Pie de Langogne

Jeanne d’Arc devant la Sacrée Congrégation des rites (1894)

Compte-rendu des préliminaires de l’ouverture du procès de béatification de Jeanne d’Arc.
Auteur
Date de publication
1894

Jeanne d’Arc devant la Sacrée Congrégation des rites (1894) par le père Pie de Langogne (1850-1914), des Frères mineurs capucins.

Le 27 janvier 1894, Léon XIII déclarait Jeanne vénérable et déclenchait l’ouverture de son procès en béatification. Cette déclaration fut l’aboutissement d’une première procédure à Rome devant la Sacrée Congrégation des rites (l’institution chargée entre autres de la canonisation des saints), appelée procès d’introduction de la cause.

Véritable correspondant judiciaire à Rome, le père de Langogne, très versé dans le droit canonique, explique et analyse chaque étape du procès :

  • Réception de l’Information remise au Saint-Siège par le tribunal diocésain d’Orléans, dossier comprenant les dépositions des témoins entendus à Orléans entre 1874 et 1888 sur les faits historiques, et les grâces et miracles attribués à Jeanne ;
  • Examen des Documents (deux élèves de l’École des chartes sont allés vérifier dans les archives, la conformité des manuscrits des Procès avec l’édition de Quicherat) ;
  • Enregistrement des Lettres postulatoires, adressées par des Cardinaux, des évêques et autres dignitaires de l’Église au Saint-Siège pour appuyer la cause ;
  • Duel judiciaire entre le Promoteur de la foi (celui qu’on appelle communément l’avocat du diable), chargé d’attaquer la cause (animadversions), et les deux avocats chargés de la défendre (réponses) ;
  • Soumission de la cause à la signature du pape (Léon XIII le signa aussitôt, et de sa propre main) ;
  • Publication du décret déclarant Jeanne Vénérable.

Cet ouvrage est dans les faits une édition populaire, ou plutôt une traduction, à la fois analytique et abrégée, du dossier de la cause : un gros recueil 972 pages, en latin, des actes et documents du procès canonique, destiné aux cardinaux de la Congrégation des Rites.

On appréciera la verve plaisante du père de Langogne qui distribue les épithètes joyeuses : canaillerie littéraire (au sujet d’Henri Martin), impudente coquinerie (Jean d’Estivet), certificat de friponnerie (Thomas de Courcelles), politiqueur (La Trémoille), etc.

Joanna nostra est. — Léon XIII.

page served in 0.055s (0,9) /