Auteur

Abbé Eugène Bossard (1853–1905)

Historien de la Vendée, érudit et polémiste.

Chronologie

  • 1853

  • 31 oct.

    Naissance de Théodore-Eugène Bossard à Saint-Christophe-du-Bois, petit bourg de 1000 habitants à 60 km à l’est de Nantes, en Vendée, dernier des six enfants de Jean-Philippe Bossard (tisserand, 53 ans) et de son épouse Marie-Jeanne Retailleau (41 ans).

    Marie-Philomène (1839), Victorine Dorothé (1842), Jean-Baptiste (1845), Eugénie (1848-1855), Joseph-Benjamin (1851), Théodore-Eugène (1853).

  • 1861

    (7 ans)
  • 27 jul.

    Décès de son père. Il est recueilli par son oncle maternel Benjamin Retailleau, à La Verrie (2000 hab., éloigné de 10 km).

    Il y rencontre son futur directeur spirituel, l’abbé Harry, vicaire du curé de la paroisse, puis curé en 1866.

  • 1867

    (13 ans)
  • oct.

    Il entre en sixième au petit séminaire de Beaupréau, dirigé par l’abbé Poulard.

  • 1874

    (20 ans)
  • oct.

    Il entre au grand séminaire d’Angers, tenu par les Sulpiciens.

  • 1875

    (21 ans)
  • Attiré par les lettres, il entre à l’École des Hautes Études Saint-Aubin.

    L’École Saint-Aubin venait d’être fondée à Angers (1871) par l’abbé Henri Pasquier, sous l’impulsion de Mgr Freppel, récemment nommé évêque d’Angers (1870). Elle était destinée à la formation littéraire des professeurs ecclésiastiques. Lorsque l’Université catholique d’Angers fut refondée (15 août 1875), l’École Saint-Aubin devint le noyau de la nouvelle Faculté des Lettres (4 décembre 1876).

    Parmi les nouveaux professeurs on trouve entre autres l’abbé Poüan (35 ans, droit canonique) et Léon Boré (68 ans, littérature étrangère) et traducteur de la Jeanne d’Arc de Guido Görres (1843).

  • 1878

    (25 ans)
  • déc.

    Il est ordonné prêtre à la cathédrale d’Angers par Mgr Freppel.

  • 1880

    (26 ans)
  • 1880–1884

    Il est nommé professeur de troisième à l’externat Saint-Maurille d’Angers.

    Saint-Maurille avait également été fondé à l’initiative de Mgr Freppel, par l’abbé Gardais, en 1872.

  • jul.

    Il obtient sa licence ès-lettres devant la faculté de Poitiers (faculté d’État).

  • 1882

    (28 ans)
  • jun.
    Il publie : Le Parlement de Bretagne et la royauté, 1765-1769 ; procès La Chalotais (Rapport au Congrès de l’Association bretonne).
  • 1884

    (30 ans)
  • oct.

    Il s’installe à Paris pour préparer sa thèse de doctorat sur Gilles de Rais.

    Il collabore avec deux chartistes, Jules Doinel (diplômé en 1866) et René de Maulde (1870).

  • 19 nov.

    Il donne une conférence intitulée : Gilles de Retz, type de Barbe-Bleue, lors de la réunion hebdomadaire du Salon des Œuvres, au Cercle catholique des étudiants de Paris, 18 rue du Luxembourg.

  • 1885

    (31 ans)
  • 20 fév.

    Nouvelle conférence au Cercle catholique sur la légende de Barbe-Bleue.

  • 28 déc.

    Il soutient ses deux thèses devant la faculté des Lettres de Poitiers.

    • Thèse latine : Alani de Insulis Anticlaudianus cum Divina Dantis Alighieri Comœdia collatus (Les rapports entre l’Anticlaudianus d’Alain de Lille et la Divine Comédie de Dante.

      (Publiée à Angers, 92 p.)

    • Thèse française : Gilles de Retz, plus connu sous le nom légendaire de Barbe-Bleue.

      (Publiée à Paris, chez Honoré Champion : Gilles de Rais, maréchal de France, dit Barbe-Bleue (1404-1440), 414 p.)

    Un membre du jury, l’historien Jules Flammermont (diplômé de l’École des chartes en 1878 et docteur de la Sorbonne en 1884), rejette l’hypothèse selon laquelle Gilles de Rais serait à l’origine de la légende de Barbe-Bleue.

  • 1886

    (32 ans)
  • 19 fév.

    Présentation de la deuxième édition de Gilles de Rais à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres.

    Celle-ci est augmentée de Pièces justificatives réunies par De Maulde, qui contiennent notamment la première édition des textes originaux en latin des procès canoniques et civils de Gilles de Rais (150 pages).

  • 1er mar.

    Le volume est mis en vente début mars. On notera la longue critique de Gabriel Hanotaux dans la République française, 30 août 1886, Retronews.

  • 1888

    (34 ans)
  • Publication sous le pseudonyme de Jean de Roche-Sèvre de : Les derniers jours de Barbe-Bleue (Gilles de Rais), Nantes, Grimaud, 1888, in-18 de 366 p., 3,50 fr.

    L’ouvrage paraîtra ensuite sous son nom d’abbé Eugène Bossard. Dès 1893 à Paris, Lamulle et Poisson, 1893, in-12, 2 fr.

  • 1891

    (37 ans)
  • 15 fév.–8 avr.

    Parution en feuilleton du roman Là-bas de Joris-Karl Huysmans, dans l’Écho de Paris, inspiré des travaux de Bossard. Extrait :

    Un peu incliné, écoutant ainsi qu’au théâtre, il répliquait : — Oui, je connais la matière; j’ai lu, dans le temps, un livre qui m’a semblé bien fait sur Gilles de Rais; c’était un volume de l’abbé Bossard.

    — C’est même l’ouvrage le plus savant et le plus complet que l’on ait écrit sur le Maréchal.

    — Mais, reprit Chantelouve, il y a toujours un point que je ne comprends pas; je ne puis m’expliquer pourquoi Gilles de Rais fut surnommé Barbe-Bleue, car son histoire n’a aucun rapport avec le conte du bon Perrault.

    — La vérité, c’est que le vrai Barbe-Bleue n’est pas Gilles de Rais, mais bien un Roi Breton appelé Cômor.

  • 1893

    (39 ans)
  • En réponse aux volumes de Charles-Louis Chassin, élève de Michelet, sur la guerre de Vendée, il publie un ouvrage sur Jacques Cathelineau, premier généralissime de l’Armée catholique et royale de Vendée. Cette publication reçoit un soutien appuyé de la presse catholique.

  • 1896

    (42 ans)
  • Il rédige la préface des Mémoires d’un père à ses enfants : une famille vendéenne pendant la grande guerre (1793-1795), de Boutillier de Saint-André.

  • 1898

    (44 ans)
  • Il est nommé professeur d’histoire à la Faculté des lettres d’Angers.
  • 1901

    (47 ans)
  • 10 jul.
    Le nouvel évêque d’Angers, Mgr Rumeau, le missionne pour fonder un collège avec internat à Cholet, l’institution Sainte-Marie, rue Saint-Bonaventure.
  • 1905

    (51 ans)
  • 22 avr.
    Sa santé étant devenue fragile, il s’installe à Bordeaux où il décède.

Références

Bibliographie

  • Le Parlement de Bretagne et la royauté, 1765-1769 ; procès La Chalotais, rapport au Congrès de l’Association bretonne, 1882.
  • Gilles de Rais, maréchal de France, dit Barbe-Bleue, 1404-1440, d’après des documents inédits, Paris, Champion, 1885, Gallica.
  • Alani de Insulis Anticlaudianus cum Divina Dantis Alighieri Comœdia collatus, Angers, 1885, Archive.
  • Gilles de Rais, 2e édition, Paris, Champion, 1886, Archive.
  • L’invention de l’évêque d’Agra de M. Ch.-L. Chassin, tirage à part de la Revue des Facultés catholiques de l’Ouest, Angers, Lachèse, 1893, Vendée.fr.
  • Cathelineau, généralissime de la grande armée catholique et royale (13 mars-14 juillet l793), Paris, Lamulle et Poisson, 1893. In-8 de XV-297 p. avec planche, Archive.
  • À mes contradicteurs, tirage à part de la Revue des facultés catholiques de l’Ouest, Angers, Lachèse, 1894, Vendée.fr.
  • Un nouveau chapitre des Actes des Martyrs ; suivi des Registres de Saint-Pierre de Cholet dits registres de M. Boinaud complétés par différentes listes de victimes, Angers, Lachèse et Cie, 1898.
  • La Terre qui vit. La Vendée, tirage à part du Correspondant, Paris, Soye et fils, 1899, Vendée.fr.
  • Un dernier mot sur une vieille querelle : la prétendue légende de Cathelineau, tirage à part de Questions vendéennes, Angers, Lachèse, 1900, Vendée.fr.
  • Autour des sources : petite histoire des variations historiques, conférences, tirage à part de la Revue des facultés catholiques de l’Ouest, Angers, Lachèse, 1901, Vendée.fr.

Collaboration :

  • M. Boutillier de Saint-André, Mémoires d’un père à ses enfants : une famille vendéenne pendant la grande guerre (1793-1795), Paris, Plon, 1896, préface de l’abbé Bossard, Gallica.

Liens

  • Sur sa licence de lettres, L’Univers, 22 juillet 1880, Retronews.
  • Son premier ouvrage, Le Droit, 28 juin 1882, Retronews.
  • Ses conférences au Cercle catholique, L’Univers, 18 nov. 1884, Retronews, Le Constitutionnel, 19 févr. 1885, Retronews.
  • Soutenance de ses thèses de doctorat, L’Univers, 6 janv. 1886, Retronews.

    Nous lisons dans le Courrier de la Vienne : M. l’abbé Bossard, élève de l’école des hautes études d’Angers, a soutenu, lundi dernier, devant la faculté des lettres de Poitiers, ses thèses de doctorat. La thèse latine avait pour sujet : Les rapports entre l’Anticlaudien d’Alain de Lille et la Divine Comédie de Dante. Le sujet de la thèse française était : Gille de Retz, plus connu sous le nom légendaire de Barbe-Bleue. La soutenance des thèses, commencée à neuf heures un quart du matin, suspendue à midi et reprise à deux heures, ne se termina qu’à six heures du soir. L’affluence des auditeurs qui assistaient à ce redoutable examen était telle que la grande salle de. la faculté des lettres pouvait à peine la contenir. Pareille fête n’est pas souvent donnée aux dilettantes des belles-lettres. C’est, croyons-nous, la troisième ou quatrième soutenance que la faculté des lettres de Poitiers ait entendue depuis sa fondation. M. l’abbé Bossard a reçu, au cours de son examen, les félicitations de plusieurs membres de la Faculté. Il a aussi essuyé plus d’une critique, mais c’est assez l’ordinaire en pareil ces. Le soir, à six heures, M. l’abbé Bossard était proclamé docteur ès-lettres. C’est un honneur pour l’école des hautes études d’Angers, dirigée avec tant de talent et de dévouement par M. l’abbé Pasquier. Ajoutons que M, l’abbé Bossard est né à Saint-Christophe-du-Bois, près Cholet. Il a fait ses études au petit séminaire de Baupréau, où il s’est distingué par son talent et son travail.

  • Présentation à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Le Soleil, 20 fév. 1886, Retronews.

    Séance du vendredi 19 février 1886. [...] M. Maury présente de la part de MM. l’abbé Bossard et de Maulde, un ouvrage intitulé : Gilles de Rais, maréchal de France, dit Barbe-Bleue, 1404-1440. Dans la portion réservée à sa collaboration, M. l’abbé Bossard met toute l’existence de Gilles de Rais, jusqu’à son procès et sa mort, et termine sa biographie par des recherches fort intéressantes sur les origines et la formation du conte de Barbe-Bleue, dans ses rapports avec les actes du maréchal de Rais. M. Maury ajoute qu’en ce qui concerne les idées émises par M. l’abbé Bossard au cours de cette discussion, il croit pouvoir personnellement se permettre certaines réserves.

  • Sortie de l’ouvrage, Le Soleil, 1er mars 1886, Retronews.
  • Bibliographie de la France, p. 223, 10 avril 1886, Google.
  • Bibliographie de la France, p. 254 (2e édition), 24 avril 1886, Google.
  • Célébration d’un mariage, Le Soleil, 3 févr. 1899, Retronews.

    Hier, M. l’abbé Bossard, professeur à l’Institut catholique d’Angers, a béni en l’église Saint-Pierre de Chaillot, au milieu d’une nombreuse assistance, le mariage de M. Henri Saint-Marc-Girardin, avec Mlle Louise Dubreuil, fille de M. et Mme Alfred Dubreuil. Les témoins du marié étaient : Mgr le duc de Chartres et M. Dufour de Neuville, son oncle ; ceux de la mariée, M. Paul Dubreuil, son oncle, et Mme Léon Dubreuil, sa tante.

À ne pas confondre avec l’abbé Bossard du Clos :

  • Élection à la Société des antiquaires, Journal des débats, 14 janv. 1900, Retronews.

    Société des antiquaires de France (séance du 10 janvier). M. l’abbé Bossard est élu associé correspondant à Bruz (Ille-et-Vilaine, et M. Maxime Leegrand à Etampes (Seine-et-Oise). M. Noël Valois communique une bulle de Jean XXIII, du 25 mai 1418, adressée à Jean Juvénal des Ursins, le futur archevêque de Reims, auteur de l’Histoire de Charles VI, qui permet de faire remonter beaucoup plus haut qu’on ne le croyait les prétentions de la famille Jouvenel des Ursins et de la rattacher à la grande famille romaine des Orsini.

  • Nommination comme curé de Saint-Gilles-sur-Vie en Vendée (est-ce le nôtre?), La Croix, 8 avr. 1903, Retronews.

    L’Offictel publie des décrets agréant les nominations faites par [...] Mgr l’évêque de Luçon, da M. l’abbé Bossard, à la cure de Saint-Gilles-sur-Vie.

  • Séance de l’Union régionaliste bretonne, La Vérité, 1 oct. 1904, Retronews.

    Un prêtre du diocèse de Rennes, M. l’abbé Bossard, montre ensuite le développement de l’art décoratif dans les régions celtiques, basé sur les traditions des hommes d’Occident.

  • Sur l’Université d’Angers : Revue des facultés catholiques d’Angers, n° 1, Google.
  • François Angelier, Eugène et Gilles, éd. Millon, 1992, Google.
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