#Jeanne et le blasphème
Jeannette
- Enquête au lieu de naissance de Jeanne (29 janvier 1456)
Jeanne ne jurait pas, à l’exception de Sans faute !
, et ne s’adonnait pas à la danse ; mais parfois, quand les autres jeunes filles chantaient et dansaient, elle, elle allait à l’église.
Bertrand de Poulengy
- Enquête au lieu de naissance de Jeanne (6 février 1456)
Elle ne jurait jamais et l’enflammait de ses paroles. Elle lui semblait être envoyée par Dieu. Jamais il ne vit quelque chose de mauvais en elle ; elle fut si bonne qu’on aurait dit une sainte.
Raoul de Gaucourt
- Enquête à Orléans (25 février 1456)
Elle se confessait souvent et s’adonnait assidûment à la prière. Elle écoutait la messe chaque jour et recevait fréquemment le sacrement de l’eucharistie. Elle ne supportait pas qu’on jure ou blasphème en sa présence et haïssait de telles choses, en actions comme en paroles.
Guillaume de Ricarville
- Enquête à Orléans (8 mars 1456)
Elle eut une vie très belle. Elle était sobre au boire et au manger, chaste, pieuse, entendant chaque jour la messe, confessant ses péchés très souvent et communiant chaque semaine avec une dévotion fervente. Elle reprenait les hommes d’armes quand ils blasphémaient, juraient, ou commettaient quelques méfaits ou faisaient des actes de violence.
Regnault Thierry
- Enquête à Orléans (8 mars 1456)
Lors de l’assaut de Saint-Pierre-le-Moutier, Jeanne s’opposa courageusement et empêcha le pillage de l’église.
Pierre Compaing
- Enquête à Orléans (16 mars 1456)
Se souvient parfaitement qu’elle engageait les hommes d’armes à confesser leurs péchés ; et de fait, lui qui parle, a vu qu’à son instigation et à sa requête La Hire confessa ses péchés, ainsi que plusieurs autres de sa compagnie.
André Bordes
- Enquête à Orléans (16 mars 1456)
A vu Jeanne faire des reproches à des hommes d’armes, quand ils reniaient ou blasphémaient le nom de Dieu. Il en vit certains, de vie très dissolue, qui se convertirent et s’arrêtèrent de mal faire à la suite des exhortations de Jeanne.
Renaude
- Enquête à Orléans (16 mars 1456)
Se souvient un jour avoir vu un grand seigneur qui marchait en pleine rue, en jurant vilainement et reniant Dieu. Jeanne le vit et l’entendit, et très troublée, s’approcha de lui et le prit par le cou en disant : Ah ! Osez-vous renier notre Seigneur et maître ! En nom Dieu vous vous dédirez avant que je parte d’ici.
[Citation en français.] Alors le seigneur se repentit et s’amenda.
Louis de Coutes(page de Jeanne)
- Enquête à Paris et à Rouen (4 avril 1456)
Elle détestait entendre quelqu’un blasphémer ou jurer. Plusieurs fois il la vit reprendre le duc d’Alençon. En général personne de l’armée n’aurait osé jurer ou blasphémer devant elle, de peur d’être repris.
Gobert Thibaut
- Enquête à Paris et à Rouen (5 avril 1456)
Jeanne était bonne chrétienne, aimant entendre la messe, même chaque jour, et recevant souvent la communion. Elle s’irritait quand elle entendait jurer ; l’évêque de Castres, qui enquêtait avec soin sur ses actions et sa vie, disait que c’était un bon signe.
Simon Beaucroix
- Enquête à Paris et à Rouen (20 avril 1456)
Lui-même n’eut jamais envers elle le désir de mal agir. — Jeanne couchait toujours avec des jeunes filles ; et ne voulait pas de vieilles femmes. — Elle détestait jurons et blasphèmes, et reprenait ceux qui juraient ou blasphémaient. — Elle interdisait les pillages et refusait la nourriture qu’elle savait volée. Elle s’irrita un jour contre un Écossais qui lui fit savoir qu’elle avait mangé d’un veau volé et voulu le frapper. — Elle ne voulait jamais voir de femmes de mauvaise vie dans l’armée ; aucune d’elles n’aurait osé se trouver devant elle ; et si Jeanne en rencontrait une, elle devait soit partir, soit se faire épouser.
Jean d’Alençon
- Enquête à Paris et à Rouen (3 mai 1456)
Elle détestait aussi entendre les hommes d’armes jurer, et les réprimandait beaucoup, surtout le témoin, qui se retenait de jurer dès qu’il la voyait.
Simon Charles
- Enquête à Paris et à Rouen (7 mai 1456)
Jeanne blâmait fort les hommes d’armes lorsqu’elle les surprenait à mal faire.
Pierre Milet
- Enquête à Paris et à Rouen (11 mai 1456)
Jeanne reprenait ceux de son entourage qui blasphémaient ou juraient, surtout les gens d’armes. Elle chassait les femmes qui suivaient les hommes d’armes.
Seguin de Seguin
- Enquête à Paris et à Rouen (14 mai 1456)
On demanda à Jeanne pourquoi elle avait un étendard, elle répondit qu’elle ne voulait pas se servir de son épée, ni tuer quelqu’un. — Jeanne détestait entendre jurer le nom de Dieu en vain, et avait horreur de ceux qui juraient ; elle disait à La Hire, qui avait l’habitude de dire beaucoup de jurons et de renier Dieu, qu’il reniât son bâton. Et ensuite ce La Hire, en présence de Jeanne eut coutume de renier son bâton.