Auguste Vallet de Viriville (1815–1868)

Naissance à Paris d’Auguste Vallet, fils de Jean-François Vallet (38 ans, né à Grenoble, propriétaire d’une mégisserie et d’un magasin rue Saint-Denis) et d’Antoinette-Madeleine d’Artois.

La famille Vallet est originaire de la petite commune de Viriville (50 km à l’Ouest de Grenoble). Son aïeul Pierre Vallet (XVII^e s) était avocat au Parlement de Dauphiné.

Auguste a au moins deux sœurs aînées, Estelle (~1808) et Célestine (1812).

Il est reçu bachelier-ès-lettres.

Il sort de l’École des chartes avec le titre d’archiviste-paléographe.

Il publie son premier article en faveur de la graphie Darc dans le Journal de l’Institut historique.

Lire : Mémoire sur la manière dont on doit écrire le nom de famille que portait la Pucelle d’Orléans

Michelet adopte sa graphie Darc dans ses célèbres chapitres sur Jeanne au tome V de son Histoire de France (1841), mais reviendra dès le tome VI à d’Arc (1844).

Vallet de Viriville est élu professeur à l’École des chartes, où il enseignera jusqu’à sa mort.

Mariage à Paris 8^e avec Claire Bosselet (~22 ans).

Naissance de sa fille Isabelle.

Il découvre aux Archives une copie authentique des Lettres d’anoblissement accordées par Charles VII en décembre 1429 à la famille d’Arc, exécutée en 1737 sur l’original.

Sur la découverte : Nouvelles recherches, 1854, p. 48, note 1

En 1610, Charles du Lys affirmait que l’original des lettres se trouvait entre les mains d’une branche normande de la famille d’Arc (Du Lys, De l’extraction..., 1610, éd. Vallet de Viriville, 1856, p. 3). Cet original a disparu depuis, et le texte n’était connu que d’après des copies.

Publication de ses Nouvelles recherches sur la famille et sur le nom de Jeanne d’Arc, où il propose une généalogie de la famille de la Pucelle (d’après les travaux de Charles du Lys, XVII^e s.) et renouvelle sa défense de la graphie Darc.

Lire : Nouvelles recherches...

Il découvre le Traité sommaire de Charles du Lys dans les manuscrits Peiresc, à la bibliothèque de Carpentras.

En 1735, M^gr Malachie d’Inguimbert, nommé évêque de Carpentras, apporta sa riche collection d’ouvrages et fonda la bibliothèque publique aujourd’hui connue sous le nom de Bibliothèque Inguimbertine. Il l’enrichit encore par diverses acquisitions, notamment en 1747, avec les manuscrits du savant Peiresc. Lié à Charles Du Lys, Peiresc avait réalisé et conservé des copies de nombreux documents issus de ses archives personnelles.

Édition des traités généalogiques de Charles du Lys, accompagné de pièces inédites tirées du fonds Peiresc.

Lire : Charles du Lys, opuscules historiques relatifs à Jeanne d’Arc

Le comte de Maleissye, père de l’auteur bien connu et héritier des archives de Charles du Lys, découvre avec stupeur ces pièces que sa famille était seule à posséder. Après s’être mis en rapport, le comte lui montre les originaux de trois lettres que Jeanne avait écrites aux habitants de Reims.

Lorsque Vallet de Viriville vit ces lettres, il ne pouvait en croire ses yeux !… et en vieil érudit, détachait une parcelle de papier, la goûtait, et s’écriait : Mais, c’est admirable !… c’est inouï !… Ce sont bien les lettres de Jehanne d’Arc. (Maleissye, Les reliques de Jeanne d’Arc, 1909, p. 36)

Publication de son édition de la Chronique de Charles VII de Jean Chartier, avec notes, notices et éclaircissements (Paris, Jannet, 1858, 3 vol.), 15 fr.

Gallica : tome I (271 p.), tome II (346 p.), tome III (408 p.).

Les pages sur Jeanne d’Arc de sa prochaine Histoire de Charles VII sont lues à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres les 3 mai, 14 juin et 23 août .

Publication du tome I de son Histoire de Charles VII (Paris, Renouard, in-8°, 3 vol.), 7 fr. 50 le vol.

Lire : Histoire de Charles VII

La date de publication est fournie dans l’Avant-propos du t. II

Il est fait chevalier de la Légion d’honneur, en même temps que son collègue Louis Douët d’Arcq.

Parution du tome II de l’Histoire de Charles VII.

Contrairement à ses précédents ouvrages et au tome I de l’Histoire, ce second volume est signé Auguste Vallet. Dans l’avant-propos, l’auteur explique s’être mis en conformité avec la loi du 28 mai 1858, et précise n’avoir ajouté de Viriville au début de sa carrière que pour se distinguer d’un collègue homonyme.

Il optera pour une forme intermédiaire dans le tome III, où son nom apparaîtra comme Auguste Vallet (de Viriville).

Décès de sa fille Isabelle (~12 ans) après une courte maladie. Atteint lui aussi, il s’éloigne momentanément de Paris avec son épouse, et se rend dans les Alpes en passant entre autres par Lyon et Viriville.

L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres lui décerne le second prix Gobert pour son Histoire de Charles VII , dont le tome III va paraître.

Parution du tome III de l’Histoire de Charles VII.

L’Académie lui décerne le premiers prix Gobert pour son Histoire de Charles VII .

Naissance à Paris 11^e de son fils Paul Frédéric.

Parution de sa traduction du Procès de condamnation de Jeanne d’Arc (Paris, Firmin Didot, grand in-8° de 424 p.), 6 fr.

Lire : Procès de condamnation

Décès de Paul Frédéric (17 mois).

Il est admis à la Société des gens de lettres .

Il décède à Paris à la suite d’une courte maladie . Il est inhumé le 22 février au cimetière du Père Lachaise (36^e division, 1^e ligne).

Le mois suivant, Anatole de Montaiglon (43 ans) le remplace comme professeur à l’École des chartes .

Décès de son épouse Claire (80 ans) qui est inhumée à ses côtés.