Ulysse Chevalier (1841–1923)

Naissance de Cyr Ulysse Joseph Chevalier à Rambouillet, fils de André Chevalier (36 ans, médecin militaire en garnison dans la ville et historiographe de la ville de Romans), et de Marie Sophie Roux (25 ans).

L’un de ses cousin, Jules Chevalier (1845-1922), le suivra dans les ordres et la carrière d’historien.

Recommandé par Paul-Émile Giraud, ancien député, à Léopold Delisle, directeur du département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale, il se lance dans l’édition de tous les cartulaires qu’il rencontre.

Il commence la publication de son Répertoire des sources du moyen âge ou Bio-Bibliographie, qui fonde sa réputation.

Il devient professeur d’archéologie au Grand Séminaire de Romans.

À la même période, son cousin Jules Chevalier intègre l’établissement en tant que professeur d’histoire, un poste qu’il occupera jusqu’en 1908.

Il commence la publication du Repertorium hymnologicum, Catalogue des chants, hymnes, proses, séquences, tropes en usage dans l’église latine depuis les origines jusqu’à nos jours, en 4 volumes.

Lire : C.-R. du t. IV (1919), dans Bibliothèque de l’École des chartes, 1921, p. 400-401, Persée

Il acquiert l’immeuble situé au 3 rue des Clercs à Romans, en bordure de l’Isère, où son père s’était installé depuis sa retraite et où il était décédé un an plus tôt. Ce sera également sa dernière demeure.

La maison accueille depuis 1988 les archives communales de Romans.

Il se rend à Turin pour couvrir l’exposition d’art sacré en tant que correspondant de l’Institut. Il est encore sur place le 28 mai, lorsque la première photographie du Saint-Suaire est prise et publiée. L’image négative qui en résulte, d’une précision saisissante, stupéfie le public. L’Osservatore Romano qualifie cet événement de fait merveilleux.

Convaincu qu’il s’agit d’un faux fabriqué au Moyen Âge, il décide de s’engager dans la controverse et publie, les années suivantes, une série d’articles sur le sujet.

Lire : Le Saint Suaire de Turin est-il l’original ou une copie ? (1899) ; Le Saint Suaire de Turin, histoire d’une relique (1902).

Début janvier, M^gr Touchet, évêque d’Orléans, le charge de rédiger une étude critique sur l’abjuration de Jeanne d’Arc, dans le cadre du procès de béatification et de l’examen de l’héroïcité de ses vertus.

Le mémoire est lu lors du Congrès annuel des Sociétés savantes à la Sorbonne (le 1^er avril 1902), puis publié dans la revue de l’Université catholique à Lyon (dans les numéros de juin et juillet 1902), avant d’être tiré à part à Paris par l’éditeur Picard.

Lire : L’abjuration de Jeanne d’Arc, 1902, 88 p.

Il contribua à dissiper les doutes de la Congrégation des rites, puisque le 17 novembre 1903 celle-ci rendit au pape un avis favorable. Le 6 janvier 1904, Pie X signa le décret confirmant l’héroïcité des vertus de Jeanne d’Arc.

Il est élu membre de l’Institut en remplacement du médiéviste Édouard Saglio décédé en décembre 1911 (La République française, 2 mars).