer, seigneur de Pettoncourt, noble homme, conseiller d’État de son Éminence le Cardinal Jules Mazarin, évêque de Metz (1652-1658), conseiller au bailliage de Vic, chancelier de l’Évêché de Metz par provisions du 20 mars 1654, eut de Catherine Lançon, son épouse :
1. César, qui suit.
2. Nicolas, écuyer, seigneur de Raville, prés d’Einville (Lunéville-Nord)19, auteur d’une branche éteinte, en 1845, en la personne de demoiselle Huyn de Raville et de la Petite-Blainville20.
3. Marguerite, femme de Henri de Fériet, écuyer.
4. Anne-Catherine, mariée à François de Maguin, seigneur de Vaucourt.
François Maguin21 ou de Maguin, fils de Jean Maguin, receveur de l’hôpital, puis aman [chef de district en pays de droit germanique] de Saint Jean et Saint Vit, était né en 1629, sur la paroisse Saint-Simplice de Metz ; il fut avocat au parlement, puis aman de Saint-Jean et Saint-Vit, en 1664, conseiller du maître-échevin, seigneur de Martincourt (près de Liverdun) et Vaucourt, eut d’Anne-Catherine Huyn :
1. Jean François, né le 30 octobre 1671, sur la paroisse Saint-Simplice de Metz.
2. Louise, née le 29 octobre 1674, aussi sur la paroisse Saint-Simplice de Metz.
136Neuvième degré César Huyn
César Huyn, écuyer, seigneur de Pettoncourt, conseiller au conseil privé, lieutenant général au bailliage de Vic, par provisions du 30 juillet 1657, chancelier de l’évêché de Metz. Il fut maintenu dans sa noblesse par jugement favorable et souverain de M. Poncet de la Rivière, comte d’Ablys, intendant en la généralité de Metz, en date du 28 mars 167422. Il épousa, sur la paroisse Saint-Martin, le 17 juin 1657, Marguerite Rulland, née le 11 octobre 1638, fille de Gilles Rulland, receveur de la bullette, et de Reine Dilange ou d’Illange, seconde femme de Gilles Rulland qui s’était remarié le 26 novembre 1636, à la paroisse Saint-Martin de Metz. Gilles Rulland avait épousé en premières noces Françoise Laurent, qui mourut le 11 novembre 1635. — Marguerite Rulland eut comme parrain Jean Royer, chanoine et grand archidiacre de la cathédrale de Metz (1632-1654), prédécesseur de Bossuet en cette charge. La marraine fut Marguerite Dilange, épouse du sieur de la Farge, capitaine des portes23.
César Huyn eut de Marguerite Rulland :
1. François, qui suit, né le 20 août 1674, à Vic ou sur la paroisse Saint-Martin de Metz24.
2. Marguerite, mariée le 5 mai 1676 à Louis Thiébault de Menonville, écuyer, seigneur de Viller.
3. Catherine, mariée au comte Jean-Sigebert de 137Rennel de Lescut ; devenue veuve, elle mourut le 16 décembre 1741.
Dixième degré François Huyn (1674-1718)
François Huyn, seigneur de Vernéville ( ?) Montigny-la-Grange, Chantrenne et Holacourt, fut conseiller au parlement de Metz. Il épousa, le 1er avril 170425, sur la paroisse Saint-Simplice de Metz, Marie Renauld ou Renault26. Il mourut, sur la même paroisse, le 21 décembre 1718, à l’âge de quarante-quatre ans quatre mois et un jour.
Les archives de la commune de Vernéville, rédigées par le curé d’alors, Maguillot, le mentionnent, pour la première fois, en 1743, comme seigneur de Montigni
.
De son mariage avec Marie Renauld, François Huyn eut cinq enfants :
1. Jeanne, née le 4 septembre 1705.
2. Marguerite, née le 14 octobre 1706.
3. Louis-François de Paule, né le 16 avril 1708.
4. Louis, né le 3 juillet 1743.
5. François-Louis-Paul, qui suit :
138Onzième degré François-Louis-Paul Huyn
François-Louis-Paul Huyn, chevalier, capitaine au régiment de Languedoc, infanterie, seigneur de Vernéville, Montigny-la-Grange et Chantrenne, épousa, à la paroisse Saint-Martin de Metz, le 4 janvier 1735, Anne-Charlotte de Jobal, qui, d’après les papiers de M. de Courten, apporta en dot à son mari la terre de Vernéville.
Mais cette dotation est-elle bien exacte ?
De prime-abord, on pourrait en douter, puisque François Huyn est désigné, dans l’Armorial général de France de d’Hozier27, comme seigneur de Vernéville ; mais il semble que l’Armorial a commis une erreur. Les registres de la paroisse Saint-Martin de Metz (1716) et ceux de la paroisse de Vernéville signalent Claude-François Jobal ou de Jobal comme seigneur de Villers (-aux-Bois ou Villers-sur-Genivaux) et de Vernéville, conseiller au parlement, qui, d’après les papiers de M. de Courten, mourut le 16 mai 1724 au château de Vernéville et fut inhumé dans l’église de la paroisse.
Le fils de Claude-François Jobal, Étienne-Louis Jobal, né le 20 juin 1687 est appelé aussi seigneur de Vernéville, après la mort de son père (1724) et lors de son second mariage avec Marie Renault, veuve de François Huyn en 1719.
François Huyn, dans les archives de la paroisse de Vernéville28, est appelé seigneur de Montigni
(1713) (la Grange), mais pas de Vernéville, tandis que son fils François-Louis-Paul est désigné comme seigneur de Vernéville (1753) et de Vernéville, Montigny (-la-Grange), Chantraine et autres lieux, 139le 19 février 1756. Il est alors ancien capitaine d’infanterie, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis
et remplit ce jour-là l’office de parrain de Louis, fils de Lembert Michaud, fermier à Baigneul
. Son amabilité et sa popularité lui a fait accepter quelquefois le titre de parrain, dont il remplit les fonctions diverses fois comme aussi celles de témoin dans plusieurs mariages : Le 19 février 1756, il est parrain, nous l’avons déjà dit plus haut ; le 15 janvier 1765, il est témoin dans le mariage d’Antoine Paquin et de Marie Watrin ; le 3 février 1765, non seulement il est témoin dans le mariage de Jean Noiré et de Marguerite No, mais encore il a bien voulu faire l’honneur de conduire l’épouse
; témoin encore dans les mariages de Louis Mathelin et de Marguerite Lapointe, le 22 avril 1766, et de Dominique d’Alençon avec Henriette Jouaville ; parrain encore de Catherine Louise Fassener, le 3 mars 1768.
Mais, revenons au seigneur de Vernéville.
L’Armorial a dû commettre une erreur et la confiance doit aller plutôt aux registres paroissiaux.
Il faut donc conclure que : ou bien François Huyn était seigneur de Vernéville ou bien Claude-François Jobal. Ce n’est sûrement pas François Huyn, qui mourut et fut inhumé à la paroisse Saint-Simplice de Metz (1718). S’il avait été alors seigneur de Vernéville, il est très probable qu’on l’aurait inhumé à Vernéville dans le caveau de famille, ou encore, selon l’usage du temps, dans l’église de Vernéville. Claude-François Jobal, lui, meurt au château de Vernéville (16 mai 1724) et on l’inhume à l’église paroissiale.
De là, il ressort : 1° que François Huyn (✝1718) 140ne fut pas seigneur de Vernéville ; 2° que Claude-François Jobal (✝1724) le fut à cette époque ; 3° que son fils Étienne-Louis Jobal fut aussi seigneur de Vernéville-aux-Loups
, mais que 4° François-Louis-Paul de Huyn29, en épousant Anne-Françoise-Charlotte de Jobal, devint seigneur de Vernéville, selon que le désignent les registres paroissiaux de Vernéville et de Saint-Martin de Metz.
Il serait donc le premier de la famille Huyn, branche de Lorraine, qui aurait porté le titre de seigneur de Vernéville.
Est-ce par achat du château et de la terre de Vernéville qu’il acquit ce titre, ou sa femme lui apporta-t-elle en dot ce beau domaine, comme le prétendent les papiers de M. de Courten ?
La famille Huyn affirme posséder un acte d’achat, mais, par suite de décès, cette pièce s’est momentanément égarée ; il ne nous a donc pas été possible de contrôler cette affirmation.
Cependant, pour dire toute notre pensée, nous croyons que les papiers de M. de Courten sont dans le vrai.
Du mariage de François-Louis-Paul Huyn ou de Huyn30 et de Anne-Françoise-Charlotte Jobal ou de Jobal, naquirent :
1. Marie-Charlotte-Louise, le 2 octobre 1735.
2. Suzanne-Charlotte, le 26 mai 1738, mariée à Gabriel-Joseph Goussaud ou de Goussaud (dixième enfant de Mathurin Antoine Goussaud). Gabriel-Joseph Goussaud fut conseiller au parlement, seigneur 141de Montigny-la-Grange31 et de Flévy ; il épousa Suzanne-Charlotte Huyn, le 21 mars 1759, à l’église Saint-Martin de Metz, dont il eut : Barbe-Louise Joséphine, née le 21 janvier 1760, mariée à Pierre-Élisabeth Chesnard de Layé.
3. Jeanne-Charlotte, 2 juin 1741.
4. Marie-Marguerite-Charlotte, le 18 mars 1744 ; mariée à Laurent-Nicolas de Lescure, seigneur de Saint-Médard, dont il eut : 1° Marie-Pauline, née le 1er juin 1767, sur la paroisse Saint-Martin de Metz, morte le 24 novembre 1771. — 2° Louise-Charlotte, née sur la paroisse Sainte-Croix de Metz le 10 mai 1770, mariée à Charles, baron de Bourcier, capitaine de cavalerie.
Anne-Françoise-Charlotte Jobal mourut à Metz, rue des Trois-Boulangers, le 4 juin 1779.
5. Charles-Nicolas-Louis, qui suit.
Douzième degré Charles-Nicolas-Louis Huyn (1745-1813), seigneur de Vernéville
Charles-Nicolas-Louis Huyn ou de Huyn, né à Metz le 18 septembre 1745, chevalier, seigneur de Vernéville, officier au régiment de la marine, puis capitaine au régiment de Chartres, disent les actes religieux, ou capitaine au régiment Conti-dragons, dit l’Armorial de France32, épousa à l’église Saint-Victor de Metz, le 14 mars 1771, Marie-Charlotte, fille de Pierre Bernard, baron de Lamy de Chastel, brigadier des armées du Roi, commandant en chef le corps royal d’artillerie à Metz, chevalier de Saint-Louis, seigneur d’Adaincourt et 142de la Grande Faux (✝ paroisse Saint-Martin de Metz, 12 octobre 1781) et de Jeanne Le Duchat33.
Marie-Charlotte, baronne de Lamy, avait 17 ans quand elle épousa Charles-Nicolas-Louis Huyn. À ce mariage, assistaient : 1° Jean-Charles le Vayer, chevalier, seigneur de Sailly, Soigne et Moncheux, conseiller d’honneur au parlement, grand oncle du marié ; (Jean-Charles le Vayer avait épousé Anne Jobal, 1773, dont il eut Anne-Louise-Charlotte, mariée à Georges François, vicomte de la Tournelle, le 28 avril 1740). 2° Gabriel-Joseph Goussaud, écuyer, seigneur de Montigny-la-Grange, conseiller au parlement, beau-frère du marié34 ; 3° Laurent-Nicolas de Lescure, avocat au parlement, aussi beau-frère du marié ; 4° Pierre-Paul-Joseph Jobal, commandant de la citadelle ; 5° Antoine Jobal, chevalier, officier-major au régiment de la marine, ces deux derniers cousins du marié ; 6° Dieudonné Charles-Xavier, baron 143de Lamy de Saussure, seigneur de Chaoury et autres lieux, oncle de la mariée ; 7° Charles Le Duchat, seigneur de Rurange, Ley, Phlin, Borny et autres lieux, grand-oncle de la mariée.
Le chanoine Jean-François Jobal bénit cette union.
De ce mariage naquirent :
1. Louis, né à Metz, paroisse Saint-Victor, 27 novembre 1771, mort le 3 octobre 1782.
2. Charlotte, née à Metz, paroisse Saint-Victor, 18 octobre 1772, morte, paroisse Saint-Simplice le 5 septembre 1773.
3. Suzanne, née à Metz, paroisse Saint-Victor, le 1er janvier 1775, épousa le comte de Bourcier.
4. Louis, né à Metz, paroisse Saint-Martin, le 22 novembre 1781, qui suit.
Marie-Charlotte, baronne de Lamy, épouse de Charles-Nicolas-Louis Huyn, descendait de Pierre du Lys, frère de Jeanne d’Arc, par la branche Hordal
C’est avec Charles-Nicolas-Louis et Marie-Charlotte, baronne de Lamy, son épouse, que la famille Huyn de Vernéville commence sa parenté avec la Bienheureuse Jeanne d’Arc, libératrice de la France.
Voici le tableau généalogique qui établit cette parenté :
I. Jacques d’Arc, né à Ceffonds (1380-1430), épousa Isabelle Romée, née à Vothou [Vouthon] (1387-1450) dont il eut 1° Jacquemin, 2° Catherine, 3° Jean, 4° Jeanne, la Pucelle d’Orléans, 5° Pierre, qui suit :
II. Pierre d’Arc, chevalier du Lys (✝1467), épousa Jeanne Baudot, de Domrémy (f 1467) dont il eut :
III. Helwide du Lys (1450-1530), qui épousa Étienne Hordal, gentilhomme champenois dont elle eut :
IV. Vaultrain Hordal, né en 1475, marié à Nancy, où il se fixa et eut pour fils :
144V. Nicolas Hordal, né en 1508, lequel eut pour fils :
VI. Jean Hordal, 1er du nom, célèbre professeur de droit à l’Université de Pont-à-Mousson, conseiller d’État de Lorraine (1542-1618), qui épousa Sibille Estienne. Il résuma, dans un volume in-4°, recherché des curieux, tout ce que l’on avait imprimé sur la vocation, les exploits, le procès et la mort de Jeanne d’Arc, à la famille de laquelle il avait l’honneur d’appartenir. Son livre est intitulé : Heroïnæ nobilissimæ Joannæ Darc Lotharingæ vulgo Aurelianensis puellæ historia… etc. publié à Pont-à-Mousson, chez Melchior Bernard, 1612, petit in-4° avec figures35. Il eut pour fils :
VII. Jean Hordal, 2e du nom, conseiller d’État de Lorraine (1590-1631), épousa Jeannon Mauljean (✝1657).
VIII. Jean Hordal, 3e du nom, doyen de la Faculté de droit de Pont-à-Mousson (1619-1699), épousa Anne Raulin. Il eut pour fils :
IX. François Hordal du Lys, né en 1654, écuyer, seigneur de Vannecourt, conseiller au parlement de Metz, mourut sur la paroisse Saint-Gorgon de Metz, le 29 avril 1732, et fut inhumé au bas de l’escalier de la Chapelle Notre-Dame. Il avait épousé : 1° Dieudonnée de Flavigny, fille de Pierre de Flavigny, écuyer, capitaine au régiment du Maine, seigneur de Mancourt, et de Catherine-Marie Brunet (✝ paroisse Saint-Gorgon, 10 octobre 1717). Dieudonnée était née à Metz en 1670. Elle y mourut le 12 avril 1703 et fut inhumée à Saint-Gorgon.
1452° Marie-Anne-Marguerite de Taiffumyr, à la paroisse Saint-Martin, le 26 avril 1718. Cette seconde femme de François Hordal du Lys mourut le 14 septembre 1749, sur la paroisse Saint-Victor, à l’âge de 79 ans. De son second mariage, François Hordal n’eut pas d’enfant, mais du premier mariage naquirent :
1. Pierre-François, paroisse Saint-Gorgon, le 1er juillet 1689.
2. François, même paroisse, le 9 février 1691.
3. Françoise-Dieudonnée, même paroisse, le 14 mai 1702, morte le 13 juin 1703.
4. Antoinette, mariée à Frédéric Le Duchat.
5. Jeanne, mariée à Louis de Flavigny.
X. Antoinette Hordal du Lys, née en 1689, épousa Frédéric Le Duchat, conseiller au parlement de Metz, seigneur de Mancourt, la Grange-aux-bois, Adaincourt et Vannecourt. Frédéric Le Duchat, né le 16 octobre 1683, était fils de Gédéon Le Duchat, aussi conseiller au parlement de Metz, seigneur de Rurange, Hayes et autres lieux ; il mourut sur la paroisse Saint-Martin de Metz, le 6 novembre 1720 et fut inhumé dans le chœur de cette église. Sa mère était Marie Lallouette, fille de Frédéric Lallouette, écuyer, seigneur de Vernicourt, conseiller au parlement et de Suzanne de Villers ; elle était née le 16 septembre 1652 ; Du mariage de Frédéric Le Duchat et d’Antoinette Hordal du Lys (9 novembre 1710), naquirent :
1. Gédéon, paroisse Saint-Gorgon, 25 juin 1712.
2. Marie, paroisse Saint-Gorgon, 9 juillet 1713, morte le 3 juillet 1714.
3. Marthe, même paroisse, 20 octobre 1714, mariée à Michel de Saint-Blaise.
1464. Jeanne, même paroisse, 16 décembre 1715, qui suit.
5. Anne, paroisse Saint-Simplice, 17 septembre 1717, mariée à Charles-Louis Ancillon.
6. François-Frédéric, paroisse Saint-Simplice, 6 décembre 1719, se maria le 11 janvier 1763, à la paroisse Sainte-Ségolène, avec Marie-Marguerite-Charlotte d’Inguimbert de Pramiral et fut la tige des Le Duchat de Gorze.
7. Charles, paroisse Saint-Simplice, 21 avril 1721, mort le 18 juillet 1784.
8. Benjamin, paroisse Saint-Martin, 23 janvier 1729.
Antoinette Hordal mourut le 14 février 1757 à l’âge de 68 ans et son mari, Frédéric Le Duchat, le 5 avril 1746, tous deux sur la paroisse Saint-Gorgon de Metz.
XI. Jeanne Le Duchat, née à Metz, le 16 décembre 1715, épousa, le 25 mai 1751, sur la paroisse Saint-Gorgon de Metz, Pierre Bernard, baron de Lamy de Chastel, chevalier de Saint-Louis, commissaire provincial, commandant aux écoles militaires du corps d’artillerie, seigneur d’Adaincourt et de la Grande-Faux, mort, sur la paroisse Saint-Martin de Metz, le 12 décembre 1781.
De ce mariage naquirent :
1. Antoinette, née le 30 octobre 1752, sur la paroisse Saint-Martin de Metz.
2. Marie-Charlotte, sur la paroisse Saint-Martin, le 18 janvier 1754, mariée, à l’âge de dix-sept ans à Charles-Nicolas-Louis Huyn.
3. Pierre Gédéon, le 24 avril 1755, sur la paroisse Saint-Jean de la Citadelle, mort sur la paroisse Saint-Gorgon de Metz, le 6 mai 1755.
1474. Charles, le 19 octobre 1759, sur la paroisse Saint-Victor de Metz.
Du mariage de Charles-Nicolas-Louis Huyn, avec Marie-Charlotte de Lamy de Chastel, étaient nés, nous l’avons vu plus haut (douzième dégre), quatre enfants : 1° Louis et 2° Charlotte, qui moururent jeunes, 3° Suzanne, qui épousa le Comte de Bourcier et 4° Louis, qui suit.
Treizième degré Louis Huyn de Vernéville (1781-1823)
Louis Huyn de Vernéville, né à Metz, le 22 novembre 1781, fils de Charles-Nicolas-Louis Huyn et de Marie-Charlotte, baronne de Lamy de Chastel, officier de cavalerie, colonel de la garde nationale, membre du Conseil général de la Moselle, épousa, le 7 janvier 1811, Monique Durand, fille de François-Benoît Durand de Sorbey, écuyer, seigneur de Sorbey, capitaine-commandant au régiment d’Auxerrois et de Marie-Thérèse Besser de Charly, morte sur la paroisse Saint-Victor, le 2 décembre 1787.
Monique était née à Metz sur la paroisse Saint-Victor, le 8 février 1787. Louis Huyn mourut le 28 mars 1823 et fut inhumé dans le caveau de famille, qui se trouvait dans l’ancienne église de Vernéville36. Monique, sa femme, mourut le 3 décembre 1860 et fut inhumée dans le même caveau que lui.
De leur mariage naquirent :
1. Louis Paul, né à Metz, le 18 octobre 1811. 148Il fut maire de Vernéville pendant 45 ans et mourut au château de Vernéville, le 28 janvier 1900, à 9 heures du soir, à l’âge de 88 ans et trois mois. Il repose dans le caveau de famille, sous la chapelle seigneuriale, dans la nouvelle église de Vernéville, du côté de l’épître.
2. Louis Joseph, qui suit.
3. Frédéric-Prosper Charles, né à Metz, le 24 mai 1818, se maria, le 20 octobre 1852, à Anne-Élisabeth Duvivier, fille du général de division Duvivier, député de la Mayenne et de Françoise de Bruneleau de Sainte Suzanne37.
Il avait fait ses études au Lycée de Metz. Il entra à Saint-Cyr, le 7 novembre 1836, fut promu sous-lieutenant au 2e chasseurs à cheval, le 1er octobre 1838 ; lieutenant au 10e chasseurs, le 24 novembre 1840 ; capitaine-adjudant-major au 13e chasseurs, le 15 mars 1846 ; capitaine-instructeur au 9e chasseurs, le 23 juin 1849 ; capitaine-commandant au même régiment, le 16 avril 1851 ; Major au 7e hussards, le 23 janvier 1853 ; puis chef d’escadron aux dragons de l’impératrice. Le 28 janvier 1860, il était nommé lieutenant-colonel au 10e dragons ; colonel du même régiment le 18 octobre-1865. Le 23 février 1872, il recevait le grade de général de brigade et était appelé au commandement de la 2e brigade de hussards à Nancy.
Il était placé, le 28 octobre 1878, comme général à la tête d’une division et commanda la 2e division de cavalerie à Lunéville.
Du 31 janvier 1880 au 31 janvier 1883, il était membre du Comité consultatif de la cavalerie.
149Il prit sa retraite le 1er février 1883.
Il comptait alors à son actif : 1° Les campagnes d’Afrique : de 1854, 1853, 1855. 2° La campagne d’Italie : du 17 mai 1859 au 28 mars 1860. 3° La campagne d’Allemagne : du 23 juillet 1870 au 18 mars 1871.
Il était colonel lorsqu’éclata la guerre franco-allemande et prit part aux batailles de Borny (14 août 1870), de Rezonville, Vionville, Mars-la-Tour (16 août 1870) et de Saint-Privat-la-Montagne, Gravelotte, Amanvillers, Vernéville (18 août 1870).
Le 24 août 1870, il était cité à l’ordre du jour de l’armée de Metz, pour sa belle conduite dans les trois engagements et recevait pour le même motif une lettre de félicitations du général de Ladmirault, commandant du 4e corps. Lors de la capitulation de Metz (21 octobre 1870), il fut emmené comme prisonnier de guerre et interné à Düsseldorf.
À la conclusion de la paix par le traité de Francfort-sur-le-Main (20 mai 1871), qui mit fin à cette malheureuse guerre et enleva à la France l’Alsace et la Lorraine, le colonel Charles Huyn de Vernéville rentra dans sa patrie, où il était, comme on l’a vu plus haut, nommé général de brigade à Nancy.
Pour sa bravoure, il fut promu chevalier de la Légion d’honneur le 8 octobre 1857, officier le 28 décembre 1867, commandeur le 20 avril 1871, grand-officier le 13 juillet 1882.
Il reçut en outre la médaille commémorative de la campagne d’Italie, le 30 septembre 1859 ; la médaille militaire de Sardaigne, le 16 janvier 1860 150et le titre de commandeur de l’ordre royal militaire portugais de Saint-Benoît d’Aviz.
Il est représenté sur le monument de Mars-la-Tour, dans le bas-relief qui reproduit la fameuse charge du Fond-de-la-Cuve, charge à laquelle il prit part avec son frère Henri alors chef d’escadron.
Le soir de la bataille de Mars-la-Tour, le colonel de Vernéville, ayant appris que son frère était tombé, parcourut le champ de bataille avec son ordonnance à la recherche de son frère Henri et eut l’occasion de trouver parmi les mourants le vaillant général Legrand, frappé à mort et qui agonisait38, ainsi que son frère blessé à la figure. Il fit reconduire celui-ci au château de Vernéville et s’occupa ensuite de rassembler ce qui restait de son régiment. C’est pour récompenser sa vaillance en ce jour mémorable qu’on a jugé utile de reproduire ses traits sur le bronze du monument commémoratif de Mars-la-Tour. Il méritait ce suprême hommage de gratitude.
Du mariage de Frédéric-Prosper-Charles Huyn de Vernéville avec Anne-Élisabeth Duvivier de Bruneleau de Sainte-Suzanne naquirent trois enfants :
a. Gabrielle Monique, née à Montpellier, le 8 décembre 1853, religieuse de Marie-Réparatrice, actuellement à Namur (Belgique), où elle est supérieure.
b. Paul François, qui suivra (quinzième degré).
151c. Louis Joseph, né au château de Bas-Meignée (Mayenne-France), le 5 octobre 1862, docteur en droit civil, marié à Angèle Tontain de Taconnière.
De ce mariage sont nées quatre filles :
a. Marie.
b. Gabrielle.
c. Geneviève.
d. Yvonne.
Il habite, avec sa famille, le château de Taconnière (Mayenne-France).
4. Henry, né à Metz le 12 avril 1823, épousa en 1856, à Saint-Dié, Marie-Gabrielle, fille de Charles, comte d’Ollone et d’Ernestine Fouilhouze. Marie-Gabrielle d’Ollone mourut des suites d’un accident le 20 août 1868, à Pont-à-Mousson, où son mari était en garnison. Elle fut inhumée à Saint-Dié dans le caveau de famille.
Henry Huyn de Vernéville était chef d’escadron, au 3e dragons, quand éclata la guerre franco-allemande (1870-1871). Il prit part aux batailles de Borny et de Vionville-Mars-la-Tour. Blessé dans cette dernière bataille, à la charge du Fond-de-la-Cuve, près de Mars-la-Tour, il resta sur le champ de bataille jusqu’à neuf heures du soir, fut relevé par son frère, le colonel Charles Huyn de Vernéville, qui le fit transporter au château de Vernéville. Malgré sa blessure, il put cependant, le 18 août, assister en spectateur, d’une fenêtre du presbytère, en compagnie de M. l’abbé Didier, curé de Vernéville, à une partie de la bataille de Saint-Privat-Vernéville. — Lors de la capitulation de Metz, guéri de sa blessure, il dût partir en captivité avec les autres officiers et soldats de la garnison messine et fut, sur sa demande, interné avec 152son frère, Frédéric-Prosper-Charles, dans la ville de Düsseldorf.
Après la guerre, il ne resta plus que trois mois à l’armée et rentra à Vernéville, où il se livra à l’agriculture. Il était officier de la Légion d’honneur.
Mort à Vernéville, dans sa maison particulière (pas au château), le 25 avril 1909, il fut inhumé dans le caveau de famille, sous la chapelle seigneuriale, dans l’église de Vernéville du côté de l’épître.
Il ne laissa pas de postérité.
5. Clémence-Agathe, née le 16 juin 1819, épousa Ernest de Lardemelle. Elle mourut le 4 novembre 1843 et fut inhumée dans le caveau de famille, dans l’ancienne église de Vernéville.
Quatorzième degré Louis-Joseph Huyn de Vernéville (1815-1886)
Louis-Joseph Huyn de Vernéville, né à Metz le 3 août 1815, épousa à Verdun en 1844, le 8 décembre, Marie-Antoinette-Caroline de Watronville, née le 28 juillet 1823, fille de Louis de Watronville39, écuyer, demeurant à Verdun (Meuse) et 153de Marie Le Bachellé, fille d’Étienne-Louis Le Bachellé, écuyer, seigneur de Malroy, Charly et autres lieux, lieutenant au régiment de Vivarais et N. La Lance, son épouse40.
Du mariage de Louis-Joseph Huyn de Vernéville et de Marie-Antoinette-Caroline de Watronville, naquirent :
1. Louis-Albert, comte, né à Metz le 18 octobre 1845, marié en février 1880 à Nancy, avec Marguerite de Lalande de Calan, fille du comte de Calan et de demoiselle de Ludre.
Il fut officier d’artillerie de marine, résident supérieur en Indochine, officier de la Légion d’honneur, médaillé colonial, grand-officier du Cambodge et du Dragon d’Annam, commandeur du Trésor sacré du Japon.
Il mourut à Paris, 8, place Vintimille, le 27 juillet 1909, dans sa soixante-quatrième année, laissant pour enfants :
a. Gui, vicomte.
b. Anne, mariée à M. Jules Steinbach.
c. Yvonne, mariée à M. de Scitivaux de Gresche.
2. Marie-Alix-Suzanne, née le 28 août 1847, à Vernéville, fut baptisée dans l’église de cette paroisse par M. l’abbé Armand de Tinseau, qui devint Chanoine titulaire de la Cathédrale de Metz.
Elle eut pour parrain Charles de Bourcier, demeurant à Dommartin (Haute-Marne), son grand-oncle maternel, représenté par Louis de Watronville, écuyer, demeurant à Verdun (Meuse), son grand-père maternel. — La marraine fut Suzanne Huyn de Vernéville, veuve du Comte de Bourcier, sa 154grand-tante paternelle, représentée par Barbe Mouzin, sœur de la Maternité de Metz41.
Marie-Alix-Suzanne Huyn de Vernéville épousa, le 28 juin 1877, dans l’église de Vernéville, Albert-Philippe-Jean de Ponthière, domicilié à Glons, province de Liège (Belgique), fils majeur d’Alexandre-Lambert-Guillaume de Ponthière, rentier, domicilié à Liège et de défunte Clémentine Waltery. Témoins : René Palmers, rentier, beau-frère de l’époux, domicilié à Liège, Léon d’Allemagne, beau-frère de l’époux, domicilié à Tilleur, Paul Huyn de Vernéville et Henri Huyn de Vernéville, tous deux oncles de l’épouse, domiciliés à Vernéville. Le mariage fut béni par l’abbé de Turmel, chanoine titulaire, grand-coûtre de la Cathédrale de Metz, délégué par l’abbé Didier Jean, curé de Vernéville.
De ce mariage naquirent :
a. Henry, né à Glons (Belgique), le 9 avril 1878.
b. Isabelle, née à Cannes (France), le 14 octobre 1879, mariée à Max d’Ollone, le 7 janvier 1903, à Liège.
c. Anne, née au Golfe Juan, ou Jouan Vallauris (Alpes-Maritimes-France) le 25 décembre 1880.
d. Catherine, née au Golfe Juan Vallauris, le 2 février 1882.
e. Philippe, né au château de Cortils, par Visé (Belgique), le 9 juin 1883, épousa, le 23 septembre 1908, à Maidenhead (Angleterre), Gabrielle de Robillard Cosnac. Il est ingénieur des mines.
f. Jean, né au Golfe Juan Vallauris, le 9 janvier 1885, qui est avocat au barreau de Liège (Belgique).
3. Marie-Louise-Pauline Huyn de Vernéville, née 155à Vernéville, le 15 août 1849, baptisée dans l’église de cette paroisse, le 18 août 1849, par l’abbé Gentil, curé de Vernéville. Elle eut pour parrain Louis-Paul Huyn, son oncle paternel, habitant Vernéville et pour marraine, Louise Leblanc, domiciliée à Saint-Dizier, sa grand-tante, représentée par Marguerite-Monique de Lardemelle. Marie-Louise-Pauline se maria le 9 décembre 1876, à Vernéville, avec Anselme-Stanislas-Firmin-Léon, vicomte de Warren, fils majeur d’Édouard-François Patrice, comte de Warren, chevalier de la Légion d’honneur, propriétaire à Nancy, et de Marguerite-Pauline Tardieu, de la paroisse Saint-Epvre de Nancy.
L’abbé de Turmel, chanoine titulaire et grand-coûtre de la Cathédrale de Metz, délégué par l’abbé Didier, curé de Vernéville, donna la bénédiction nuptiale.
Témoins : Charles Octave, vicomte de Lessen, rentier à Saint-Dié, beau-frère de l’époux ; Lucien, vicomte de Warren, frère de l’époux, rentier à Nancy ; Louis-Paul Huyn de Vernéville, oncle paternel de l’épouse, maire de Vernéville ; Charles Huyn de Vernéville, général de brigade, domicilié à Nancy, oncle paternel de l’épouse.
De ce mariage naquirent :
a. René.
b. Suzanne.
c. Hamelyn.
d. Monique.
e. Élisabeth, religieuse.
f. Bruno.
d. Françoise.
4. Charles-René Huyn de Vernéville, né à Vernéville, 156le 5 octobre 1851, baptisé dans l’église de cette paroisse, le 11 octobre 1851, par l’abbé Gentil, curé de Vernéville.
Il eut pour parrain Charles Huyn de Vernéville, son oncle paternel, et pour marraine Marie-Antoinette Gauffrés, née Jehannot de Beaumont, sa grand-tante, demi-sœur de son grand-père maternel.
Il mourut à Vernéville le 20 mars 1809 à l’âge de 17 ans, cinq mois et quinze jours. Il fut inhumé dans le caveau de la chapelle seigneuriale, dans l’ancienne église de Vernéville.
5. Henry Huyn de Vernéville, né le 29 mars 1802, à Metz, eut pour parrain Henry Huyn de Vernéville, son oncle paternel, et pour marraine la baronne de Tricornot, sa cousine germaine.
Quinzième degré Paul-François Huyn de Vernéville (1859-)
Paul-François Huyn de Vernéville, né le 12 avril 1859 à Paris, fils de Frédéric-Prosper-Charles Huyn de Vernéville et de Anne-Élisabeth Duvivier, épousa Marguerite Jacquot, fille de Charles Jacquot, habitant le château de Haut-Ghor, près de Héming et de Joséphine Mangenot, le 14 juin 1884, à la paroisse Saint-Epvre de Nancy. Il était alors lieutenant au 1er régiment de cuirassiers à Lunéville. Mgr Marchal, archevêque de Bourges, donna la bénédiction nuptiale.
Paul-François Huyn de Vernéville se retira de l’armée, comme capitaine de cuirassiers en 1892.
De son mariage naquirent :
a. Jeanne-Marie-Charlotte, le 5 octobre 1885 à Lunéville.
b. Charles-François-Marie-Joseph, né le 24 janvier 1889, à Angers, était en 1910 sous-officier au 15729e dragons à Provins (France-Seine-et-Marne), habite le château de Bas-Meignée (Mayenne-France).
M. Paul-François-Huyn de Vernéville est maintenant (1910) seul propriétaire du domaine de Vernéville.
Deuxième branche Barons, puis Comtes du Saint-Empire
Écartelé : Aux premier et quatrième d’azur, à six billettes d’or, posées trois et trois ; au chef aussi d’or ; au deuxième et troisième de sinople à trois fasces ondées d’argent ; sur le tout : un écusson de gueules à une porte de ville d’or, munie de deux tourelles surmontées chacune d’un croissant d’argent ; cet écusson est surmonté d’une couronne de marquis de laquelle sort une tour de mosquée aussi d’or. — Support : Deux lions couronnés.
Septième degré François Huyn
François Huyn, deuxième fils de Claude Huyn (sixième degré de la première branche) et de Marguerite Pottier ; épousa, le 3 juin 1590, Françoise Picquart.
Il eut de ce mariage :
a. François.
b. Nicolas, qui suit.
c. Jean, jésuite.
d. Claude.
Huitième degré Nicolas Huyn
Nicolas Huyn, écuyer, conseiller d’État, auditeur des comptes de Lorraine et président de l’Hôtel de Ville de Nancy, épousa, en 1619, Françoise, fille de Bernard de Malcuit, conseiller d’État42.
Il eut de ce mariage, six enfants :
158a. Nicolas, écuyer, seigneur de Ville-sur-Madon, grand Bailli de Saint-Dié.
b. François, écuyer, seigneur de Jarville, conseiller d’État, procureur général à la cour souveraine de Nancy, marié en 1663 à Louise Bricard.
c. Jean Joseph, qui suit.
d. Balthasar, conseiller d’État, mort à Bruxelles en 1684.
e. Marie.
f. Ignace-Christine.
Neuvième degré Jean-Joseph, comte de Huyn (1637-1719)
Jean-Joseph, comte de Huyn, né en 1637, fut d’abord lieutenant des Gardes du corps de Charles IV de Lorraine et gouverneur de Rosières.
Il enleva Catherine de la Haye, demoiselle d’honneur de la Duchesse de Lorraine, pour en faire sa femme et s’enfuit ; mais il fut rejoint dans la Forêt-Noire et soutint un siège, dans une huile de charbonnier, contre les gens du Duc. Il réussit à leur échapper à la faveur des ténèbres et prit du service en Autriche, où il devint colonel de cavalerie et fut créé Baron du Saint-Empire. Il emporta la forteresse de Gioula [Gyula, dans l’actuelle Hongrie, alors sous domination ottomane] et, pour ce beau fait d’armes, fut créé Comte, par diplôme du 29 juin 169743.
La disposition et les émaux des armes de sa famille furent modifiés par ce diplôme et il fut ajouté sur le tout, pour perpétuer le souvenir de la victoire éclatante du Baron de Huyn, un écusson chargé de la Porte de Gioula, revêtu de la couronne de Marquis, issante la tour de la mosquée de Gioula. Il fut nommé gouverneur des villes et 159forteresses de Grant, Sigeth et Cinq-Églises, et, pour avoir fait lever le siège de Sigeth [Szigetvár ou Sziget, également dans l’actuelle Hongrie] et battu les rebelles de Hongrie, il fut créé, en 1707, Feld-Maréchal et en 1713, conseiller de guerre de Sa Majesté l’Empereur d’Autriche44.
Il mourut en 1719. Sa femme, Catherine de la Haye, fut décorée, par l’impératrice Élisabeth, de la Croix Étoilée, en 1703 ; elle mourut en 1707.
Ils laissèrent quatre enfants :
a. François-Nicolas, qui devint chanoine à Cinq-Églises.
b. Jacques, né à Ville en 1088, marié à Charlotte, baronne de Zedlitz (branche éteinte).
c. Léopold-Félix, qui suit.
d. Marie-Henriette, née en 1669, mariée au baron de Gelhay.
Dixième degré Léopold-Félix, comte de Huyn (1691-)
Léopold-Félix, comte de Huyn, né à Inspruck [Innsbruck] en 1691, marié en 1720 à la comtesse d’Auersperg, laissa huit enfants :
a. Henri, qui suit.
b. Jean.
c. Louis.
d. François de Sales.
e. François.
f. Xavier.
g. Caroline, mariée au baron Schulz.
h. Anne-Madeleine.
Onzième degré Henry, comte de Huyn
Henry, comte de Huyn, page du duc de Lorraine, puis officier en Autriche, laissa six enfants :
a. Joseph-Auguste, qui suit.
160b. Léopold, mort en 1777.
c. Félicie, morte en 1772.
d. Léopoldine, morte en 1773.
e. Marie, morte en 1772.
f. Henriette, morte en 1776.
Douzième degré Joseph-Auguste, comte de Huyn (-1836)
Joseph-Auguste, comte de Huyn, mort en 1836, marié à la comtesse Lezanski, laissa quatre enfants :
a. Louise, morte en 1837.
b. Jean-Charles, qui suit.
c. Hugues, qui suit.
d. Henriette, comtesse de Huyn, baronne de Kœnigsbrunn, morte en 1866.
Treizième degré Jean-Charles, comte de Huyn (1815-), et Hugues, comte de Huyn (1814-)
Jean-Charles, comte de Huyn, né en 1815, lieutenant général, gouverneur de Pesth, marié à Nathalie, comtesse de Sartheim, dont il eut six enfants :
a. Louis.
b. Nathalie.
c. Rodolphe.
d. Charles.
e. Othon.
f. Anne.
Hugues, comte de Huyn (treizième degré ex æquo avec son frère, qui précède), naquit en 1814, fut chambellan de Sa Majesté Impériale Ferdinand, se maria à Thérèse, comtesse de Kutzrock-Wellingsbuttel [Kurtzrock-Wellingsbüttel], dont il eut deux enfants :
a. Marie-Henriette.
b. Vincent.
Il mourut en 1869.
Parenté au XXe siècle
La famille Huyn de Vernéville est parente ou alliée à de nombreuses familles de Lorraine, de 161France, de Belgique, d’Allemagne et d’Autriche. Citons en particulier les familles : de Ranfaing, de, Fériet, de Custine, de Roucy, de Ménonville, de Rennel, de Lescut, de Lescur, Le Duchat, Goussaut, de Bourcier, de Lardemelle, de Tricornot, d’Ollone, de Kœnigsbrunn, Schulz, Zorn de Bulach, de Gelhay, de Hennezel, de Wilmin, Massu de Fleury, de Kutzrock, Wellingsbuttel, de La Haye, de Watronville, Lezanski, de Ponthière, Jacquot, de Zedlitz, de Sartheim, de Jobal… etc., etc.
Notes
- [1]
Sources : Armorial général de France d’Hozier (complément). Notice généalogique sur la famille Huyn (Extrait du VIIe registre complémentaire), Paris, Firmin-Didot frères, 56, rue Jacob, MDCCCLXXI. — Metz. Documents généalogiques, d’après les registres des paroisses (1561-1792), Paris, Lamule et Poisson, 14, rue de Beaune, 1899, par M. l’abbé Poirier, curé de Peltre. — Archives paroissiales et communales de Vernéville. — Papiers de la famille Huyn de Vernéville et d’autres documents cités en notes.
- [2]
Habels de Maestricht.
- [3]
Philippe de Vigneulles, Chroniques, p. 185.
- [4]
Du rival, Mémoires sur la Lorraine et le Barrois, p. 303. Nancy-Thomas.
- [5]
N. Dorvaux, Les anciens Pouillés du diocèse de Metz, p. 241-242, notes 1 et 2. — Voir aussi les notes extraites d’un manuscrit sur le cardinal Huyn, par M. Vieillard d’Étain.
- [6]
Cf. note 4.
- [7]
Cf. note 5.
- [8]
Philippe de Vigneulles, Chroniques de la ville de Metz, p. 194.
- [9]
Philippe de Vigneulles, Chroniques de la ville de Metz, p. 281.
- [10]
Durival, Mémoires sur la Lorraine et le Barrois, p. 303. Nancy-Thomas.
- [11]
Ces renseignements nous ont été fournis par un prêtre de Rome.
- [12]
Contrat passé par Jean et sa femme Claude, en 1447.
- [13]
D. Pelletier.
- [14]
Il n’était que simple clerc, non encore engagé dans les ordres majeurs.
- [15]
Héraulderie de Lorraine, Ms. de la Bibliothèque de Nancy.
- [16]
Archives de Lorraine. Bibl. de Nancy.
- [17]
L’abbé Poirier, Documents généalogiques, p. 317.
- [18]
Acte de baptême, paroisse de Vic-sur-Seille. Arrêt de vérification de noblesse de 1674.
- [19]
Raville, près d’Einville-au-Jard, sur le Sanon.
- [20]
Ainsi qualifié sur la liste des gentilshommes du bailliage de Lunéville, qui ont pris part aux assemblées de 1789 (L. de La Roque et E. Barthélemy : Catalogue de Lorraine, 2e part. p. 10).
- [21]
L’abbé Poirier, Documents généalogiques, p. 334, le nomme François Maguin.
- [22]
Grosse sur parchemin, aux archives de la famille.
- [23]
L’abbé Poirier, Documents, p. 559-560.
- [24]
D’après l’abbé Poirier, ouvrage cité, p. 334, il serait né sur la paroisse Saint-Martin de Metz ; l’Armorial général de France d’Hozier, complément, p. 3, le fait naître à Vic-sur-Seille. Il est clair que le premier a raison, ses renseignements provenant des registres officiels.
- [25]
D’après l’Armorial de France (loc. cit.), il se serait marié le 7 octobre 1704, mais il faut ajouter foi aux registres officiels de la paroisse Saint-Simplice, qui placent son mariage le 1er avril 1704.
- [26]
L’Armorial appelle la femme de François Huyn : Marguerite ; les registres de Saint-Simplice : Marie ; c’est à ces derniers qu’il faut ajouter foi, mais, d’autre part, cette dame pouvait porter les deux noms. — Les registres de Vernéville ne donnent pas à François Huyn, fils de César, la particule de, et lui-même signe sans particule. Après la mort de son mari, Marie Renault se maria, en secondes noces, avec Étienne-Louis Jobal, veuf en premières noces d’Anne d’Arros, et fils de Claude François, seigneur de Villers et de Vernéville ; lui-même est désigné comme seigneur de Vernéville-aux-loups, Aulnoux-la-Grange, Chantrenne, Gravelotte et Lue (1709).
- [27]
P. 3.
- [28]
Actuellement à la mairie.
- [29]
Les registres paroissiaux de la paroisse Saint-Martin de Metz lui donnent la particule, pour la première fois lors de son mariage.
- [30]
Lui-même signe F. Huyn (Archives de Vernéville 1713 ci-dessus, p. 137.
- [31]
Voir : l’abbé François-Anatole Weyland, Amanvillers et ses annexes, brochure couronnée par l’Académie de Metz, 1910, p. 49.
- [32]
P. 3.
- [33]
Pierre Bernard, baron de Lamy de Chastel et Jeanne Le Duchat (née le 15 décembre 1715) fille de Frédéric Le Duchat, s’étaient mariés à la paroisse Saint-Gorgon de Metz le 25 mai 1751 et eurent quatre enfants : 1° Antoinette (30 octobre 1752) ; 2° Marie-Charlotte (18 janvier 1751) ; 3° Pierre Gédéon (21 avril 1755) ✝ paroisse Saint-Gorgon le 6 mai 1755 ; 4° Charles (19 octobre 1759).
- [34]
Gabriel-Joseph Goussaud, en épousant Suzanne-Charlotte Huyn, fille de François-Louis-Paul Huyn et d’Anne-Françoise-Charlotte Jobal, devint seigneur de Montigny-la-Grange, qui fut probable ment donné en dot à sa femme, lors de son mariage ou peu après, car les archives d’Amanvillers et de Vernéville, en 1759, lui donnent le titre de seigneur de Montigny-la-Grange. Comme son père Mathurin-Antoine Goussaud et son frère Antoine portent le titre de seigneurs de Montigny-lès-Metz, Gabriel-Joseph Goussaud n’hérita donc pas et n’acheta pas non plus la terre de Montigny-la-Grange à son père ou à son frère, puisqu’elle ne leur appartenait pas, mais son beau-père la donna, croyons-nous, à sa fille qui de vint l’épouse de Gabriel-Joseph Goussaud.
- [35]
Ce Jean Hordal est désigné dans Eug. Martin : Hist. des diocèses de Toul, Nancy et Saint-Dié, Nancy, Crépin-Leblond, 1901, t. II, p. 35, par ces mots :
Jean Georges dit Hordal, historien de Jean d’Arc.
- [36]
Lors de la reconstruction de l’église de Vernéville (1880), l’ancien caveau fut supprimé et refait à neuf sous la nouvelle église, qui fut orientée différemment à l’ancienne. L’ancien caveau se trouvait à l’emplacement actuel du deuxième pilier de la grande nef à droite en entrant à l’église. On transféra les ossements de l’ancien caveau dans le nouveau.
- [37]
Par sa femme, Fréd.-Prosp.-Charles Huyn de Vernéville était allié aux Zorn de Bulach.
- [38]
Le général [Frédéric] Legrand est mort sur le champ de bataille et non à Bruville, comme on l’a écrit faussement. Ce fut Henri de Vernéville qui indiqua à son frère Charles, l’endroit où Legrand était tombé. Le colonel Ch. Huyn de Vernéville trouva Legrand, et, en revenant auprès de son frère, celui-ci lui demandant ce qu’avait le général, il lui répondit :
Il est mort.
- [39]
Louis de Watronville était parent d’Euphémie de Watronville, qui, en 1124, demanda à son frère Ursion de Watronville, qui fut quarante-cinquième évêque de Verdun, de solliciter de Saint-Norbert des religieux de l’Ordre des Prémontrés, pour fonder l’abbaye de Justemont, ce que Saint-Norbert accorda. Ursion fut élu évêque de Verdun en 1129, il était alors cinquième abbé de Saint-Denis de Reims. Il quitta son évêché et retourna à son abbaye dont il devint de nouveau le chef. Jacques de Watronville, écuyer, seigneur d’Ambonville, conseiller du roi, garde des sceaux et assesseur civil et criminel au bailliage de Verdun, qui épousa à l’église Sainte-Croix à Metz, le 14 septembre 1740, Louise le Chartreux, était aussi parent de la pieuse fondatrice de Justemont et d’Ursion de Watronville, évêque de Verdun.
Nous en dirons autant de Jean de Watronville, écuyer, qui, en 1381, guerroyait contre le Comte de Salm. (cf. Mémoires de la Soc. d’Arch. lorr., Nancy 1891, p. 13).
- [40]
Madame Étienne-Louis Le Bachellé était fille de N. de La Lance et de demoiselle Henry d’Aulnois, qui fut décapitée en 1791.
- [41]
Archive paroissiales de Vernéville, 1847, n. 5.
- [42]
Acte de mariage de la paroisse de Saint-Epvre de Nancy.
- [43]
Archives de Pesth (Hongrie). Copie.
- [44]
Archives de Vienne (Autriche). — Almanach comtal de Gotha.
Présentation
Dans ce mémoire consacré à la Famille Huyn, l’abbé François-Anatole Weyland, curé de Vernéville — terre de la famille Huyn depuis le XVIIIe siècle — retrace la généalogie de cette ancienne lignée lorraine. Tandis qu’une branche secondaire s’établit en Allemagne au XVIe siècle, où elle fut élevée au rang de comte d’Huyn, la branche principale, restée en Lorraine, s’unit à une descendante de Pierre du Lys, frère de Jeanne d’Arc, par la branche Hordal.
La cause de l’établissement de la branche allemande est pour le moins rocambolesque :
[Jean-Joseph Huyn, lieutenant des gardes du corps du duc Charles IV de Lorraine] enleva Catherine de La Haye, demoiselle d’honneur de la duchesse de Lorraine, pour en faire sa femme et s’enfuit ; mais il fut rejoint dans la Forêt-Noire et soutint un siège, dans une huile de charbonnier, contre les gens du duc. Il réussit à leur échapper à la faveur des ténèbres et prit du service en Autriche, où il devint colonel de cavalerie et fut créé baron du Saint-Empire. Il emporta la forteresse de Gioula et, pour ce beau fait d’armes, fut créé comte, par diplôme du 29 juin 1697.
Sources
Publié dans les Mémoires de l’Académie nationale de Metz 1910-1911 (Metz, imprimerie Lorraine, 1912), p. 123-161, Gallica, par l’abbé Dr François-Anatole Weyland (1858-1923), membre correspondant de l’Académie depuis 1903.