Notes iconographiques sur Jeanne d’Arc (1879)
- Ernest de Bouteiller (1826–1883)
- Gabriel de Braux (1837–1903)
Présentation
Dans leurs Notes iconographiques sur Jeanne d’Arc, Bouteiller et Braux rappellent un fait bien établi : aucun portrait contemporain de Jeanne ne nous est parvenu. Cependant, ils avancent une hypothèse audacieuse : il serait possible d’imaginer ses traits grâce à la statue aujourd’hui encastrée dans le mur de sa maison natale à Domrémy. Pour étayer cette idée, ils reconstituent une fascinante filiation de sculptures.
En 1458, les habitants d’Orléans font ériger une statue à l’image de Jeanne ; beaucoup l’avaient connue, ce qui laisse supposer une exigence de ressemblance. En 1560, Claude Hordal, descendant d’un frère de Jeanne, commande pour la cathédrale de Toul, dont il était chanoine, une nouvelle statue inspirée de celle d’Orléans. Vers 1610, son parent Étienne Hordal restaure l’ermitage du bois Chesnu et y place une statue s’inspirant de celle de Toul — et donc, par enchaînement, de celle d’Orléans.
La statue d’Orléans fut détruite par les calvinistes en 1567, celle de Toul par les révolutionnaires en 1793, et l’ermitage du bois Chesnu par les Suédois ou les Croates en 1640… Heureusement, la statue de l’ermitage, quoique endommagée, fut sauvée et transférée dans la maison natale de Jeanne à Domrémy. D’où leur conclusion :
Nous croyons avoir le droit de chercher quelques-uns des traits de la sainte héroïne dans l’effigie à son image qui orne la maison de Domremy.
Édition
Paris/Claudin, Orléans/Herluison. (In-8 de 39 p.)
Notes iconographiques sur Jeanne d’Arc par E. de Bouteiller et G. de Braux. Paris, A. Claudin, libraire-éditeur, Orléans, H. Herluison, libraire. M.D.CCC.LXXIX