André du Bois de La Villerabel (1864–1938)

Naissance d’André à Saujon (diocèse de La Rochelle), fils d’Henri du Bois de La Villerabel (31 ans, issu des Bois-Jagu de la Villerabel, une vieille famille de la noblesse bretonne originaire de Saint-Brieuc) et de Sophie de Pichon (21 ans, de la noblesse bordelaise, parente des propriétaires du vignoble de Pichon-Longueville).

Devise de la famille : Toujours vert Bois-Jagu ; Regnat a ligno Deus.

André est le neveu d’Arthur du Bois de La Villerabel, historien et président de la Société archéologique et historique des Côtes du Nord ; et le cousin de Florent du Bois de La Villerabel (fils du précédent), de treize ans son cadet, futur évêque d’Annecy puis archevêque d’Aix-en-Provence. (Cf. généalogie.)

Il passe deux années à Rome (à l’Université pontificale grégorienne) où il obtient un doctorat de théologie et un autre de droit canon.

Fin 1889, il travaille également aux archives de la Bibliothèque du Collège romain. C’est là que le père Joachim Berthier lui fait parvenir pour l’examiner un vieux manuscrit qu’il vient de découvrir à la Bibliothèque de Bologne et intitulé Procès de Jehanne la Pucelle. Il s’agit d’un ouvrage du XVI^e, en français, contenant un abrégé du procès de condamnation, ainsi que quelques pièces du procès de réhabilitation : la copie des dépostions des huit témoins de l’enquête Guillaume Bouillé en 1450, la traduction de trois mémoires de docteurs en faveur de Jeanne, et la traduction de la sentence finale.

Convaincu de l’intérêt du manuscrit de Bologne du père Berthier, il décide de l’éditer. Quelques mois seulement après avoir reçu le document à Rome, il publie à Saint-Brieuc :

• Les Procès de Jehanne la Pucelle (Saint-Brieuc, Prud’homme, 1890, 312 p.), texte précédé d’une longue introduction et d’une lettre de félicitation de M^gr Fallières.

Congrès provincial de l’Association bretonne (Saint-Brieuc). — Il fonde le Comité pour la préservation et la propagation du celtique armoricain (secrétaire : le linguiste François Vallée), qui deviendra le Comité de préservation du breton et qu’il présidera quelques années. Il est également nommé vice-président de la section Archéologie et Histoire (président : l’historien Arthur de La Borderie).

Publication de :

• Vie de saint Brieuc, premier évêque et fondateur de la ville et du diocèse de Saint-Brieuc (Saint-Brieuc, Prud’homme, 1897, 242 p., Gallica, Google Books).

Publication de :

• Jeanne d’Arc et les Bretons (Saint-Brieuc, Prud’homme, 1909, 70 p.), tiré de son panégyrique prononcé en l’honneur de la béatification de Jeanne d’Arc (18 avril 1909).

Congrès provincial de l’Association bretonne (Moncontour). — Il célèbre la messe et prononce une allocution (Gallica).

Le pape Benoît XV le nomme évêque d’Amiens ; il prend possession de son diocèse (26 juillet) ; est sacré à Saint-Brieux (29 juillet) par M^gr Morelle (évêque de Saint-Brieuc et Tréguier) et intronisé le 10 août.

Il recrute son cousin Florent, tout juste réformé de l’armée, en qualité de secrétaire particulier et vicaire général.

Benoît XV le nomme archévêque de Rouen, primat de Normandie.

Il est élu membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen.

Sa réception se tient le 9 mai 1922 au Palais archiépiscopal, dans la Salle des États, entre ces murs vénérables, bâtis par le cardinal d’Estouteville (Précis analytique des travaux de l’Académie, 1922, p. 50-51, Gallica). Au 31 décembre 1922 l’Académie compte 42 membres.

Son discours de réception : Les frontières de Basse-Bretagne et de Haute-Bretagne formées par l’invasion normande aux IX^e et X^e siècles (Ibid., p. 111, Gallica).

Fêtes de Jeanne d’Arc à Rouen. — Deux-cent mille personnes assistent aux cérémonies du 5^e centenaire de la mort de Jeanne d’Arc, auxquelles participent le cardinal Bourne (archevêque de Westminster, légat pontifical) et une délégation jointe de la France et de l’Angleterre.

Au lendemain de ces journées mémorables, le gouvernement de la République nommait chevalier de la Légion d’honneur l’archevêque de Rouen, qui avait montré au monde, dans les solennités de Jeanne d’Arc, une France fidèle à ses traditions, fêtant dans l’union sacrée la Sainte de la patrie, comme le rappela S. Em. le cardinal Verdier [cardinal de Paris] en lui remettant la croix de la Légion d’honneur. (La Croix, 5 janvier 1938.)

Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 11 novembre 1931.