Mark Twain

Personal Recollections of Joan of Arc (1895-1896)

La Jeanne d’Arc de l’auteur de Tom Sawyer et Huckleberry Finn.
Affiche du Harper’s Magazine le lancement de Personal Recollections of Joan of Arc dans le numéro d'avril 1895.
Auteur
Date de publication
avril 1895–mai 1896

Présentation

À propos de cette édition. — La Jeanne d’Arc de Mark Twain a d’abord été publiée en feuilleton dans le mensuel Harper’s Magazine, — 13 livraisons (d’avril 1895 à avril 1896) couvrant l’ensemble des 74 chapitres des trois livres, — avant de paraître en volume relié en mai 1896 (Harper and Brothers). À partir de 1899, l’ouvrage ne sera plus publié qu’au sein des différentes éditions des Œuvres complètes de Mark Twain (The Writings of Mark Twain), où, en raison de son ampleur, il est divisé en deux volumes (le premier s’achevant au livre II, chapitre 7).

Pour la présente édition, nous avons retenu la dernière version en un seul volume (Harper and Brothers, 1906). Nous avons également reproduit les titres des chapitres tels qu’ils apparaissent dans la première édition publiée après la mort de Twain : la seconde Author’s National Edition, parue en 1913.

Chronologie

  • 1892

  • 13 oct.

    Depuis la Villa Viviani, près de Florence, où la famille Clemens s’est installée fin septembre, Twain écrit à son éditeur londonien, Chatto & Windus, pour lui demander la bibliographie figurant à la fin de l’article Jeanne d’Arc de l’Encyclopædia Britannica. Le document lui est envoyé le 17 octobre.

  • 1893

  • 18 jan.

    Twain écrit à sa vieille amie Mary Fairbanks, qu’elle apprécierait les réactions positives de sa femme Olivia et de sa fille Susy aux premières pages de sa Jeanne d’Arc.

    Cette lettre permet de dater le début de la rédaction à la fin de 1892.

  • 3 fév.

    Twain écrit à Frederick J. Hall, son associé chez Webster & Co., que son ouvrage est à moitié terminé et atteindra environ 200.000 mots. Il privilégie une publication en volume plutôt qu’en feuilleton dans un magazine, et suggère que des extraits pourraient figurer dans un futur volume de la Library of American Literature, anthologie très populaire publiée par Webster & Co.

  • 3 mar.

    Andrew Chatto lui envoie un exemplaire de la Joan of Arc de l’Irlandais John O’Hagan, un essai d’une centaine de pages publié en 1858 dans une revue catholique irlandaise et réédité à titre posthume par son épouse à Londres.

    Lire : Archive

  • 3 avr.

    En voyage aux États-Unis, Twain écrit à Olivia avoir discuté de sa Jeanne d’Arc avec l’écrivain William Dean Howells, lequel préconise une publication anonyme dans le Harper’s Magazine.

    Howells était alors édité par Harper & Brothers.

    Fin mai, Twain est de retour à Florence. En juin, la famille quitte Florence, voyage en Bavière, séjourne dans la station thermale de Bad Tölz puis de Franzensbad (Autriche-Hongrie). De là, Twain repart pour les États-Unis fin août, pendant qu’Olivia et les deux cadettes s’établissent à Paris début novembre.

  • 6 nov.

    De New York, Twain écrit à sa fille Susy qu’il travaille avec plaisir à Tom Sawyer détective, mais qu’il a hâte de reprendre Jeanne d’Arc, idéalement en alternant un mois sur l’un, un mois sur l’autre.

    Tom Sawyer, Detective paraîtra en feuilleton dans Harper’s, dans les numéros d’août et septembre 1896.

  • 17 déc.

    Toujours à New York, il confie à Olivia qu’il pense à Jeanne d’Arc mais ne peut progresser dans l’écriture. Olivia se trouve alors à Paris, tout près de l’endroit où Jeanne fut blessée lors de l’assaut de la ville, et à peu de distance de Compiègne où elle fit sa dernière sortie. Il exprime le désir de visiter cette ville.

    Le 29 janvier, il lui confie son désir d’abandonner définitivement les affaires pour se consacrer pleinement à la littérature et à sa Jeanne d’Arc.

  • 1894

  • 11 fév.

    De New York, Twain écrit à l’homme de lettres Poultney Bigelow à propos du grand roman historique anonyme (great big anonymous historical romance) sur lequel il travaille. Il a déjà écrit 93.000 mots, soit un tiers du livre.

  • 1er mar.

    Il raconte à Olivia qu’un homme lui a dit que Pudd’nhead Wilson suscitait beaucoup d’enthousiasme et qu’on le considérait comme son meilleur roman depuis le Prince et le Pauvre. Il aurait voulu répondre que ce livre ne saurait rivaliser avec sa Jeanne d’Arc. Il lui tarde d’en reprendre l’écriture, particulièrement les pages consacrées à la campagne de la Loire, épisode sans pareil et stupéfiant.

    La parution de Pudd’nhead Wilson en feuilleton dans le mensuel The Century Magazine avait débuté en décembre 1893. En tout sept livraisons jusqu’à juin 1894.

  • 15 mar.

    Twain retrouve sa famille à Paris, mais doit repartir trois semaines plus tard pour les États-Unis.

  • 16 avr.

    De New York, il écrit à Olivia que son ami l’homme d’affaire Henry H. Rogers, pense pouvoir sauver Webster & Co. Par ailleurs, il prévoit de contacter John B. Walker, patron du Cosmopolitan, pour une publication en feuilleton de Jeanne d’Arc à l’automne, bien qu’il préfère The Century, mais Rogers le met en garde contre les difficultés financières de ce dernier.

  • 18 avr.

    Webster & Co. est mise en faillite.

  • 19 mai

    Twain est de retour à Paris et visite le lendemain une maison à Étretat pour l’été. En juin, la famille séjourne à la station thermale de La Bourboule, d’où Twain repart pour les États-Unis.

  • 8 jul.

    Durant la traversée, il se désole de ses faibles progrès mais a révisé le manuscrit de Jeanne d’Arc et se promet de reprendre l’introduction, qu’il juge incomplète.

  • 26 jul.

    De New York, il écrit avec soulagement à Olivia que les dettes de Webster & Co seront intégralement soldées. Quant à la publication de Jeanne d’Arc, le magazine Harper’s a fait une offre quasi-parfaite (pretty nearly satisfactory) que Rogers lui conseille d’accepter.

  • 4 aoû.

    Twain a passé la journée avec Harry Harper et juge le montant proposé pour la publication de Jeanne d’Arc trop faible, sauf si son anonymat était garanti. Un accord est finalement conclu, avec cet amendement est ajouté le 6 août : si le secret venait à être éventé et son nom rendu public, le contrat serait automatiquement majoré de 25 à 30 %.

  • 23 aoû.

    Twain retrouve sa famille à Étretat et se dédie à terminer sa Jeanne d’Arc.

  • 2 sep.

    Il écrit à Rogers que le livre s’écrit tout seul et que l’histoire se raconte elle-même. Depuis son retour il a écrit 10 à 11.000 mots et prévoit que l’ouvrage fera deux volumes. Il espère avoir achevé le livre II avant leur retour à Paris fin septembre.

    Le 4 il écrit 1.500 mots ; le 5, 4.500 mots. Il vient de terminer la bataille de Patay, l’avant-dernier chapitre du livre II et point crucial du roman. Mais il s’est surmené et doit ralentir la cadence.

    Il reçoit également la visite de l’illustrateur Frank DuMond, peintre américain de 30 ans établi en France et collaborateur de longue date de Harper’s.

  • 11 sep.

    Il reçoit le tapuscrit (version dactylographiée) du livre I, envoyé par Harper. Il exige que le compositeur et le correcteur suivent son texte à la lettre, en respectant la ponctuation, la grammaire, la construction et l’orthographe des noms propres. Il a révisé le manuscrit cinq fois et aucun correcteur n’a de leçon à lui donner. Twain insiste car il en veut aux correcteurs : Celui de The Century est fou !

    Le tapuscrit va lui permettre de visualiser plus facilement où insérer 1.200 mots au livre I, dont les trois strophes de la chanson de l’Arbre Fée de Bourlemont.

  • 30 sep.

    Le 24, il avait écrit à Rogers avoir fait peu de progrès sur Jeanne d’Arc, depuis son surmenage. Mais le 26 il avait atteint un point crucial du livre, un passage qu’il redoutait et pour lequel il avait dû lutter. À Étretat il aura écrit en tout 40.000 mots.

  • 1er oct.

    En route pour Paris, l’état de santé de Susy contraint la famille à faire halte à Rouen. Ils y passeront un mois.

    C’est sans doute à cette occasion qu’il aperçoit, dans une vitrine de Rouen, le Livre d’or de Lanéry d’Arc, une bibliographie parue l’année même, recensant plus de 2 000 ouvrages consacrés à Jeanne. Dans une lettre adressée à l’avocat Thomas Douglas Murray, datée du 15 septembre 1899, au lendemain du second procès Dreyfus, il évoquera cet ouvrage, se moquant de l’intérêt des Français pour l’héroïne — un intérêt à la fois effronté et satisfait — pour conclure avec ironie que dans cinq siècles, ils trouveront encore de quoi se vanter de leur traitement de Dreyfus.

  • 1er nov.

    Arrivée à Paris. Après deux semaines au Brighton Hotel, la famille s’installe au 169 rue de l’Université, à 10 minutes à pied de la Tour Eiffel, dont la construction s’est achevée en 1889.

  • 7 déc.

    Twain écrit à Rogers qu’il n’est pas en veine d’écriture depuis un mois. À cause de la goutte d’abord, puis du mauvais temps qui le prive de plein air et d’exercice. Il n’a pas touché à son manuscrit.

  • 10 déc.

    Twain écrit à Henry Mills Alden, rédacteur en chef du Harper’s, qu’il est alité depuis un mois mais commence à aller mieux. Il demande les épreuves de Jeanne d’Arc après avoir découvert deux ou trois erreurs. La principale concerne l’accusation d’assassinat portée contre la Sainte Église romaine : Twain reconnaît que la charge est trop générale et inexacte. Le tribunal était en réalité un tribunal politique ecclésiastique, favorable aux Anglais, installé dans un territoire sous domination anglaise depuis trois siècles, et fonctionnant comme une cour de lynchage avec une mission précise, sans possibilité d’y échapper.

  • 11 déc.

    Il se remet au travail et attaque la rédaction du Livre III.

  • 16 déc.

    Après cinq jour il a écrit 11.800 mots.

    Dans une lettre à Rogers, il réalise que le Livre III sera aussi long que le Livre I et deux fois plus long que le Livre II ; le roman formera deux volumes complets dans l’édition uniforme (Œuvres complètes). Sa goutte est passée.

    Note : Dans la première édition en feuilleton, le livre I allait jusqu’à la libération d’Orléans (deux parties de 70 pages chacune ; 8 livraisons), tandis que le livre II couvrait les différentes campagnes jusqu’à Compiègne (70 pages ; 3 livraisons). Quant au livre III, sa version définitive est à peu près aussi longue que ce livre II, mais Twain la réduisit pour le magazine à 50 pages, soit 2 livraisons (cf. avril 1895), en l’amputant d’une douzaine de chapitres.

  • 1895

  • 23 jan.

    De Paris, Twain envoie à John D. Adams, de la Century Company, quelques modifications sur un extrait de sa Jeanne d’Arc et lui demande les épreuves du reste ; il reconnaît qu’Alden avait raison de procéder ainsi.

    Question : Pourquoi la Century est-elle impliquée?

  • 29 jan.

    Dans une lettre à Rogers, Twain lui annonce que la veille, à 19h06 exactement, il avait terminé la scène du martyr de Jeanne sur le bûcher ; fruit d’une longue tension qui le laisse vidé. Il s’attendait à ce que ce livre soit difficile, ce fut le cas. Aucun travail précédent ne lui a jamais coûté autant de réflexion, d’équilibrage, de préparation et de documentation, ni autant de prudence et de minutie. Il fallait inclure tout le procès de Rouen sans perdre l’intérêt du lecteur. Le livre ne se vendra peut-être pas, peu importe, il aura été écrit par amour. La semaine qui vient lui permettra d’écrire les quelques chapitres restants, et la suivante sera consacrée à la relecture.

    Par ailleurs, il explique ne pas pouvoir donner l’épisode du martyr au Harper’s, l’ensemble formant un tout indivisible.

    Note : Cette dernière remarque reste énigmatique. Harper aurait-il demandé à Twain de supprimer le martyre de Jeanne, ce que ce dernier ne pouvait accepter ? Cela pourrait expliquer pourquoi le livre III fut réduit de plus d’un tiers pour sa publication dans le magazine : Twain n’aurait consenti à cette coupe que pour l’édition en feuilleton.

  • 2 fév.

    Pour leurs noces d’argent, Twain dédicace une copie de Jeanne d’Arc à sa femme :

    À ma femme Olivia Langdon Clemens, 1870-1895. Offert à l’occasion de notre anniversaire de mariage, en témoignage de gratitude pour ses vingt-cinq années de précieux service comme ma conseillère littéraire et éditrice. — L’auteur.

    La dédicace figurera dans l’édition Harper & Brothers en un volume, au moins à partir de la première réédition de 1901, Archive.

  • 3 fév.

    Le lendemain il écrit à Rogers pour lui annoncer sa prochaine venue à New York afin d’arranger un contrat pour le tirage en volume de Jeanne d’Arc en décembre prochain, puis pour l’édition uniforme de ses œuvres.

    Il lui fait également part de son projet de conférences autour du monde. Il partirait en famille, pour changer d’air, et l’invite lui et sa famille à le rejoindre : États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde, Afrique du Sud, Angleterre, Irlande, Écosse...

    Le but est également de récolter de quoi de rembourser les créanciers.

  • 8 fév.

    Il écrit à Rogers qu’il a terminé la relecture de Jeanne d’Arc.

  • 23 fév.

    Twain embarque au Havre et arrive à New York le 2 mars. Comme il l’écrit à son ami Frank Fuller le 5 mars, le but du voyage est double : négocier la publication de Jeanne d’Arc, puis l’édition uniforme de ses œuvres.

  • 15 mar.

    Vers la mi-mars paraît le numéro d’avril d’Harper’s magazine, qui contient les premiers chapitres de sa Jeanne d’Arc.

    Voir : Les 13 livraisons (avril 1895-avril 1896)

    Note : L’édition en feuilleton présente un découpage différent des éditions en volumes, avec notamment le livre I qui ne s’achève pas au départ de Domrémy mais après la levée du siège d’Orléans.

    1Avril 1895Préface du traducteur.
    Livre I, partie I, chap. 1-5
    2Mai 1895chap. 6-9
    3Juin 1895partie II, chap. 1-4
    4Juillet 1895chap. 5-7
    5Août 1895chap. 8-11
    6Septembre 1895chap. 12-15
    7Octobre 1895chap. 16-19
    8Novembre 1895chap. 20-23
    (jusqu’à la levée du siège d’Orléans)
    9Décembre 1895Livre II, chap. 1-6
    10Janvier 1896chap. 7-13
    11Février 1896chap. 14-18
    12Mars 1896Livre III, chap. 1-6
    13Avril 1896chap. 7-13
    (manquent les chap. 6-16 de l’éd. en volume, soit l’ensemble des interrogatoires de Jeanne, ainsi que l’épilogue)
  • 27 mar.

    Il rembarque à New York pour l’Europe. Le 4 avril, il est à Londres, invité d’honneur d’un dîner donné par Henry M. Stanley, l’un de ses agents pour le tour du monde.

    Le 5 avril au soir, il dîne en famille à Paris.

  • 10 avr.

    Depuis New York, son ami le révérend Joe Twichell lui écrit pour lui rapporter le succès de la pièce tirée de son roman Pudd’nhead Wilson, comme du bon accueil de sa Jeanne d’Arc par les lecteurs du Harper’s, dont certains ont déjà deviné qu’il en était l’auteur.

    Pudd’nhead Wilson avait été adapté au théâtre par l’acteur Frank M. Mayo ; après la première du 8 avril à Hartford, la pièce débuta à New York le 15 au Herald Square Theatre. Elle y fut jouée six semaines d’affilée avant d’être emmenée en tournée. Twain, fraîchement rentré d’Europe, assistera à la représentation du 22 mai.

  • 15 avr.

    À Paris, Twain signe le contrat avec Harper & Brothers, envoyé par Alden le 3 avril, pour la publication en volume de Jeanne d’Arc et de Tom Sawyer détective. Au bas de la troisième page, il ajoute :

    Si mon nom de plume venait à être révélé comme auteur avant la fin de la publication en feuilleton de Jeanne d’Arc, je recevrais dès lors 15 dollars supplémentaires par millier de mots jusqu’à la fin de la publication.

  • 23 avr.

    Twain informe Henry Harper qu’il sera aux États-Unis d’ici trois semaines, et lui demande d’envoyer par avance une copie du livre III de Jeanne d’Arc à sa résidence d’Elmira, afin qu’il puisse le raccourcir en vue de sa publication en feuilleton.

    La réduction consistera à supprimer les chapitres 6 à 16 — soit l’ensemble des interrogatoires de Jeanne, près de la moitié du livre III — ainsi que certains passages dispersés, comme les premiers du chapitre 5. (Twain séjournera à Elmira de fin mai à début juillet.)

    À la même période, il envoie au magazine Harper’s un nouvel article sur la Télégraphie mentale (Mental Telegraphy Again), qui paraîtra dans le numéro de septembre, en même temps que la 6e livraison de Jeanne d’Arc.

    Twain y relate quatre coïncidences troublantes qui lui sont arrivées récemment, et suggère que les pensées peuvent se transmettre à travers l’espace et le temps, créant ces connexions apparemment surnaturelles. Lire : Google

  • mai

    Selon son biographe Albert Paine, la paternité de Jeanne d’Arc n’était plus un secret pour grand monde, dès la seconde ou la troisième livraison.

    Lire : Mark Twain: A Biography, 1912, vol. II, p. 1006, Archive

  • 6 mai

    Andrew Chatto, son éditeur londonien, lui écrit qu’il s’est arrangé avec Harper pour récupérer les illustrations de Jeanne d’Arc pour l’édition anglaise, et qu’il se charge d’en négocier les droits de traduction du roman, ainsi que ceux de l’édition continentale avec l’éditeur allemand Tauchnitz.

  • 10 mai

    Retour aux États-Unis. — Le 10 mai, toute la famille quitte Paris et débarque à New York le matin du 18 mai. Le jour même il est interviewé par un journaliste du Chicago Inter Ocean :

    Est-il vrai que vous êtes l’auteur de Jeanne d’Arc ? — Je me suis toujours fait un point d’honneur à revendiquer tout ce qui se trouverait sans propriétaire, qu’il s’agisse d’un bien matériel ou d’une œuvre de l’esprit. Mais en l’occurrence, je ne peux pas me prononcer : ça ne serait pas honnête.

  • 15 jul.

    Début de la grande tournée mondiale de conférences.

    Le 20, après avoir fait salle comble au Grand Opera House de Petoskey, Michigan, Twain est interrogé par un journaliste du Petoskey Daily Resorter sur la paternité de Jeanne d’Arc, que ce dernier n’hésite pas à lui attribuer.

    Un journaliste de Cleveland m’a posé la même question l’autre jour, et je lui ai répondu que je ne nie jamais être l’auteur de quoi que ce soit de bon. Je suis toujours prêt à adopter n’importe quel orphelin littéraire qui erre à la recherche d’un père, mais je préfère attendre d’être sûr que personne d’autre ne viendra le réclamer. Donc aujourd’hui, je veux bien admettre la paternité de Beautiful Snow, mais pour Jeanne d’Arc, j’attends encore d’éventuels retours.

    Le poème Beautiful Snow connaissait une célébrité extraordinaire, mais faisait alors l’objet de débats acharnés quant à sa paternité. On l’attribue aujourd’hui au poète John Whittaker Watson.

  • 21 aoû.

    Contre l’avis de son éditeur, Twain songe à se reconnaître publiquement comme l’auteur de Jeanne d’Arc. Mais, comme il l’avoue dans une lettre à Harper, sa femme l’en a dissuadé.

  • 22 aoû.

    Dans son journal, James Pond, l’imprésario de Twain, exprime toute l’admiration qu’il voue à son épouse Olivia :

    C’est elle qui rend ses œuvres si grandes. Elle révise tout, et apporte pureté, dignité et douceur à ses écrits. Dans Jeanne d’Arc, je la vois autant elle que lui.

  • 28 oct.

    D’Australie, Twain écrit à Harper qu’il lui fait confiance sur Jeanne d’Arc et accepte d’attendre avant de lever le sceau du secret (remove the seal of secrecy).

  • 1896

  • 24 jan.

    Twain se trouve à Bombay lorsque le New York Times consacre un article à l’identité de l’auteur du feuilleton Jeanne d’Arc. Dès les premières livraisons, le journal avait relayé une rumeur venue de Hartford affirmant que Mark Twain en était l’auteur. La rumeur est aujourd’hui confirmée. En effet, dans le volume VI de la National Cyclopedia of American Biography, la notice consacrée à Mark Twain, rédigée d’après les informations qu’il a lui-même fournies, cite Jeanne d’Arc comme sa dernière œuvre publiée.

    Lire : The “Joan of Arc” papers by Mark Twain, NYT, 24/01/1896, p. 4, Archive

  • mai

    L’édition en volume paraît simultanément aux États-Unis (Harper & Brothers), à Londres (Chatto & Windus) et sur le continent (Leipzig, Tauchnitz). L’édition américaine ne mentionne pas Twain. L’édition anglaise, en page de garde, ajoute après les noms de Louis de Contes et du traducteur Alden la mention : Edited by Mark Twain. L’édition continentale reprend la page de garde anglaise, mais y ajoute en tête une page de la Collection of British Authors indiquant simplement : Personal Recollections of Joan of Arc, by Mark Twain.

Éditions

  • 1895–1896  : Harper’s Magazine, avril 1895-avril 1896 (13 livraisons)

    Personal Recollections of Joan of Arc, A Historical Romance... Louis de Conte

    • Numéros complets : vol. 90 (déc. 1894-mai 1895) : Archive, vol. 91 (jun. 1895-nov. 1895) : Archive, vol. 92 (déc. 1895-mai. 1896) : Archive
    • Recueil des 13 livraisons : Archive
    • Archives du magazine : Harper’s (réservé aux abonnés)

  • 1896 (mai)  : New York, Harper and Brothers (1 vol., XIV-461 p.)

    Plusieurs rééditions :

  • 1896  : Londres, Chatto & Windus (1 vol., XI-435 p.)

    Plusieurs rééditions :

  • 1896  : Leipzig, Tauchnitz (2 vol., 279 et 271 p.)

  • 1897  : (Trad. russe) Saint-Pétersbourg, Souvorine (2 vol., 216 et 237 p.)

    Vol. 1/2 HathiTrust (vol 1., jusqu’au livre II, chap. 26)

  • 1899–1903  : American Publishing Company, New York (2 vol., XVI-345 et 318 p.)

    Œuvres complètes : The Writings of Mark Twain (22 puis 23 vol.)Joan of Arc (vol. 17-18).

  • 1904–1913  : Harper and Brothers, New York (2 vol., XVI-345 et 318 p.)

    Œuvres complètes : The Writings of Mark Twain (23 puis 25 vol.)Joan of Arc (vol. 17-18).

  • 1915  : Harper and Brothers, New York (2 vol., XVIII-309 et 288 p.)

    Œuvres complètes : The Writings of Mark Twain : Limp Leather Edition (25 volumes non numérotés, $1.75 le vol. ou $1.50 pour les romans sur deux vol.)Joan of Arc (vol. 17-18).

  • 1921  : P. F. Collier and Son, New York (2 vol., XVIII-309 et 288 p.)

    Œuvres complètes : The Writings of Mark Twain : Author’s National Edition (25 vol., $49)Joan of Arc (vol. 21-22)

  • 1923  : Gabriel Wells, New York (2 vol., XXVIII-309 et 288 p.)

    Œuvres complètes : The Writings of Mark Twain : Definitive Edition (37 vol., vol. 1-8 : 1922, vol. 9-35 : 1923, vol. 36-37 : 1925)Joan of Arc (vol. 17-18, appreciation by Henry Van Dyke and Introduction by Albert Bigelow Paine)

  • 1924  : Harper and Brothers, New York (2 vol., XVIII-309 et 288 p.)

    Œuvres complètes

    • Mississippi Edition (30 vol. prévus en 1923, 22 publiés en 1929, $3 le vol.)Joan of Arc (vol. 17-18) :

      Vol 1,2 : HathiTrust

  • 1929  : Harper and Brothers, New York (2 vol., XVIII-309 et 288 p.)

    Œuvres complètes : The Writings of Mark Twain (éd. limitée à 1024 exemplaires, 37 vol., similaire à l’édition Gabriel Wells, 1923)

    • Stormfield Edition :

      Vol 2 : Archive, Archive

    • Memorial Edition (identique, éd. limitée à 90 exemplaires)

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