Texte intégral
Notes iconographiques sur Jeanne d’Arc
par
(1879)
Éditions Ars&litteræ © 2025
[Introduction]
5Au nombre des recherches intéressantes inspirées par la glorieuse Vierge qui sauva la France, il faut compter celles qui ont eu pour but d’arriver à connaître ses traits, sinon avec certitude, du moins avec quelque vraisemblance. Les historiens, en compulsant les documents contemporains, ont réussi dans une certaine mesure à établir un ensemble d’indications approximatives. Quant aux archéologues, ils ont poussé aussi loin qu’ils l’ont pu la recherche des monuments figurés, sans qu’aucune conclusion, quelque peu solide, soit venue jusqu’ici ressortir de leurs travaux.
M. Vallet de Viriville a particulièrement traité cette matière ; il y a mis tout son zèle et toute son érudition, mais le résultat de ses recherches a été complètement négatif ; car il n’a pu accorder le caractère d’une reproduction sérieuse des traits 6de la Pucelle à aucune des pièces qu’il a mises au jour.
M. Wallon a, dans son bel ouvrage, complété, on peut le dire, la publication de tous les documents figurés existants, ou du moins connus ; il n’a pas davantage présenté, en faveur d’aucun d’eux, d’affirmation favorable à l’authenticité de la ressemblance.
Le sujet reste donc ouvert aux chercheurs.
Nous venons à notre tour y introduire quelques nouveaux éléments de discussion, en parlant de deux antiques statues de l’héroïne. L’une est exposée au musée de Cluny et est restée jusqu’à ce jour inédite, bien qu’elle mérite très fort d’être remarquée. L’autre est conservée à Domremy, dans la chambre de la famille.
Celle-là est connue de tout temps et il en a été souvent parlé, mais nous croyons qu’elle n’a été étudiée que d’une manière très superficielle et tout à fait insuffisante. Nous avons pensé, après avoir fait un examen approfondi des monuments les plus anciens et les plus célèbres, consacrés à Jeanne d’Arc, qu’il pouvait être intéressant de discuter les origines, et, si nous osons ainsi parler, la filiation de cette statue. Il nous a semblé que les résultats de notre étude éclairaient assez la 7question pour nous permettre de dire qu’une représentation de la véritable effigie contemporaine de l’héroïne existe encore, et que c’est à Domremy qu’elle se trouve.
Nous ne l’y rencontrons, il est vrai, que sous la forme d’une copie, deux fois reproduite, de l’ouvrage original ; mais si, comme on peut le penser, les traits principaux du modèle ont été conservés, on sent combien cette statue doit prendre de prix et de puissant intérêt, pour tous ceux qui révèrent cette mémoire sacrée.
Nous parlerons successivement de l’une et de l’autre des deux œuvres d’art que nous venons d’indiquer1.
[Statuette du musée de Cluny]
Le musée de Cluny s’est enrichi, depuis deux ans environ, d’une statue en bois, représentant Jeanne d’Arc, sur laquelle il est juste d’appeler l’attention du public. Sa provenance, absolument 8authentique, non moins que son antiquité, l’en rendent on ne peut plus digne. Cette œuvre est incontestablement de la fin du XVe siècle. La Pucelle, armée de toutes pièces, est montée sur un cheval, dans l’attitude du repos. La visière de son casque, relevée, laisse voir une figure expressive, où le calme s’unit à l’énergie. Sa main droite, élevée à hauteur du visage, s’appuyait sans doute sur sa bannière ou brandissait une arme ; la main gauche, reposant sur l’arçon de la selle, retient les rênes. La longueur totale du groupe est de 0,85 m ; sa hauteur de 1,05 m ; la figure de la Pucelle elle-même mesure 0,70 m. L’armure de la guerrière est peinte en noir rehaussé d’or. Le cheval est blanc, son harnais noir et or. Ces couleurs ont été renouvelées à une époque assez moderne ; en tout cas, ce ne sont plus les teintes primitives de la statue. On remarque au harnais les traces d’une restauration assez grossière.
Le savant conservateur du musée, M. du Sommerard, a bien voulu nous donner, sur l’origine de cette statue, des détails qui lui ajoutent un grand intérêt.

Elle provient de l’église de Montargis, où elle était conservée de temps immémorial, et où elle 11était portée, dans toutes les processions solennelles, sur un brancard dont on distingue encore les attaches. Elle avait donc un caractère véritablement religieux, et ce caractère lui a été conservé depuis l’époque où elle a été exécutée, jusqu’à la Révolution, et même au delà, car elle a encore été portée aux processions sous la Restauration, invariablement connue sous le nom de Jeanne d’Arc. Il faut, par cette déclaration, qui repose sur un fait hors de doute, répondre aux objections de ceux qui pourraient y voir un saint Georges ou quelque autre saint guerrier.
Un détail bien curieux, mais dont l’explication nous fait défaut, est à signaler. La jambe gauche de la statue est coupée obliquement au-dessous du genou, et se déploie au moyen d’une charnière, sous le ventre du cheval, pour donner ouverture à une cavité qui y est pratiquée. Cette cavité contenait vraisemblablement des reliques, à moins que ce ne fût un objet, provenant de la Pucelle elle-même, et à ce titre entouré de la vénération publique. Cet objet, quel qu’il fût, a disparu sans que la tradition en ait conservé la mémoire.
[Statuette de la collection Odiot]
Quoi qu’il en soit du mérite artistique de cette statue, son authenticité est hors de doute. Elle 12constitue, avec la statuette de la collection Odiot2, la plus ancienne reproduction modelée des traits de la Pucelle que l’on possède aujourd’hui. Ces deux œuvres d’art, qui ont entre elles un air de famille assez frappant sous le rapport de la pose et de l’ornement3, datent en effet, indubitablement, du XVe siècle. Est-ce à elles qu’il faut demander la plus grande ressemblance avec le modèle ? À aucun point de vue, nous n’avons de raisons pour le croire.

[Absence de portraits contemporains de Jeanne]
Mais où chercher cette ressemblance ? Les images de Jeanne d’Arc, plus rapprochées encore du temps où elle vivait, et pouvant rappeler ses traits avec plus de garanties d’exactitude, ont disparu maintenant. On ignore ce qu’est devenu le portrait fait et exposé à Arras par un Écossais, 15dont il est question dans son procès4. On sait que sa ressemblance figurait dans les églises :
Elevant imagines et repræsentationes ejus in basilicis sanctorum5. [On dresse des images et des représentations d’elle dans les basiliques des saints.]
Malheureusement, aucun de ces témoignages de l’enthousiasme religieux du peuple n’est venu jusqu’à nous, à moins que nous n’en voyions un dans le tableau possédé par M. Auvray et reproduit si exactement dans l’ouvrage de M. Wallon. Une peinture montrée à Ratisbonne en 1429 montrait la Pucelle combattant en France6. Il n’y avait là sans doute qu’un portrait de fantaisie. On en a perdu la trace, de même que celle de l’effigie peinte de la Pucelle qui ornait le cierge porté par Jean du Lys, vers 1455, à la procession d’Orléans7. Nous ne parlons pas des médailles de plomb frappées en l’honneur de Jeanne d’Arc et à son image, et qui se portaient attachées aux habits :
ac etiam in plumbo et alio metallo repræsentationes ipsius super se deferunt8. [de plus, ils portent sur eux des représentations d’elle, faites en plomb ou en quelque autre métal.]
Il est évident que ces médailles, 16au point de vue iconographique, ne peuvent avoir aucune importance.
On n’attendra pas de nous un examen sérieux des portraits des XVIe et XVIIe siècles, bien que plusieurs d’entre eux soient dignes d’un haut intérêt, tels que le portrait de l’hôtel de ville d’Orléans, celui de Rouen, celui de la collection Jarry, celui qui, des galeries Urzaïs et Pereire, est passé entre les mains de M. de Braux ; celui qui, venu de la famille d’Arbamont, est possédé maintenant par M. de Haldat du Lys. Ni les uns ni les autres ne nous offrent aucune certitude au point de vue de la fidélité des traits. À plus forte raison le dirons-nous des quelques miniatures et dessins qui se rencontrent dans des manuscrits, même du XVe siècle, et de la série de gravures, parmi lesquelles plusieurs fort anciennes, figurant dans diverses collections9.
[Statue élevée à Orléans en 1458]
Il nous reste à voir si la possibilité existe de 17retrouver à peu près sûrement quelques traits de l’héroïne dans l’étude des œuvres d’art qu’elle a inspirées. Pour résoudre ce problème dans la limite du possible, nous voulons étudier, en les rapprochant de la statue de Domremy, deux autres statues de Jeanne d’Arc dont l’une a une importance capitale, et devait, sous le rapport de la ressemblance, présenter des garanties exceptionnelles : c’est celle qui faisait partie du monument expiatoire élevé par la pieuse générosité des Orléanaises sur le pont de la Loire en 1458.
À cette époque, en effet, un grand nombre des habitants de la cité avaient connu personnellement leur héroïque libératrice ; ses traits ne s’étaient point effacés de leur mémoire. Il y a plus : Ysabeau sa mère, qui mourut cette année même, ses frères Pierre et Jean étaient là, pour contrôler la réalité de la ressemblance. Aussi peut-on dire sans présomption, que la Pucelle était exposée en ce lieu, sous ses véritables traits, à la vénération du peuple Orléanais10. Si ce monument existait encore, nous aurions en lui une reproduction sûre et fidèle du visage et de l’aspect 18de Jeanne d’Arc. Malheureusement, les calvinistes, ennemis des images, le détruisirent en 1567, lors de leur seconde occupation de la ville. Quatre ans après, la ville le fit restaurer à ses frais, et lui rendit sa place sur le pont d’Orléans. Mais la figure de Jeanne avait été brisée ; il fallut la refaire à neuf. Elle le fut sans doute, autant que possible, dans des conditions d’exacte conformité à celle qu’elle devait remplacer. Le nom de l’artiste chargé de la restauration, Pierre Lescot, garantit la conscience avec laquelle le travail fut exécuté.
De la première forme du monument, nous ne savons que ce que nous apprennent un tableau de 1560 et une description de Pontus Heuterus de la même époque. Quant à la seconde, nous sommes assez exactement renseignés à son égard par les jetons de l’hôtel de ville d’Orléans de la fin du XVIe siècle, par les gravures de Léonard Gautier, pour les frontispices des ouvrages de Hordal et de Charles du Lys, par deux gravures d’artistes Orléanais et par une vue donnée par Millin11, ces dernières postérieures à son déplacement en 1771.
19Il est à propos d’ajouter que la ville conservait encore la superbe bannière peinte de la procession du 8 mai, dont elle était redevable à la libéralité de Louis XII, qui y avait fait pieusement figurer son père, le duc d’Orléans, en face de la Pucelle. Cette bannière, actuellement exposée au musée d’Orléans, nous montre Jeanne avec la même pose et dans le même appareil militaire que nous lui voyons dans le monument du pont d’Orléans. Il nous semble, autant qu’on en peut juger par l’examen des gravures dont nous avons parlé et de la figure peinte sur la bannière, bien que cette dernière ait dû être l’objet de restaurations importantes, qu’il existe une frappante analogie entre l’attitude et les traits du visage des unes et des autres. On peut en conclure que l’artiste, chargé de peindre la bannière, était tout naturellement allé s’inspirer de la statue du pont, comme d’un modèle authentique d’une fidélité hors de doute.
Or, cette analogie n’est pas la seule que nous ayons à constater. Elle ressort également de la comparaison de la figure d’Orléans avec celle de Domremy.
La tradition du pays attribue le don de cette statue au roi Louis XI. Il est évident que sur ce point la tradition se trompe. Les détails de l’armure 20et du costume le prouvent surabondamment. Il est probable que l’erreur de la tradition consiste à avoir opéré un rapprochement trop intime entre la statue, le nom royal et la date 1481 qui figurent sur le tympan de la maison. Quant à nous, il nous semble que l’époque approximative où elle fut exécutée est bien visiblement déterminée par son style et aussi par une série de faits que nous allons exposer brièvement.
[Statue érigée dans la cathédrale de Toul vers 1560]
La cathédrale de Toul possédait jusqu’à la Révolution une effigie de Jeanne d’Arc, que la tradition invariable du pays rapporte avoir été toute semblable à celle de Domremy. Ce monument avait été érigé par la piété de Claude Hordal, fils de la bonne Hauvy
et petit-neveu de Jeanne d’Arc, archidiacre et grand-doyen du chapitre de Toul, de 1542 à 1579. C’est vers 1560 qu’il fit élever cette statue. Or, à cette époque, le monument d’Orléans était encore debout. Il avait dû sûrement servir de modèle à l’artiste chargé de l’exécution, et la frappante analogie que des renseignements sûrs permettent de constater, nous autorise à affirmer sans témérité, que la cathédrale de Toul possédait une copie de l’historique et véritable effigie de Jeanne d’Arc à Orléans.
Voici la description de la statue de Toul, d’après 21les documents les plus précis et les plus dignes de foi12. Entre la chapelle de la Visitation et celle de Saint-Nicolas (précédemment de Saint-Vincent), contre le cinquième contrefort du collatéral de gauche, l’image de Jeanne d’Arc, en pierre, de grandeur naturelle, reposait sur un socle élevé d’environ trois mètres, que supportait une console scellée dans le pilier.
L’héroïne était représentée à genoux, les mains jointes dans l’attitude de la prière, le visage tourné vers le chœur. Les longues boucles de ses cheveux descendaient sur ses épaules et sur sa cuirasse. Son casque était à ses côtés et son bras retenait le bâton d’un petit oriflamme, également en pierre, qui semblait flotter au-dessus de sa tête. L’armure était peinte en couleur de fer, le vêtement de dessous en rouge, la chevelure en jaune d’or : la tête avait une expression d’une beauté saisissante.
Que l’on se reporte à la figure du monument d’Orléans, tel qu’il est représenté par exemple au frontispice de l’ouvrage de Jean Hordal et à celui de la Famille de Jeanne d’Arc et que l’on se demande si, en décrivant la statue de Toul, ce n’est 22pas la description fidèle de celle d’Orléans qu’on a donnée en même temps.
La description de ce monument, donnée par M. Jollois, diffère de celle qui précède par quelques inexactitudes de détail.
On ne peut, dit-il, passer sous silence le monument érigé à la mémoire de Jeanne d’Arc, dans la cathédrale de Toul, vers la fin du XVIe siècle, par Claude Hordal, doyen de cette cathédrale et l’un des descendants en ligne féminine de Pierre d’Arc, dit le chevalier du Lys, troisième frère de la Pucelle. Je me suis rendu à Toul exprès pour m’assurer si ce monument avait échappé aux fureurs révolutionnaires. Mais j’ai bientôt acquis la certitude qu’il avait été détruit, ainsi que beaucoup d’autres qui faisaient l’ornement de la cathédrale de Toul. Le description que je vais en donner est le résultat de renseignements recueillis auprès de nombre de personnes du pays qui ont bien conservé le souvenir de ce monument, pour l’avoir vu souvent pendant leur jeunesse.
Il consistait en une statue agenouillée, d’un mètre un tiers à peu près de hauteur (4 pieds). Elle était placée dans l’allée latérale de gauche, en entrant dans la cathédrale, et soutenue à plus de 23trois mètres (9 pieds) de hauteur, par une espèce de console scellée dans un pilier qui porte la voûte de la chapelle Saint-Nicolas. La console n’existe plus aujourd’hui, mais on voit encore la rainure de scellement qui est pratiquée dans ce pilier sur une hauteur verticale d’un mètre, une largeur de huit centimètres, et une profondeur de cinq centimètres. L’héroïne était représentée à genoux, tenant à la main droite une épée nue, la pointe en haut ; elle avait la main gauche appuyée sur la poitrine ; la guerrière était couverte d’une armure complète, sans casque toutefois ; sa chevelure flottait sur ses épaules et descendait très bas. Elle était peinte en jaune d’or. La cuirasse dont son corps était revêtu était d’une couleur qui imitait le fer ou l’acier ; les bras, les cuisses et les jambes étaient couverts de lames de fer de la même couleur que la cuirasse ; les vêtements qui paraissaient sous l’armure étaient de couleur rouge. Cette statue avait la tête d’une beauté remarquable, elle était de proportions colossales ; en la renversant on l’a jetée sur une tombe où elle a été brisée13.
Pendant deux cents ans et plus, cette image fut 24entourée de vénération dans la cathédrale, où chaque année on célébrait, en l’honneur de la Pucelle, un service funèbre fondé par Claude Hordal. Elle succomba en 1793 sous les coups d’une fureur sauvage, avec les innombrables statues qui décoraient ce superbe édifice, dans le même temps que la municipalité d’Orléans livrait au creuset, pour en faire un canon, la précieuse statue qui lui avait servi de modèle ! Il est question de rétablir une nouvelle effigie de Jeanne d’Arc à la place que celle-là occupait dans la cathédrale de Toul : belle et bonne pensée à laquelle tout le monde devra applaudir.
[Statue placée dans l’ermitage de Domrémy vers 1610, par la suite transférée dans sa maison natale]
Voyons maintenant quel lien pouvait unir la statue de Toul à celle qui orne la maison de Domremy, conformément à l’invariable tradition que nous avons constatée. Il ne nous paraît pas difficile de l’établir.
Une commune piété envers la sainte Vierge et envers Jeanne d’Arc était traditionnelle dans la famille Hordal. Les principaux de ses membres, pour la plupart dignitaires ecclésiastiques, se signalaient à l’envi par des fondations religieuses. C’était à Claude Hordal qu’était due la statue de Toul ; son neveu, Étienne Hordal, comme lui grand-doyen du chapitre de cette ville, 25voulut à son tour honorer la mémoire de sa glorieuse parente, mais cette fois aux lieux mêmes où elle avait vécu.
[Ermitage Sainte-Marie, près de Domrémy]
Une antique chapelle, déjà ruinée, paraît-il, dès le temps de l’héroïne, s’élevait à peu de distance du bois Chesnu et de la fontaine de la Pucelle, tout près du hêtre mystérieux si connu sous le nom d’arbre des fées. Cet arbre, d’une antiquité et d’une grandeur exceptionnelles, étendait ses larges branches jusqu’à terre, où elles formaient de véritables voûtes de verdure impénétrables aux rayons du soleil.
Cette chapelle, que l’on appelait l’ermitage Sainte-Marie, avait été, suivant la tradition, construite par un membre de la noble famille de Bourlémont, dont le château historique, avec ses tours et ses créneaux, fait encore une si magnifique figure sur les coteaux de la rive gauche de la Meuse.
On peut croire, avec M. l’abbé Bourgaut14, que sa construction et l’établissement de l’ermitage qui y fut joint n’avaient eu d’autre but, conformément aux usages invariables de l’Église, que de remplacer par un culte béni les idées superstitieuses, 26provenant vraisemblablement de traditions bien lointaines, qui se rattachaient à l’arbre des fées et à la source voisine.
Au retour du printemps, dit M. Bourgaut, les habitants de Domremy recommençaient les promenades et les réunions habituelles sous l’arbre des fées. Le dimanche de lætare, qui est le quatrième du carême, on l’inaugurait en quelque sorte avec la belle saison. De son côté, l’Église avait à cœur de sanctifier ces amusements. Aux Rogations, le curé de la paroisse dirigeait une procession vers ce but, bénissait les fontaines, s’arrêtait sous le hêtre et y récitait l’évangile de saint Jean et d’autres prières. Ainsi, le dimanche des fontaines, et en été les jours de fête, la jeunesse de Domremy venait sous l’arbre fameux faire ses fontaines… Pendant leurs jeux communs et leurs danses folâtres, les compagnes de Jeanne la voyaient s’écarter soudain et s’adresser à Dieu au milieu des champs, ou se réfugier dans l’oratoire ruiné de Sainte-Marie.
C’est à la source de la Pucelle, située à peu de distance, qu’elle reçut des communications célestes, de sainte Marguerite et de sainte Catherine.
[Chapelle construite par Étienne Hordal sur les ruines de l’ermitage, vers 1610, agrémentée d’une statue copié sur celle de Toul]
L’ermitage Sainte-Marie était donc un lieu véritablement consacré par d’admirables souvenirs ; 27mais ces souvenirs ne l’avaient pas préservé d’une ruine complète. Dès la fin du XVIe siècle, il n’en restait plus que des décombres. C’est là qu’Étienne Hordal résolut de construire une nouvelle chapelle. Elle ne tarda pas à s’élever, dans un style que quelques débris actuellement conservés dans la maison de la Pucelle permettent d’apprécier. Un fronton, portant le nom du fondateur, et une clef de voûte aux armes de la famille du Lys, ne laissent aucun doute sur l’origine, non plus que sur l’époque de la construction.
Étienne Hordal ne pouvait pas manquer de placer, dans une chapelle due à son religieux amour pour Jeanne d’Arc, la statue de l’héroïne. Il ne pouvait pas non plus chercher pour la faire exécuter un autre modèle que celle de la cathédrale de Toul, à la fois recommandable à ses yeux par l’authenticité provenant de son titre de copie de celle d’Orléans et par le souvenir de l’oncle vénéré, à la dignité duquel il avait succédé. Il chargea donc un artiste du pays d’exécuter une réduction de la statue de Toul. La très médiocre dimension de la chapelle qu’il avait construite faisait une loi de cette diminution de grandeur.
Mais une modification bien regrettable 28fut apportée par le sculpteur à son travail. Au lieu de reproduire fidèlement l’armure, telle qu’on la portait sous Charles VII, dont était revêtue Jeanne d’Arc, dans la statue de Toul comme dans celle d’Orléans, il imagina de la moderniser, soit pour mieux dater l’époque de son travail, soit par suite de ce systématique mépris des choses du moyen âge qui caractérisait le XVIIe siècle. On se demande, si l’œuvre eût été postérieure d’un demi-siècle, quel costume l’artiste aurait donné à Jeanne ; s’il n’aurait pas suivi l’exemple de l’auteur de ces belles gravures qui ornent la Pucelle de Chapelain, parue en 1656, où les personnages sont revêtus d’un mélange singulier de toques à plumes, de crevés, de bottines et de cottes d’armes à la grecque, de cuirasses à la romaine, où en un mot il y a de tout, sauf de la vérité. C’est ainsi que Fart de ce siècle comprenait l’archéologie. (Du reste, l’art de l’an XI ne la comprenait guère mieux, témoin la statue de Gois à Orléans !) Mais le sculpteur lorrain n’alla pas chercher si loin. Il se contenta de modifier les formes de l’armure, allongea la cuirasse, ajouta un haut-de-chausses flottant retenu dans les cuissards, une fraise à godrons épais, tels qu’il en voyait porter aux grands personnages de 29son temps, et il crut sans doute avoir bien embelli et honoré Jeanne d’Arc, chez laquelle, par bonheur, il respectait la fidélité des traits et de l’attitude, c’est-à-dire ce qui nous intéresse exclusivement.

30Quoi qu’il en soit , la statue commandée par Étienne Hordal, revêtue de couleur, à l’imitation de celle qui lui avait servi de modèle, fut placée aux pieds d’une image de la Vierge , dans la petite chapelle Sainte-Marie, et les populations eurent à la fois un aliment de plus à leur piété et une excitation nouvelle à leur vénération pour leur glorieuse compatriote.
[Destruction de la chapelle, transfert de la statue dans la maison de Domrémy]
Mais la chapelle ne resta pas longtemps debout. Les Suédois, alliés de la France, les Croates, ses ennemis, envahirent tour à tour la Lorraine, le fer d’une main, la torche de l’autre. On ne peut calculer, ni même imaginer ce que ces bandes sauvages laissèrent de ruines derrière elles dans notre malheureuse province, de 1635 à 1640. La chapelle de Hordal fut renversée, le hêtre des fées abattu. La tradition attribue aux Suédois ces actes barbares. Il paraît plus vraisemblable d’en laisser aux Croates l’odieuse responsabilité. Car s’il est vrai que les premiers ont mérité, par bien des violences, la triste réputation qu’ils ont laissée en Lorraine, il paraît plus juste de supposer que ce sont les ennemis de la France qui se sont plu à détruire ainsi des souvenirs chers à son histoire. De quoi, du reste, en fait de rapines, de cruautés, de destructions sauvages et d’incendies, 31n’étaient pas capables ces hordes sans frein ni loi, Cravacs, Polacs, Hongres, Albanois, Turcs, Anabaptistes
, que Gallas et Colloredo menaient derrière eux, comme à un vaste pillage, à la suite de leurs troupes régulières ? Il faut considérer la conservation de la maison de la Pucelle, dans des circonstances aussi périlleuses, comme ayant eu un caractère véritablement providentiel.
Quels qu’aient été les auteurs de la destruction de la chapelle, elle fut complète, et sa place ne fut plus désormais marquée que par un amas de décombres, qui, grossi des pierres arrachées dans les champs voisins, porte le nom de Pierrier de la Pucelle.
C’est dans cette catastrophe que la statue placée en ce lieu par Étienne Hordal subit les mutilations qui la déparent. Le nez et la joue furent endommagés ; les mains, un des bras, détruits ; les deux jambes inégalement brisées ; la droite jusqu’en son milieu, la gauche jusqu’au genou.
Nous ne saurions dire si ce fut dès cette époque que le propriétaire de la maison de la Pucelle, voulant conserver à une place honorable la statue, recueillie toute mutilée au milieu des ruines, demanda qu’elle fût encastrée dans la maison même, au-dessus de la porte d’entrée. On ne 32sait en quel temps cela se fit ; mais il est certain que ce fut avant 1756 ; car voici les termes dont en parle Dom Calmet dans le court et insignifiant article qu’il consacre à Domremy dans sa Notice de la Lorraine15 :
On voit encore à Domp-remi la maison de Jeanne d’Arc, sur la porte de laquelle sont ses armes et sa figure, et sur le ban du village, les vestiges de la chapelle où elle allait faire sa prière.
[Rachat de la maison de Domrémy en 1819, sa restauration]
Telle était alors la statue ; telle elle resta jusqu’à la vente de la maison faite par Gérardin au conseil général des Vosges. Elle est même spécialement indiquée dans l’acte de vente16. Il est bien certain qu’elle n’était pas alors dans la façade vénérable de la maison même où la Pucelle naquit et fut élevée. Elle décorait le bâtiment construit en avant d’elle sur la rue. En 1756, en était-il déjà de même ? On peut le supposer ; car les dimensions de la maison d’Arc sont tellement exiguës que depuis bien longtemps ses propriétaires, cultivant 33leurs terres et récoltant leur vin, avaient dû sentir le besoin de se créer de plus larges dépendances et de se mettre plus à l’aise, au moyen de nouvelles constructions. Aussi, la maison d’Arc était-elle, en 1819, entièrement masquée par divers bâtiments, et réduite à une destination des plus vulgaires et à des conditions d’humidité et de dégradation déplorables17.
Lorsque toutes les constructions avoisinantes disparurent, le premier soin de M. Jollois, chargé de la haute direction des travaux, fut de faire remettre les montants et le couronnement de la porte, datant de 1481, à la place d’où ils avaient été distraits. Il les surmonta ensuite, comme cela était dans la façade de Gérardin, de l’image mutilée de la Pucelle, qui depuis lors, ne fut pas déplacée de la sorte de niche qu’on y pratiqua pour elle.
[Examen de la statue par M. Jollois, sa restauration, sa copie en fonte]
Dans les conditions qui résultèrent de cette opération, l’examen que fit M. Jollois de la statue fut aussi facile qu’approfondi ; il put l’étudier à loisir, et les renseignements qu’il donne sur elle ont, de la part d’un homme aussi compètent, 34un caractère d’entière sûreté. D’abord, M. Jollois déclare, et on peut en croire un ingénieur des ponts et chaussées, qu’il a reconnu dans cette statue la texture et le grain de la pierre tirée des carrières de Coussey, ce qui fixe bien le caractère local de l’œuvre. Il donne ensuite, des détails circonstanciés sur la manière dont elle avait été autrefois décorée. Les bords de la cuirasse étaient dorés, et le reste de l’armure revêtu de la nuance du fer ou de l’acier. Les cheveux étaient couleur d’or, et un ton rose couvrait le visage. Les hauts-de-chausses, enfermés dans les cuissards, étaient d’un rouge amarante18. Le tout était revêtu d’une teinte d’un gris sombre provenant des longues intempéries auxquelles la statue avait été exposée. Il n’est fait allusion par M. Jollois à aucun autre exemplaire de la même œuvre, plus ou moins semblable à celle-là. Celle qui, des ruines de l’ermitage Sainte-Marie, était venue prendre place dans la décoration de la maison de Domremy, est la seule dont il parle, la seule qu’il ait vue. Mais il ajoute, en parlant des restaurations en voie d’exécution :
Quant à la 35statue dont nous avons donné la description, elle sera restaurée et placée sur un piédestal, dans la chambre même de Jeanne d’Arc.
En présence de ces indications, remarquables par leur caractère positif, nous allons placer l’opinion adoptée à Domremy, qui se manifeste avec une conviction profonde devant tous les visiteurs. La statue de la façade est en fonte ; celle de la maison est en pierre, et c’est là la véritable statue originale, don du roi Louis XI ; l’autre est une copie coulée ultérieurement, et qui semble, dit l’abbé Bourgaut,
n’avoir eu d’autre destination que de protéger son aînée. Ravages de la température, mutilations diverses, encastrement dans la maçonnerie, elle a tout subi… De l’âge précis de cette copie métallique et de la cause de ses dégradations, nous n’avons rien pu découvrir. Ce qui est hors de doute, c’est que l’ancienne statue de pierre n’a jamais pu habiter la niche de style ogival, celle-ci n’ayant que 0,33 m de profondeur, tandis que les jambes ployées en ont 0,46 m des pieds aux genoux.
M. l’abbé Bourgaut dit ailleurs :
Que penser de cette statue et de celle de pierre absolument semblable qui se trouve dans la première chambre de la maison ? Pour les avoir décrites sur la foi d’autrui, plusieurs 36auteurs les ont confondues, prenant la fonte pour de la pierre, la rouille pour de la polychromie, le badigeon pour une couleur naturelle, et la copie pour le modèle, car l’une est simplement la reproduction de l’autre ! Dimensions, attitude, traits, armure, vêtements, tout se ressemble, sauf les mutilations.
Sur certains points notre opinion est toute pareille à celle de M. le curé de Domremy ; pour nous comme pour lui, il y a là une copie et un modèle : pour nous aussi, le modèle est la statue de la maison, dont la conservation s’explique aisément par la restauration due aux soins de M. Jollois ; mais celle qui est au-dessus de la porte n’est autre chose que la reproduction très moderne de celle-là. Il est clair pour nous que M. Jollois, avant de faire réparer la statuette originale, en a fait exécuter, sans doute aux forges de Tusey, une copie coulée en fonte, la reproduisant dans l’état de mutilation où elle se trouvait, et qu’il a fait prendre à cette copie la place qu’occupait l’original19. À cette place, en effet, elle constitue la 37plus frappante et la plus respectable des décorations, en même temps que sa conservation est assurée contre de nouveaux accidents.
[Conclusion]
Pour nous résumer et mettre en relief les conclusions que nous croyons légitimes, nous nous contenterons de rapprocher les faits suivants : La statue de Domremy paraît avoir été la copie, exécutée vers 1610, de celle de la cathédrale de Toul, antérieure d’un demi-siècle : celle de Toul, d’après la description qui nous en est restée, présentait une frappante analogie avec celle du pont d’Orléans, et devait avoir été copiée sur elle. Cette dernière offrait toutes les garanties de ressemblance, au moins approximatives, qu’on pouvait attendre d’une œuvre exécutée à une époque rapprochée de la vie de la Pucelle, et dans un lieu où elle était si connue. Donc, nous croyons avoir le droit de chercher quelques-uns des traits de la sainte héroïne dans l’effigie à son image qui orne la maison de Domremy. C’est dire assez la respectueuse sollicitude dont il faut entourer cette statue, et le vif intérêt qui s’attache à la publicité de sa reproduction20.
38Jusqu’ici, l’absence d’une image de la Pucelle, portant les caractères d’une entière authenticité, a laissé aux artistes toute liberté de se créer un type pour la représenter. Quant aux auteurs qui ont étudié son histoire, ils ont pu, comme nous l’avons dit, recueillir dans les documents contemporains des détails précis mais isolés, sur divers points de son extérieur. Plusieurs ont pris plaisir à grouper ces traits épars pour en faire, un peu d’imagination aidant, un ensemble complet. Après les historiens français qui se sont livrés avec plus ou moins de succès à cet attrayant travail, un écrivain allemand l’a essayé à son tour, dans une remarquable étude récemment publiée21. Il nous paraît intéressant de reproduire ici cette page, qui servira de complément à notre étude iconographique22.
Jeanne était belle de figure, bien faite, svelte sans maigreur, assez grande pour son sexe, d’une force et d’une résistance à la fatigue extraordinaires. Elle avait le visage frais et rond ; le front était de moyenne hauteur, et de ses grands yeux, d’une 39couleur entre le vert et le brun clair, s’échappait un regard d’une mélancolie et d’un charme inexprimables. Ses sourcils, finement dessinés, étaient légèrement arqués ; elle avait le nez droit et bien fait, la bouche petite, les lèvres peu épaisses et vermeilles. Son menton n’était pas grand, quelque peu pointu ; le teint de son visage était d’un blanc très mat ; ses beaux cheveux châtain foncé, relevés sur les tempes, ruisselaient abondamment sur un cou d’une blancheur éclatante ; mais ils s’arrêtaient aux épaules, car elle les avait coupés selon la mode des hommes de guerre. Son visage respirait la candeur, l’innocence et je ne sais quelle tristesse rêveuse ; le timbre de sa voix avait la douceur et la suavité féminines ; son langage portait l’empreinte des plus nobles sentiments, d’une grande dignité et d’une sagacité pénétrante. Silencieuse et laconique dans la vie ordinaire, elle devenait éloquente lorsqu’il s’agissait de parler de sa mission divine. Enfin, bien qu’elle fût exempte des défaillances physiques naturelles à la femme, elle trahissait son sexe par une grande disposition aux larmes et par une sensibilité que la guerre même ne put émousser.
Notes
- [1]
La plupart des monuments dont nous avons à parler ont été représentés dans l’ouvrage de M. Wallon. Nous renvoyons les lecteurs à ce beau livre, estimant inutile de faire avec lui double emploi. Nous nous contentons de reproduire ici la statue inédite du musée de Cluny (rapprochée de celle de la collection Odiot), et celle de Domremy, gravées toutes deux par M. Pannemaker, avec un soin et dans des dimensions qui permettront de les apprécier d’une manière suffisamment exacte.
- [2]
Cette statuette, faisant autrefois partie de la collection Carrand, a été étudiée par M. Vallet de Viriville dans ses Recherches iconographiques sur Jeanne d’Arc (Revue archéologique, 1855) ; il en a même donné une reproduction assez médiocre. Nous plaçons sous les yeux des lecteurs une nouvelle gravure de la même statuette empruntée à la Gazette des Beaux-Arts, 1878.
- [3]
L’opinion de M. Vallet de Viriville, sur la statuette Carrand, est qu’elle pourrait bien avoir été au nombre des images élevées dans les églises en l’honneur de Jeanne par ses contemporains. L’origine sûrement religieuse de la statue de l’hôtel Cluny serait de nature à confirmer cette opinion.
- [4]
Quicherat, Procès, I, 100.
- [5]
Quicherat, Procès, I, 290.
- [6]
Ibid., p. 190.
- [7]
Quicherat, p. 316. — Charles du Lys (éd. Vallet de Viriville), p. 11 et 76.
- [8]
Quicherat, Procès, I, 290. — Vallet de Viriville, Note sur deux médailles de plomb (Revue archéologique, 1861).
- [9]
Un bon nombre de ces dessins et gravures ont été reproduits dans l’ouvrage de M. Wallon. Nous signalons encore aux curieux deux autres raretés xylographiques représentant la Pucelle : 1° De Claris Mulieribus, Ph. Bergamensii, Ferrare, 1497, folio 144. 2° Regalium Franciæ, libri duo. Lyon, 1538. La reproduction de cette dernière a été donnée dans le Magasin pittoresque, janvier 1879. Ni l’une ni l’autre n’ont un caractère iconographique sérieux.
- [10]
Les historiens Orléanais sont unanimes sur la date (1458) que nous indiquons. — Cf. Quicherat, Le Siège d’Orléans, in-18. Hachette.
- [11]
Antiquités nationales, t. II, art. IX.
- [12]
Cf. Histoire de Toul, par M. Thierry, 2 vol. in-8. Paris, Roret, 1841.
- [13]
Jollois, Histoire de Jeanne d’Arc, extrait de la note a, p. 179.
- [14]
Guide et Souvenirs du pèlerin à Domremy, p. 72.
- [15]
Notice de la Lorraine, t. I, col. 372. 2 vol. in-fol. Nancy, Beaurain, 1756.
- [16]
Y compris, y est-il dit, le buste de la dite Jeanne d’Arc placé à l’extérieur, au-dessus de la couverte de l’entrée principale…
- [17]
Cf. L’Histoire abrégée de la vie et des exploits de Jeanne d’Arc, par M. Jollois. In-fol. Paris, 1821. (Notice sur le monument.)
- [18]
Il est à propos de remarquer la complète identité des couleurs dans cette statue et dans celle de la cathédrale de Toul.
- [19]
L’examen de la statue de fonte ne laisse aucun doute à ce sujet. Elle est coulée en creux, et toutes les parties mutilées sont pleines. Les cassures existaient donc sur le modèle.
- [20]
Un excellent artiste, M. Pierson, statuaire à Vaucouleurs, a eu la bonne pensée d’en exécuter des reproductions en diverses matières et de plusieurs grandeurs.
- [21]
Johanna d’Arc, par le docteur Hirzel. Br. in-8°. Berlin, Carl Habel, 1877.
- [22]
Extrait de la traduction aussi élégante que fidèle, encore inédite, de cet ouvrage, par M. Hip. Lemaire.