Jeanne d’Arc et la Mise en commende du royaume (2013)

Dans Jeanne d’Arc et la Mise en commende du royaume, Hélary se penche sur un épisode étonnant et peu étudié de l’épopée johannique.

Lors d’une cérémonie publique et solennelle, et à l’initiative de Jeanne, Charles VII lui aurait remis son royaume. Celle-ci l’aurait alors remis à Dieu, lequel, toujours par son intermédiaire, l’aurait rendu au roi, l’établissant comme son lieutenant sur terre. Cet acte par lequel Dieu confie à Charles la garde du royaume de France, est ce que l’on nomme sa mise en commende, selon une analogie empruntée au droit ecclésiastique.

Après avoir démêlé les différents témoignages contemporains, Hélary montre comment le récit de cette mise en commende fut diffusé par l’entourage royal dans le cadre d’une entreprise de légitimation à destination des provinces fidèles et des puissances étrangères, avant d’être brutalement abandonné après le sacre. En conclusion, il s’interroge s’il ne faudrait pas rattacher cette scène à une autre tout aussi énigmatique — et l’un des points centraux de son procès, sur lequel Jeanne demeura inébranlable, — celui de la couronne qu’un ange, elle-même, aurait remise à Charles VII.

Mais, alors qu’on pense généralement qu’il s’agissait là d’une allégorie, on peut se demander si Jeanne ne renvoyait pas ici à une scène bien réelle au cours de laquelle elle aurait remis une couronne à Charles VII.

• Bulletin de la Société archéologique et historique de l’Orléanais, n° 168, 2013, p. 4-14.