Auteur

Mark Twain (1835–1910)

Figure majeure de la littérature américaine et du réalisme comique, il a signé l’un des meilleurs romans historiques sur Jeanne d’Arc.
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Chronologie

  • 1835

  • 30 nov.

    Naissance de Samuel Langhorne Clemens (Mark Twain) dans le village de Florida, Missouri, sixième des sept enfants de John Clemens (avocat et juge) et de Jane Lampton, tous deux issus de familles de pionniers établies sur la frontière de l’Ouest.

    Seuls deux frères et une sœur survivront à l’enfance : Orion (1825), Pamela (1827) et son cadet Henry (1838).

  • 1839

    (3 ans)
  • La famille déménage à Hannibal, Missouri, au bord du Mississippi, ville qui inspirera les décors de Tom Sawyer et Huckleberry Finn.

  • 1847

    (11 ans)
  • 24 mar.

    Mort de son père d’une pneumonie. Samuel doit quitter l’école pour soutenir sa famille.

  • 1848

    (12 ans)
  • 1848–1853

    Typographe.

    Il devient apprenti typographe au Missouri Courier, puis au Hannibal Journal de son frère Orion.

    Entre 1853 et 1855, il voyage comme typographe itinérant à travers les États-Unis (New York, Philadelphie, Washington, Saint-Louis) avant de s’installer à Keokuk (Iowa) en 1855, où il est rejoint par son frère.

  • 1857

    (21 ans)
  • 1857–1861

    Pilote de bateau à vapeur sur le Mississippi.

    Il devient apprenti pilote sous la tutelle d’Horace Bixby, et obtient sa licence en avril 1859. Le métier lui inspirera son pseudonyme Mark Twain (marque deux, terme nautique signifiant deux brasses de profondeur).

    Son jeune frère Henry, 19 ans, meurt dans l’explosion d’un bateauen 1858, événement qui le hantera à vie.

  • 1861

    (25 ans)
  • 12 avr.

    Guerre de Sécession.

    L’éclatement de la guerre interrompt le trafic fluvial. Il s’engage dans une milice confédérée, qu’il quitte après deux semaines pour rejoindre son frère Orion au Névada où celui-ci venait d’être nommé secrétaire du gouverneur.

  • 1862

    (26 ans)
  • Débuts littéraires.

    Il devient journaliste au Territorial Enterprise de Virginia City. En février 1863 il adopte le pseudonyme Mark Twain.

  • 1864

    (28 ans)
  • Il s’installe à San Francisco.

  • 1865

    (29 ans)
  • 18 nov.

    Publication de la Célèbre grenouille sauteuse du comté de Calavéras dans le New York Saturday Press, une nouvelle humoristique qui lui vaut une reconnaissance nationale.

  • 1866

    (30 ans)
  • mar.–jul.

    Il voyage comme correspondant aux îles Sandwich (Hawaï) pour le Sacramento Union.

  • 1867

    (31 ans)
  • jun.–nov.

    Il voyage autour de la Méditerrannée à bord du Quaker City et en tire des chroniques humoristiques qu’il publie dans le Alta California de San Francisco.

    Voir l’itinéraire : Voyage en Méditerranée (1867)

    Les chroniques seront réunies dans le Voyage des innocents (The Innocents Abroad, éd. American Publishing Company, 1869), énorme succès de librairie.

  • déc.

    À New York, il rencontre Olivia Livy Langdon, de dix ans sa cadette. Il se fiancent un an plus tard après une cour épistolaire assidue de Twain.

  • 1870

    (34 ans)
  • 2 fév.

    Mariage avec Olivia à Elmira (New York), sa ville natale, où la famille s’installe quelque temps.

    Leur fils Langdon naît prématurément (7 novembre 1870) et meurt avant deux ans.

    La famille déménage à Hartford, Connecticut (1871).

    Naissance de leurs trois filles : Susy (19 mars 1872), Clara (8 juin 1874), Jean (26 juillet 1880).

  • 1872

    (36 ans)
  • Il écrit surtout pour la presse, tout en s’orientant peu à peu vers des récits plus longs et mieux structurés. Il publie notamment, toujours chez American Publishing Company :

    • Roughing It (À la dure, 1872), récit semi-autobiographique de ses aventures dans l’Ouest américain.
    • The Gilded Age (L’Âge doré, 1873), satire sociale sur la corruption d’après-guerre, coécrite avec Charles Dudley Warner, 44 ans, écrivain également installé à Hartford.
  • 1876

    (40 ans)
  • 9 jun.

    Publication des Aventures de Tom Sawyer (American Publishing Company).

  • 1878

    (42 ans)
  • Kaolatype et Paige Compositor

    Twain s’associe avec son ami Dan Slote, qui a imaginé un nouveau procédé d’impression appelé kaolatype (stéréotypie au kaolin), sensé révolutionner le monde de l’impression. En 1881 il devient l’actionnaire principal de la société Kaolatype et recrute son neveu par alliance Charles L. Webster pour superviser le développement de la machine (avril).

    Webster avait épousé sa nièce Annie Moffett en 1875, la fille de sa sœur Pamela.

    En 1880, Twain investit également beaucoup d’argent dans le Paige Compositor, une machine à composer inventée par James W. Paige en 1872, sensée révolutionner le monde de l’impression.

  • 1881

    (46 ans)
  • 27 déc.

    Publication du Prince et le Pauvre (American Publishing Company), d’abord au Canada puis quelques jours plus tard aux États-Unis.

  • 1884

    (48 ans)
  • Twain fonde à New York sa propre maison d’édition, la Charles L. Webster and Company, du nom de son gendre, qui en est nommé directeur.

  • 10 déc.

    Publication des Aventures de Huckleberry Finn, d’abord à Londres (Chatto & Windus) puis aux États-Unis (2 février 1885) chez Webster & Co, chef-d’œuvre de Twain et premier grand succès de sa maison d’édition.

  • 1888

    (52 ans)
  • Twain se sépare de Charles Webster ; de profonds désaccords étaient rapidement apparues entre eux, et Webster souffre de problèmes de santé.

    Le Kaolatype, qui n’a jamais été ni rentable, ni même réellement opérationnel est abandonné. Twain aura perdu 50.000$ dans l’affaire.

  • 1888–1894

    Malgré les nombreux succès de librairie, Webster & Co perd de l’argent et commence à s’endetter.

  • 1891

    (55 ans)
  • jun.

    Empêtré dans les soucis d’argent et afin de réduire son train de vie, Twain emmène toute sa famille en Europe.

    Voir l’itinéraire : Séjour en Europe (1891-1895)

  • 1892

    (56 ans)
  • 25 sep.

    Installation à Florence.

    Après une année de pérégrination en Suisse, en Bavière, entrecoupée de séjours en stations thermales (Aix-les-Bains, Bad Nauheim) et pour Twain d’une excursion le long du Rhône et d’un aller-retour aux États-Unis, la famille s’installe à Florence dans la Villa Viviani, élégante demeure toscane du XVIIe siècle perchée sur une colline qui domine la ville. Twain travaille sur plusieurs manuscrits, parmi lesquels Pudd’nhead Wilson et Tom Sawyer en voyage.

    Jeanne d’Arc.

    C’est surtout là qu’il termine de se documenter sur Jeanne d’Arc et qu’il commence, à la fin de 1892, la rédaction du roman.

    Le 3 février 1893, il a terminé le livre I et estime avoir ainsi écrit la moitié du roman. Il ne reprendra le manuscrit qu’en août 1894, plus d’un an et demi plus tard.

    Note : Dans le plan initial et lors de la première publication en feuilleton, le livre I s’achevait sur la levée du siège d’Orléans, ce qui représentait dans la version définitive en volume l’intégralité du livre I ainsi que les chapitres 1 à 23 du livre II, soit environ 48 % du nombre total de pages.

  • 1893

    (57 ans)
  • jun.

    La famille quitte Florence, voyage en Bavière et séjourne dans plusieurs stations thermales : Bad Tölz, puis Franzensbad (Bohême). De là, Twain regagne les États-Unis (fin août) afin de tenter de régler la crise financière qui menace Webster & Co., tandis qu’Olivia et les deux plus jeunes filles gagnent Paris (début novembre), où la famille passera l’essentiel de la fin de son exil européen.

  • 1894

    (58 ans)
  • 27 jan.

    Canonisation de Jeanne d’Arc.

    Au terme de vingt années de procédure, Léon XIII déclare Jeanne vénérable et ordonne solennellement l’ouverture du procès de canonisation.

  • 18 avr.

    Après un bref séjour parisien de trois semaines au printemps, Twain regagne les États-Unis. Webster & Co. est mise en faillite le 18 avril.

    Il entreprend aussi des démarches pour une publication de Jeanne d’Arc en feuilleton. Il envisage le magazine The Century, qui a commencé la publication de Pudd’nhead Wilson en décembre dernier, et prend contact avec le Cosmopolitan.

  • 4 aoû.

    De retour en France en mai, il repart aux États-Unis début juillet et signe avec Henry Harper le contrat de publication de Jeanne d’Arc dans le Harper’s Magazine.

    Il est convenu que l’œuvre sera réellement attribuée à Louis de Conte et que le nom de Mark Twain n’apparaîtra pas. Une clause est ajoutée le 6 août, précisant que si le secret venait à être révélé et son nom rendu public, les honoraires seraient automatiquement majorés de 25 à 30 %.

    Mark Twain, Jeanne d’Arc, affiche d’Eugène Grasset (1894)
    Bibliothèque du Congrès, LoC

    Une affiche promotionnelle réalisée par Eugène Grasset en 1894, mais jamais utilisée, suggère que l’éditeur avait envisagé une édition non anonyme.

    À 50 ans, Grasset, figure de l’Art nouveau, collaborait depuis longtemps avec la presse magazine américaine ; il avait notamment réalisé la couverture du numéro de Noël 1892 de Harper’s. En 1890, il avait également créé l’affiche de la reprise par Sarah Bernhardt de la Jeanne d’Arc de Barbier et Gounod, voir.

  • 23 aoû.

    Twain rejoint sa famille à Étretat, où ils ont loué une maison pour l’été. En moins de cinq semaines le livre II est achevé.

    Note : Dans le plan initial, le livre II couvrait toutes les campagnes de Jeanne depuis la levée du siège d’Orléans jusqu’à sa prise devant Compiègne, les chapitres 24 à 41 du livre II de la version définitive, soit environ 20 % du nombre total de pages.

    Il reçoit également la visite de Frank DuMond, jeune peintre américain de 30 ans établi en France, collaborateur de Harper’s pour discuter des illustrations du roman.

    DuMond avait étudié la peinture à l’Art Students League de New York, puis à l’Académie Julian de Paris, avant de retourner à la League comme professeur. Après son mariage en mars 1895 avec l’une de ses étudiantes, Helen Savier, le couple s’était installé en France.

  • 1er oct.

    En route pour Paris, l’état de santé de sa fille Susy contraint la famille à faire halte à Rouen, où ils passeront un mois.

    Durant ce séjour, Twain découvre chez un libraire le Livre d’Or de Jeanne d’Arc de Pierre Lanéry d’Arc, qui vient de paraître et recense plus de 2.000 ouvrages consacrés l’héroïne.

  • 1er nov.

    Installé à Paris, Twain, fatigué et souffrant de la goutte, ne se met à l’écriture du livre III qu’à partir que le 11 décembre.

    La veille, Twain écrit à Henry Alden, rédacteur en chef du Harper’s, pour signaler qu’il devait revoir le début de son texte. Il avait initialement imputé à l’Église la responsabilité de l’assassinat de Jeanne, ce qu’il juge désormais contraire à la vérité : si le tribunal était bien ecclésiastique, il restait avant tout politique, soigneusement composé dans l’intérêt des Anglais en territoire anglais, et dans le seul but de lyncher l’accusée.

    L’influence décisive de Mgr Ricard ? — Qu’est-ce qui explique ce revirement de Twain sur l’Église au cours de la rédaction ? Le 27 janvier 1894, Léon XIII déclarait Jeanne vénérable et ouvrait officiellement son procès de canonisation. Parmi les onze ouvrages que Twain cite comme sources, un seul est postérieur à l’ouverture du procès : la Jeanne d’Arc de Mgr Ricard, prélat catholique, parue au mois d’avril et rédigée précisément à partir du dossier historique versé au procès de canonisation. Fait notable, qui témoigne de l’importance qu’il lui accordait, c’est le seul qu’il cite en note du traducteur dans le livre III consacré au procès. Tout porte donc à croire que l’influence de Ricard — et, à travers lui, le climat intellectuel suscité par l’ouverture de la cause de canonisation — a joué un rôle déterminant dans le revirement de Twain vis-à-vis de l’Église.

    Après quelques jours d’écriture, il anticipe que ce livre final aura la même longueur que le premier et sera deux fois plus étendu que le deuxième.

    Note : Le livre III représentera finalement un peu plus de 30 % de l’œuvre totale.

  • 1895

    (59 ans)
  • 2 fév.

    Le mardi 29 janvier 1895, à 19h06, Twain termine le chapitre de la mort de Jeanne sur le bûcher.

    Le 2 février, le roman est terminé. Il en dédicace une copie à son épouse Olivia pour leur noce d’argent.

    La dédicace sera intégrée à certaines rééditions ultérieures.

    Le 8 février, il en a achevé la relecture.

  • mar.

    Au mois de mars, il retourne à New York pour négocier avec Harper la publication de Jeanne d’Arc en volume ainsi que l’édition uniforme de ses œuvres complètes, et pour organiser une tournée de conférences mondiale destinée à rembourser les créanciers de Webster & Co.

    Il se trouve toujours aux États-Unis lorsque paraît mi-mars le numéro d’avril d’Harper’s Magazine, contenant la première livraison de Jeanne d’Arc.

    Mark Twain, Jeanne d’Arc, affiche d’Edward Penfield (1895)
    Affiche de lancement, The MET

    Affiche promotionnelle réalisée par Edward Penfield, illustrateur maison, également dans le style Art nouveau.

    Edward Penfield, 29 ans, recruté par Harper en 1890, était rapidement devenu directeur artistique du mensuel et de l’hebdomadaire Harper’s. Il créa plus de cent couvertures.

  • 15 avr.

    À Paris il signe le contrat pour la publication de Jeanne d’Arc en volume, avec une nouvelle clause pour préserver son anonymat jusqu’à la fin de la parution en feuilleton, prévue courant 1896.

    Dans les faits, les rumeurs lui attribuant le roman émergent dès la deuxième ou troisième livraison, courant mai. Les journalistes qui l’interviewent n’auront de cesse de le faire avouer. Twain n’avouera ni ne niera jamais, se contentant de réponses énigmatiques et humoristiques.

    À la même période, il écrit pour le magazine Harper’s un nouvel article sur la Télégraphie mentale (Mental Telegraphy Again), qui paraîtra dans le numéro de septembre, en même temps que la 6e livraison de Jeanne d’Arc.

    Twain y relate quatre coïncidences troublantes qui lui sont arrivées récemment, et suggère que les pensées peuvent se transmettre à travers l’espace et le temps, créant ces connexions apparemment surnaturelles. Lire : Google

  • 10 mai

    La famille quitte Paris et l’Europe pour regagner les États-Unis. Twain passe l’essentiel des deux mois précédant sa tournée mondiale à la Quarry Farm, sa propriété d’Elmira.

    Conformément aux exigences d’Harper, il procède à l’allègement du livre III de Jeanne d’Arc pour sa parution en magazine : il élimine tous les interrogatoires de Jeanne, soit la moitié du livre.

  • 15 jul.

    Début de la tournée.

    Il songe à se reconnaître publiquement comme l’auteur de Jeanne d’Arc, sa femme et son éditeur le dissuade.

  • 1896

    (60 ans)
  • mai

    Il se trouve en Inde lorsque paraît la treizième et dernière livraison de Jeanne d’Arc dans Harper’s (numéro d’avril 1896, mis en vente mi-mars).

    Vers mai, l’édition en volume sort simultanément aux États-Unis (Harper & Brothers), à Londres (Chatto & Windus) et sur le continent (Tauchnitz).

    • L’édition américaine ne mentionne pas le nom de Twain.
    • L’édition anglaise ajoute : Edited by Mark Twain.
    • L’édition continentale reprend l’anglaise en ajoutant en tête une page de la Collection of British Authors qui indique : Personal Recollections of Joan of Arc, by Mark Twain.
  • 21 aoû.

    Alors qu’il se trouve à Londres et que sa tournée de conférences touche à sa fin, Twain reçoit un télégramme l’informant de la mort de sa fille Susy, le 18 août, à l’âge de 24 ans, emportée par une méningite spinale à Hartford. Anéanti, il décrira plus tard cet événement comme le point de rupture de sa vie. Elle était sa muse, la joie de la maison, et avait servi de modèle physique pour Jeanne d’Arc.

  • 1899

    (63 ans)
  • jun.

    À l’été 1899, Twain accepte d’écrire l’introduction de la première traduction anglaise des Procès de Jeanne d’Arc, publiée par l’avocat Thomas Douglas Murray. Il la rédige vers la mi-août, depuis Sänna en Suède, où la famille séjourne trois mois dans le cadre d’une cure pour leur fille Jean.

    Twain propose même à Murray de solliciter plusieurs gros calibres (big guns) pour rédiger chacun une introduction thématique sur l’épopée de Jeanne : — la médium Ada Goodrich Freer traiterait de ses voix et prophéties ; — le baron Russell de Killowen, lord juge en chef, de ses prouesses judiciaires ; — le baron Frederick Roberts, commandant en chef des forces britanniques en Afrique du Sud, de son génie militaire ; — Rudyard Kipling, de son patriotisme.

    Dans une lettre adressée à Murray au lendemain du second procès Dreyfus, Twain se remémore la bibliographie de Lanéry d’Arc qu’il avait découverte à Rouen en 1894, reflet — selon lui — de la passion des Français pour Jeanne d’Arc, une passion qu’il juge à la fois effrontée et satisfaite. Il prédit que dans cinq siècles, les Français trouveront encore matière à se vanter de tout ce qu’ils auront fait subir à Dreyfus. À noter qu’une première version de son introduction comportait une allusion directe à l’affaire, qu’Olivia l’avait incité à supprimer.

    Un conflit éclate finalement entre les deux hommes lorsque Murray ou son éditeur se permettent de modifier le texte de Twain sans son autorisation. Le 27 août 1900, Twain lui écrit, indigné, pour se retirer du projet.

    L’ouvrage Jeanne d’Arc, maid of Orleans, deliverer of France paraîtra en 1902 à Londres (Heinemann, Archive) et à New York (McClure, Phillips & Co., Archive). L’introduction, qui fait 17 pages, s’inspire-t-elle de celle de Twain ?

  • sep.

    Twain reçoit également une proposition du chanoine Wilberforce pour une conférence sur Jeanne d’Arc. Celui-ci nourrit l’ambition d’établir un culte johannique en Angleterre et prévoit de lancer cette initiative par un événement prestigieux au St. James’s Hall cet hiver, avec un plateau de célébrités.

  • 1900

    (64 ans)
  • 30 mai

    La soirée publique projetée par Wilberforce semble ne pas avoir eu lieu, mais celui-ci parvint néanmoins à persuader Twain de donner une conférence sur Jeanne d’Arc chez lui, le 30 mai 1900. Dans une lettre précédent l’événement, il lui avait suggéré de lire son introduction pour le livre de Murray, et concluait par cet éloge :

    J’ai lu tout ce qui a été écrit sur Jeanne d’Arc et rien ne peut rivaliser avec votre livre pour la vigueur du récit et la justesse avec laquelle vous avez su rendre son caractère.

  • 1902

    (66 ans)
  • 22 fév.

    Dans une lettre à la poétesse française Hélène Picard, Twain répond à sa question sur son œuvre qu’il préfère :

    Ma préférée ? Jeanne d’Arc. En second, Huckleberry Finn, même si ma famille place en second le Prince et le Pauvre.

  • 1904

    (68 ans)
  • 6 jan.

    Canonisation de Jeanne d’Arc.

    À Rome, devant une foule considérable, Pie X promulgue le décret d’héroïcité des vertus de Jeanne. La béatification est désormais acquise et imminente.

    Deux jours plus tard, depuis la Villa di Quarto à Florence, où la famille passe l’hiver, Twain écrit à Frederick A. Duneka, directeur général de Harper & Brothers. Il estime que cet événement va probablement déclencher une vague de publications sur Jeanne et, en tant que son représentant littéraire américain et auteur du premier roman historique du genre, il ne veut ni rester silencieux ni paraître indifférent si cette vague se confirmait. Il s’engage à rédiger un éloge de Jeanne d’Arc, prêt à servir le cas échéant, texte qui pourrait sinon être utilisé dans le cadre d’une réédition du roman.

    Quelques jours plus tard, Twain envoie son article au magazine Harper’s.

    Au mois de mars, Duneka lui écrit son intention de publier l’article dans le numéro de Noël du Harper’s, avec des illustrations en couleur de Howard Pyle.

    Howard Pyle, 50 ans, était un auteur et illustrateur spécialisé dans les livres pour enfants et les récits de chevalerie. L’année précédente, il avait rencontré le succès avec son Histoire du roi Arthur, après s’être déjà fait connaître en 1883 grâce à ses Aventures de Robin des Bois.

  • 5 jun.

    Olivia, 58 ans, malade depuis de longs mois, décède dans la soirée d’une insuffisance cardiaque à la Villa di Quarto. Twain est dévasté. Olivia était non seulement sa compagne, mais aussi sa première conseillère littéraire. Dans son autobiographie, dictée dans les années qui suivirent et publiée de manière posthume, il écrit :

    Elle était mon ancre, ma boussole ; sans elle, je dérive sans but.

    Twain rentre aux États-Unis.

  • 15 nov.

    Le numéro de Noël du Harper’s (décembre) publie son texte sous le titre de Sainte Jeanne d’Arc, illustré par quatre œuvres pleine page d’Howard Pyle.

    Voir : Archive

    Les Voix : Mark Twain, Sainte Jeanne d’Arc, illustration Howard Pyle (1904)
    Les voix
    Reims : Mark Twain, Sainte Jeanne d’Arc, illustration Howard Pyle (1904)
    Reims
    Jeanne gardée par des soudards : Mark Twain, Sainte Jeanne d’Arc, illustration Howard Pyle (1904)
    La prison
    Portrait : Mark Twain, Sainte Jeanne d’Arc, illustration Howard Pyle (1904)
    Une figure grâcieuse, juvénile et élancée
  • 1905

    (70 ans)
  • 21 déc.

    Twain est l’invité d’honneur du dîner de la Société des Illustrateurs, organisé à l’Aldine Association (Manhattan). Les grands dessinateurs de presse sont présents — Daniel Beard, Frederic Remington, Alphonse Mucha — ainsi que de nombreux invités de marque. Au moment où il se lève pour prononcer son discours, une jeune femme vêtue en Jeanne d’Arc fait irruption dans la salle, suivie d’un page portant son étendard. Elle s’avance et lui présente une couronne de laurier. Le New York Times du lendemain rapportera que son visage se figea instantanément, comme celui d’un homme qui avait vu un fantôme.

    Mark Twain recevant une couronne de laurier des mains de Jeanne d’Arc, le 21 décembre 1905 à New York (Harper’s Weekly, 6 janvier 1906)
    A. Carnegie, Mark Twain, Dan Beard, C. Purdon Clarke, Rollo Ogden.
    (Harper’s Weekly, 6 jan. 1906, Archive, photo Peter A. Juley)
  • 1908

    (73 ans)
  • 30 nov.

    Dans une lettre à un destinataire non identifié, Twain réaffirme, au soir de sa vie, qu’il tient sa Jeanne d’Arc pour le sommet de son œuvre :

    Lettre de Mark Twain au sujet de la place de Jeanne d’Arc dans son œuvre (30 nov. 1908)
    Paine, The boys’ life of Mark Twain, 1916, p. 275, Archive

    J’aime Jeanne d’Arc plus que tous mes autres livres ; et c’est le meilleur, j’en suis parfaitement certain. De plus, il m’a procuré sept fois plus de plaisir qu’aucun autre : douze années de préparation et deux années d’écriture. Les autres n’ont demandé aucune préparation — et n’en ont pas eu. Mark Twain.

  • 1910

    (74 ans)
  • 21 avr.
    Mark Twain décède dans sa maison de Stormfield, dans le Connecticut.

Références

Sources bibliographiques sur Jeanne d’Arc

En tête de l’édition en volume, Twain liste onze ouvrages, introduits par la mention : Sources consultées pour vérifier l’authenticité de ce récit (Authorities examined in verification of the truthfulness of this narrative) :

  1. Quicherat, Procès de condamnation et de réhabilitation (5 vol. 1841-1849)
  2. Fabre, traduction du Procès de condamnation de Jeanne d’Arc (1884), d’après Quicherat ; sans doute a-t-il également lu sa traduction du Procès de réhabilitation (2. vol, 1888)
  3. Wallon, Jeanne d’Arc (2 vol. 1860, 560 p.) ; éd. illustrée (1876, 560 p.)
  4. Sepet, Jeanne d’Arc (1869, 488 p.) ; éd. illustrée (1886, 560 p.)
  5. Michelet, Jeanne d’Arc (1853), tirage à part du t. V de son Histoire de France (1841)
  6. Berriat-Saint-Prix, Jeanne d’Arc (1817, 560 p.) ; apparemment réédité en 1886
  7. Comtesse de Chabannes, La Vierge Lorraine (1874, 360 p.)
  8. Mgr Ricard, Jeanne d’Arc la Vénérable (1894, 290 p.)
  9. Ronald Gower, Joan of Arc (1893, 130 p.)
  10. John O’Hagan, Joan of Arc (1893, 100 p.), réédition posthume d’un essai de 1858
  11. Janet Tuckey, Joan of Arc, the Maid (1880, 220 p.)

Itinéraires

Les informations sont tirées de l’incroyable site internet : Twain’s Geography.

Voyage en Méditerranée (1867)

  • 8 juin, départ de New York ; le navire ne prend la mer que le 10 juin. (Traversée.)
  • 21 juin : Açores.
  • 29 juin : Gibraltar, excursion à Tanger.
  • 4 juillet : Marseille. (Train.)
  • 6-11 juillet : Paris.
  • 12 juillet : Marseille.
  • 14 juillet : Gênes.
  • 16 juillet : Milan.
  • 18 juillet : Côme.
  • 20 juillet : Venise.
  • 23 juillet : Florence.
  • 26-31 juillet : Rome.
  • 1er-11 août : Naples, visite du Vésuve, de Capri.
  • 14 août : mouillage au Pirée, pas d’excursion.
  • 17-19 août : Constantinople.
  • 21 août : Sébastopol.
  • 22-24 août : Odessa.
  • 24-28 août : Yalta, visite au tsar Alexandre II.
  • 30 août-3 sept. : Constantinople.
  • 6 sept. : Smyrne, visite d’Éphèse.
  • 10 sept. Beyrouth. Voyage à cheval :
  • 13 sept. : Damas.
  • 17 sept. : Jaffa.
  • 21 sept. : Nazareth, lac de Tibériade.
  • 23-25 sept. : Jérusalemen.
  • 26 sept. : Jéricho.
  • 29 sept. : Ramallah.
  • 20 sept. : Jaffa. (Embarquement.)
  • 2 oct. : Alexandrie.
  • 4 oct. : Le Caire, visite du Sphinx et des pyramides à chameau.
  • 7 oct. Alexandrie. (Embarquement.)
  • 13 oct. : Sardaigne.
  • 15 oct. : Alger.
  • 17 oct. : Malaga, Espagne.
  • 19 oct. Gibraltar.
  • 21 oct. : îles Canaries.
  • 23 oct. : île de Madère.
  • 28-29 oct. : Açores. (Traversée.)
  • 15 nov. : Bermudes.
  • 19 nov. : New York.

Séjour en Europe (1891-1895)

  • juin 1891 : départ pour l’Europe
    • 5 juin : départ de Hartford.
    • 6 juin : embarquement à New York.
    • 14 juin : arrivée au Havre.
  • juin-sept. 1891 : voyage jusqu’à Lausanne
    • 15-19 juin : Paris.
    • 20 juin : départ pour Genève.
    • 21-26 juin : Annecy.
    • 27 juin-27 juillet : Aix-les-Bains, cure thermale sans Susy et Clara.
    • 1er août-10 septembre : Bavière, dont festival Wagner de Bayreuth, Nuremberg, Heidelberg.
    • 10-19 sept. Suisse, Genève, Lausanne.
  • sept.-oct. 1891 : excursion solitaire de Mark Twain le long du Rhône en France
    • 20 sept. : lac du Bourget.
    • 23 sept. : Lyon.
    • 27 sept. Bourg-Saint-Andéol.
    • 29 sept : Arles.
    • 1er oct. : Nîmes.
    • 2 oct. : Avignon.
    • 4 oct. retour à Lausanne.
  • oct. 1891-juin 1892 : installation en Allemagne
    • 5-8 oct. : départ de Lausanne, escale à Frankfort, arrivée à Berlin.
    • 4-10 jan. 1892 : séjour de Mark Twain et Livy à Ilsenburg.
    • 29 fév.-10 juin : excursion de Mark Twain et Livy sur la Côte d’Azur et le nord de l’Italie.
    • 29 fév. : départ de Berlin.
    • 4-24 mar : Menton.
    • 25 mar : Pise.
    • 27 mar-29 avr. : Rome.
    • 30 avr.-13 mai : Florence.
    • 15-26 mai : Venise.
    • 27 mai-1er juin : Cadenabbia, lac de Côme.
    • 3 juin : Lucerne.
    • 5-9 juin : Frankfort.
    • 10 juin : Bad Nauheim.
  • juin-juillet 1892 : voyage de Mark Twain aux États-Unis
    • 11 juin : Livy et Jean resteront à Bad Nauheim, Susy visitera la Suisse, Clara continuera le piano à Berlin.
    • 13 juin : départ de Twain de Bad Nauheim.
    • 14 juin : embarquement à Brême.
    • 22 juin : arrivée à New York.
    • 25 juin : Hartford.
    • 26-27 juin : Elmira.
    • 28-29 juin : Chicago.
    • 1er juil. : Hartford.
    • 2 juil. : New York.
    • 5. juil. : embarquement pour Brême.
    • 14 juil. : arrivée à Brême.
    • 15 juil. : retour à Bad Nauheim.
  • sept. 1892 : installation à Florence
    • 10 sept. : départ de Bad Nauheim pour Florence.
    • 11-15 sept. : Frankfort.
    • 16-20 : Lucerne.
    • 20-22 : Milan.
    • 23 sept. : arrivée à Florence.
  • mars-mai 1893 : voyage de Mark Twain aux États-Unis
    • 21 mars 1893 : départ de Florence pour Gêne.
    • 22 mars : embarquement pour New York.
    • 3 avril : arrivée à New York.
    • 13-24 avril : séjour à Chicago.
    • 2-9 mai : séjour à Elmira.
    • 13 mai : New York, embarquement pour Gêne.
    • 25 mai : arrivée à Gêne.
    • 27 mai : retour à Florence.
  • juin 1893 : installation à Franzensbad
    • 18 juin : Bologne.
    • 19 juin : Vérone.
    • 20 juin : Trente (alors Autriche-Hongrie).
    • 22 juin : Innsbruck.
    • 24 juin : Munich
    • 28 juin-2 juillet : Mark Twain va chercher Clara à Berlin.
    • 13 juil-21 août : Krankenheil-Tölz.
    • 21 août : Munich.
    • 23 août : Franzensbad.
  • août 1893-mars 1894 : voyage de Mark Twain aux États-Unis
    • 26 août : départ de Franzensbad avec Clara, train pour Leipzig.
    • 27 août : Leipzig, train pour Brême.
    • 29 août : embarquement pour New York (escale à Southampton le 30).
    • 7 sept. : arrivée à New York.
    • 9 sept. : Twain laisse Clara à Elmira.
    • 12 sept. : il rentre New York.
    • 2 oct. : courte visite à Elmira.
    • 25-30 oct : séjour à Hartford.
    • 22-24 déc. : séjour à Chicago.
    • 7-9 jan. 1894 : séjour à Elmira.
    • 10-11 : séjour à Hartford.
    • 24-26 jan. : séjour à Boston.
    • 23-24 fév. : séjour à Fairhaven.
    • 7 mars : départ de New York pour Le Havre (escale à Southampton).
    • 15 mars : arrivée à Paris où il retrouve Livy.
  • avril-mai 1894 : voyage de Mark Twain aux États-Unis
    • 6 avril : départ de Paris pour Southampton.
    • 7 avril : embarquement à Southampton pour New York.
    • 14 avril : arrivée à New York.
    • 20 avril : journée à Hartford.
    • 2 mai : journée à Elmira.
    • 9 mai : embarquement à New York pour Southampton.
    • 17-18 mai : Londres
    • 19 mai : Paris.
    • 20 mai : journée à Étretat pour louer une maison.
  • juin 1894 : semaine thermale à La Bourboule
    • 21 juin : départ de Paris pour La Bourboule.
    • 23 juin : La Bourboule.
  • juillet-août 1894 : voyage de Mark Twain aux États-Unis
    • 5 juillet : départ de La Bourboule pour Paris.
    • 6 juillet : Paris.
    • 7 juillet : Southampton, embarquement pour New York.
    • 14 juillet : arrivée à New York.
    • 1er-2 août : séjour à Hartford.
    • 4-5 août: Long Island
    • 15 août : New York, embarquement pour Southampton.
    • 22 août : arrivée à Southampton.
    • 23 août : arrivée à Étretat.
  • octobre 1894 : retour à Paris
    • 1er octobre : départ d’Étretat pour Paris ; Suzy est malade, la famille s’arrête à Rouen.
    • 1er-31 oct. : Rouen.
    • 2 nov. : Paris. Après deux semaines au Brighton Hotel, la famille s’installe au 169 rue de l’Université.
  • fév.-avril 1895 : voyage de Mark Twain aux États-Unis
    • 23 fév. : départ du Havre pour New York (escale à Southampton).
    • 2 mars : arrivée à New York.
    • ~15-22 mars : Hartford.
    • 25 mars : Philadelphie.
    • 27 mars : New York, embarquement pour le Havre.
    • 4 avril : Londres.
    • 5 avril : retour à Paris.
  • mai 1894 : retour en Amérique
    • 10 mai : départ en famille de Paris.
    • 11 mai : Southampton, embarquement pour New York.
    • 18 mai : arrivée à New York.
    • 23 mai : Elmira, Quarry Farm.
    • 10 juil-13 : séjour à New York.
  • 15 juillet : départ pour un an de lecture autour du monde anglophone.
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