Abbé François-Noël-Alexandre Dubois (1752–1824)
Chronologie
1752
- 9 sep.
Naissance à Orléans de François-Noël-Alexandre, fils de François Dubois, marchand vinaigrier, et de Marie-Marguerite Chartier.
Voir : Acte de naissance
1762
(9 ans)-
Le jeune Dubois entre au Collège d’Orléans (~1762-1770), puis au Petit séminaire (~1770-1772), où il fait d’excellentes études.
Le Collège d’Orléans était tenu par les jésuites jusqu’à l’arrêt du parlement du 6 août 1761, qui les contraignit à partir le 31 août 1762. L’établissement passa dès lors sous la direction du clergé diocésain, avec l’institution d’un Principal, souvent chanoine.
1764
(11 ans)- 1764–1766
Pendant ses années de collège il assiste fasciné à la démolition du pont et de la bastille des Tourelles, celle que Jeanne d’Arc avait prise d’assaut en mai 1429.
L’abbé Dubois avait douze ou quatorze ans, de 1764 à 1766, lorsqu’on détruisit les Tourelles, et il nous a raconté mille fois qu’à la sortie du petit séminaire il allait passer les récréations à voir la démolition de cette forteresse et à y sauter de débris en débris. — (Témoignage de l’historien orléanais Vergnaud-Romagnési, 1831.)
~1772
(19 ans)-
Il entre au Grand séminaire d’Orléans (~1772-1777).
1777
(24 ans)-
Ordonné prêtre, il est aussitôt nommé professeur de mathématiques, de physique et d’histoire naturelle au Collège d’Orléans.
1783
(30 ans)-
Il se prend de passion pour la liturgie et l’archéologie locale. Il entreprend l’étude approfondie de la paléographie ainsi que de la Diplomatique de Mabillon.
1785
(32 ans)- 14 jul.
Il est élu membre titulaire de l’Académie des sciences d’Orléans, dont les séances se tiennent au Jardin botanique.
La Société royale d’agriculture avait été créée en 1761, avant de prendre le nom d’Académie royale des sciences, arts et belles-lettres d’Orléans en 1786. Elle s’était vu confier le Jardin de la ville par la municipalité pour y établir un jardin de botanique (28 avril 1781), ouvert au public.
1786
(33 ans)-
Il est nommé sous-principal du Collège d’Orléans.
1787
(34 ans)-
Il est nommé chanoine titulaire de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans par Mgr Jarente, évêque d’Orléans.
Honneur habituellement réservé aux ecclésiastiques avancés en âge.
Recherches de L’Averdy.
Dans le cadre du nouveau Comité des manuscrits, l’académicien François de L’Averdy, chargé d’un volume consacré aux manuscrits des procès de Jeanne d’Arc, lance un appel dans tout le royaume pour en retrouver les minutes françaises. Le doyen du chapitre, Charles de Loynes d’Autroche de Talcy, lui signale l’existence, dans la bibliothèque capitulaire, d’un recueil du XVe siècle qui pourrait contenir une copie de la minute française du procès de condamnation.
Il s’agit du futur ms. 411 (actuel ms. 518 d’Orléans) que Dubois étudiera vers 1821 pour conclure à l’authenticité de la minute française.
L’Averdy le décrira dans le t. III des Notices (1790).
1788
(35 ans)- 1788–1789
États généraux et Révolution.
Face à la pression croissante pour convoquer des États généraux, Louis XVI charge les savants du royaume d’étudier les formes observées lors des précédentes convocations de 1484, 1588, 1614, 1649 et 1651 (arrêt du 5 juillet 1788).
Dubois, mandaté par l’Académie des sciences d’Orléans, prépare un mémoire résumant les coutumes de la province qu’il envoie à Paris le 17 juillet 1788. Son travail lui vaut les éloges de Lamoignon de Malesherbes, haut magistrat, académicien et ancien ministre.
- 28 mai
À la mort de Mgr Jarente, son neveu, qu’il avait fait nommer coadjuteur, lui succède : Mgr de Jarente.
- 8 aoû.
Louis XVI décide de convoquer les États généraux à Versailles pour début mai 1789.
Le royaume est alors divisé en bailliages (principaux et secondaires). Chaque bailliage doit organiser, avant fin mars 1789, l’élection de ses députés des trois ordres (environ 1200 députés au total : approximativement 25 % pour le clergé, 25 % pour la noblesse, 50 % pour le tiers état) et la rédaction des cahiers de doléances. À Orléans (bailliage particulier du Châtelet d’Orléans), l’Assemblée générale se tient du 16 mars au 4 avril 1789 à l’hôtel de ville (environ 300 délégués) pour élire quatre députés qui siégeront à Versailles.
Le 27 février 1789, Dubois est chargé de comparaître à l’Assemblée du Châtelet d’Orléans comme procureur de Mgr de Lubersac, évêque de Chartres.
Les États généraux s’ouvrent le 5 mai 1789 à Versailles. Très vite, le tiers état conteste le système de vote par ordre et réclame le vote par tête, se proclame Assemblée nationale (17 juin) et entraîne la fusion des ordres. Après le serment du Jeu de paume (20 juin) et la prise de la Bastille (14 juillet), la consultation royale se transforme en Révolution.
1790
(37 ans)- 14 jul.
En qualité de chanoine, Dubois assiste à la messe de la Fédération célébrée sur le Martroi par l’évêque de Jarente, aux côtés d’autres membres du collège, dont Métivier, le Principal.
S’agit-il de l’église Saint-Sulpice du Vieux-Martroi, vendue comme bien national à la Révolution et utilisée comme carrière de pierres par le nouvel acquéreur ?
1791
(38 ans)- 30 jan.
Constitution civile du clergé.
Adoptée par l’Assemblée le 12 juillet 1790, elle fait des prêtres et des évêques des fonctionnaires élus et rétribués par l’État, et leur impose un serment de fidélité (loi du 27 novembre 1790). Elle supprime également les chapitres : à Orléans, celui de Sainte-Croix est dispersé en novembre 1790. Le 30 janvier 1791, le corps municipal reçoit le serment d’un grand nombre d’ecclésiastiques, parmi lesquels l’évêque de Jarente — l’un des quatre prélats à rallier l’Église constitutionnelle, qui démissionnera en 1793 avant de se marier en 1795.
Dubois et plusieurs ecclésiastiques attachés au Collège, dont le Principal le chanoine Métivier, refusent de prêter serment.
Selon Tranchau et Duchateau, ils quittent la ville et s’exilent un temps en Savoie ; selon Cuissard, Dubois trouve refuge chez une pieuse parente de l’illustre Fénelon. Les deux ne s’excluent pas : Dubois peut avoir d’abord fui puis être revenu vivre caché.
1792
(39 ans)-
Dubois est nommé archiviste de la mairie.
Note : Ne faudrait-il pas reporter cette nomination à après la Terreur ?
Dès lors et pendant les trente années qui suivront, jusqu’à sa mort, il n’aura de cesse d’inventorier, de trier et de copier les pièces anciennes qu’il trouve dans les différents fonds d’Orléans, d’en rédiger des notices et de les commenter. Il léguera l’ensemble de ses manuscrits à la bibliothèque de la ville : plus de 2000 pages composant six gros volumes, consacrés pour l’essentiel à l’histoire d’Orléans et au siège de 1428-1429.
1793
(40 ans)- 1793–1794
Terreur.
Le Collège et l’Académie des sciences d’Orléans sont supprimés par décret (8 août 1793), comme toutes les sociétés savantes du royaume.
La même année, le Jardin des plantes est transformé en club avant de devenir Jardin national (1794), rattaché à la nouvelle École centrale, puis au Lycée. Il sera enfin restitué à la ville en 1806.
1795
(42 ans)- 1795–1799
Directoire.
D’après son biographe Cuissard, Dubois se consacrera désormais à
régénérer la jeunesse par l’éducation, rehausser l’intelligence par la culture des sciences et surtout de l’histoire naturelle, enfin ranimer le sentiment de l’amour de la patrie par des recherches sur l’Histoire d’Orléans
. 1799
(46 ans)- 1799–1804
Consulat.
Dubois est nommé démonstrateur du Jardin des plantes.
1801
(48 ans)- 1801–1802
Concordat.
Le Concordat entre Bonaparte et l’Église, signé le 15 juillet 1801, ratifié par Pie VII le 15 août et promulgué en avril 1802, rétablit la paix religieuse en France.
L’État reconnaît la liberté de culte mais maintient le clergé sous tutelle (les diocèses sont redéfinis et tous les évêques remplacés par de nouveaux nommés par Bonaparte), tandis que Rome reconnaît la République et accepte la perte définitive des biens d’Église vendus comme biens nationaux.
Mgr Bernier est nommé évêque d’Orléans le 9 avril 1802 et ordonné le 11.
Ancien aumônier de l’armée vendéenne, Bernier avait été l’un des principaux négociateurs du Concordat.
Le chapitre est rétabli. Dubois retrouve sa stalle de chanoine et reçoit la charge de théologal.
Alors qu’ils étaient une cinquantaine avant la Révolution, le nouveau chapitre ne compte plus que huit chanoines titulaires, plus le curé de la cathédrale.
1803
(50 ans)-
Publication de sa Flore orléanaise.
Ce manuel pour botaniste débutant (de son véritable titre : Méthode éprouvée..., voir bibliographie) est dédié à Mgr Bernier. L’ouvrage est en vente chez l’auteur
7, rue de la Rose, près de Saint-Euverte
, lequel se présente ainsi :M. Dubois, théologal de l’Église d’Orléans, ancien démonstrateur du Jardin des plantes de cette ville.
- 8 mai
Rétablissement de la fête de la Pucelle par Mgr Bernier (mandement du 28 avril).
1804
(51 ans)- 18 mai
Proclamation de l’Empire. Napoléon est sacré empereur à Notre-Dame par Pie VII le 2 décembre.
1805
(52 ans)- sep.
Dubois emmène plusieurs historiens orléanais, dont Vergnaud-Romagnési, sur le lieu où il se rappelait avoir vu les Tourelles dans sa jeunesse.
1807
(54 ans)-
À la mort de Mgr Bernier (1er octobre 1806), Napoléon nomme à sa place Mgr Rousseau, transféré depuis l’évêché de Coutances.
En 1809, Mgr Rousseau souhaite installer de nouvelles stalles dans le chœur de la cathédrale. L’abbé Dubois signale que les anciennes, richement sculptées mais vandalisées en 1794, ont été retrouvées et plaide pour qu’on les réinstalle. Sans succès.
1809
(56 ans)- mai
Institution officielle de la Société des Sciences physiques et médicales d’Orléans (décret préfectoral du 18 avril) : Dubois figure parmi les premiers membres résidents comme naturaliste.
À la même période un décret impérial institue l’Université impériale de France. Suit l’installation de l’Académie impériale d’Orléans (21 mai). Onze pensions sont autorisés par l’Académie.
Dubois fonde une pension à son domicile du 7 rue de la Rose. En 1810, elle compte déjà 22 élèves.
Bientôt son pensionnat prit un accroissement considérable, et les chefs des familles les plus honorables s’empressèrent de lui confier leurs enfants. [...] [Chaque fois que] le nombre de ses pensionnaires était augmenté de dix, il faisait l’éducation d’un jeune homme de famille pauvre, comme pour payer la dîme de la charité. — (Son neveu, Charles Aufrère-Duvernay, 1845)
1810
(57 ans)-
À la mort de Mgr Rousseau (7 octobre 1810), Napoléon nomme à sa place Jacques Raillon (21 octobre 1810) qui n’obtient pas ses bulles pontificales.
Pie VII était alors détenu à Savone depuis l’été 1809, où Napoléon l’avait fait conduire après l’annexion des États pontificaux et son refus de se soumettre aux exigences impériales.
Le clergé d’Orléans lui fait un accueil chaleureux.
Tout en reconnaissant la vacance du siège, le chapitre le nomme à l’unanimité Administrateur capitulaire (lettre circulaire du 10 décembre, voir).
- avr.
L’explorateur et botaniste britannique Robert Brown nomme un genre de plantes Duboisie (latin : Duboisia, nom en usage depuis) en l’honneur de l’abbé Dubois.
Lire : Brown, Prodromus Floræ Novæ Hollandiæ... (1810), ouvrage décrivant la flore australienne après son expédition de 1801-1805.
1814
(61 ans)- 1814–1819
Dubois publie de nombreuses brochures pédagogiques, notamment contre l’
enseignement mutuel
, dans lequel il voit une attaque contre la religion.Ce système d’enseignement primaire de masse, mis au point par le pédagogue anglais Joseph Lancaster, était devenu très populaire en France vers la fin de l’Empire.
- 6 avr.
Abdication de Napoléon, première Restauration et avènement de Louis XVIII.
À Orléans, le chapitre confirme l’évêque Raillon à la tête du diocèse, mais certains prélats, dont semble-t-il l’abbé Dubois, s’élèvent et réclament sa démission.
Selon la Gallia Christiana, Dubois serait en effet l’auteur de deux brochures intitulées Justification de la conduite qu’une très grande partie des ecclésiastiques d’Orléans vient de tenir à l’égard de M. Raillon nommé par Buonaparte à l’évêché d’Orléans et Suite de la justification...
1815
(62 ans)- 8 jul.
Seconde restauration et retour de Louis XVIII sur le trône.
1818
(65 ans)-
Publication de sa Notice historique et description de l’église cathédrale de Sainte-Croix d’Orléans.
Dubois joua un rôle actif dans la restauration de la cathédrale après la Révolution, utilisant les résultats de ses recherches pour la restituer dans son état d’origine.
1820
(67 ans)-
Publication du catalogue des manuscrits de la nouvelle Bibliothèque municipale, par l’abbé Septier, un confrère chanoine. Le manuscrit du procès de Jeanne d’Arc, signalé à L’Averdy en 1787 et confisqué à la Révolution, prend la cote n° 411.
1821
(68 ans)-
Dubois fait exécuter une copie du manuscrit 411.
Ce manuscrit, accompagné des notes de l’abbé, prendra la cote 411 bis. Il est signé par Jean-Charles Petit-Semonville, secrétaire de la mairie et futur conservateur de la bibliothèque d’Orléans.
1822
(69 ans)-
Les dernières années de sa vie sont entièrement consacrées à une grande phase de mise en forme des matériaux accumulés durant des décennies de recherches. Ce sont notamment :
- une Histoire du siège d’Orléans (publiée par Paul Charpentier en 1894) ;
- l’Édition critique du manuscrit 411 d’Orléans (précédée d’une Dissertation prouvant qu’il contient bien une copie de la minute française des interrogatoires de Jeanne d’Arc ; publiée par Buchon en 1827) ;
- un mémoire sur la Mission divine de la Pucelle (inédit) ;
- plusieurs dizaines de textes de toutes tailles sur Jeanne d’Arc et Orléans.
Voir : Catalogue de ses manuscrits
Note : La rédaction de l’Histoire du siège et de la Dissertation sur le ms. 411 peuvent être datées d’après les références qu’elles citent. Les deux mentionnent l’Histoire de Le Brun de Charmettes (1817) ; la préface de l’Histoire du siège évoque en outre un abrégé de Le Brun par Lemaire (1818) et un ouvrage ultérieur du même Lemaire (1822). (Les éditeurs de 1894 certifient n’avoir ajouté aucune note de leur fait.)
1824
(71 ans)-
Publication de sa Notice historique sur Jeanne d’Arc, et sur les monuments érigés à Orléans en son honneur.
Aucune date ne figure sur l’imprimé, mais les événements de 1824 qui y sont évoqués permettent d’en dater la rédaction.
- 2 sep.
Lorsque la mort le surprend, l’abbé Dubois n’a eu le temps de publier que sa brève Notice historique sur Jeanne d’Arc, tandis que plus de deux mille feuillets manuscrits demeurent inédits — dont un grand nombre de textes entièrement achevés.
Il décède à son domicile du 18 rue de Hurepoix, quelques jours avant son 72e anniversaire.
Par son testament du 1er février de la même année, il lègue tous ses manuscrits ainsi que ses livres de science à la bibliothèque d’Orléans et ses ouvrages de théologie au Grand séminaire.
Voir : Acte de décès
1825
-
Le nouveau bibliothécaire Petit-Semonville fait exécuter une copie des recherches de l’abbé Dubois sur le siège d’Orléans par le père Havard, curé de Marigny. L’écriture de Dubois était en effet difficile à lire
et son texte, hérissé de notes et de renvois et surchargé de ratures et de corrections
. 1827
-
L’historien Jean-Alexandre Buchon, qui avait commencé en 1824 la publication de sa collection des chroniques nationales, publie le manuscrit 411 d’Orléans, accompagné de la Dissertation de l’abbé Dubois, dans le volume : Chronique et procès de la Pucelle.
Il s’agit de la seule édition de sa Dissertation.
1833
-
Publication de l’Histoire du Siège d’Orléans par le savant Jollois, qui dans sa préface rend hommage à tout ce qu’il doit aux recherches de Dubois.
Nous devons consigner ici que nous aurions difficilement rempli la tâche que nous nous sommes imposée, si nous n’avions été puissamment aidé par les recherches immenses de feu l’abbé Dubois, théologal de l’église cathédrale d’Orléans, dont les manuscrits déposés à la bibliothèque publique nous ont été communiqués par le bibliothécaire, M. Sémonville, avec une obligeance qu’il nous est impossible d’oublier. [...] Les citations que nous en faisons ont été toutes empruntées au travail de l’abbé Dubois, dont nous avons d’ailleurs reconnu l’exactitude et les soins. — (Histoire, p. IV, Google)
1849
-
Dans le cinquième et dernier tome de son édition des Procès (1841-1849), Quicherat réfute la thèse de Dubois concernant le manuscrit 411 et soutient qu’il ne s’agit que d’une copie du manuscrit d’Urfé, complétée dans ses lacunes par une traduction fautive du procès latin. Cette thèse fera autorité parmi les historiens pendant plus d’un siècle.
Lire : D’une ancienne traduction du procès (V, 411 et suiv.)
1894
-
Publication de son Histoire du siège d’Orléans (1428-1429), par Paul Charpentier, d’après la copie exécutée en 1825. Le texte est précédé de la notice sur l’abbé Dubois de Charles Cuissard.
1952
-
Dans le premier tome de ses Documents et recherches (1952-1961), le père Doncœur reprend la thèse de Dubois, réfute point par point les objections de Quicherat, en développe les arguments et conclut que le manuscrit d’Orléans — devenu le ms. 518 dans le nouvel inventaire de 1889 — contient bien une version complète de la minute française des interrogatoires de Jeanne. Cette conclusion est depuis communément admise.
Lire : Étude critique du manuscrit d’Orléans
Voir la chronologie du Manuscrit 518 d’Orléans
Références
Bibliographie
Histoire :
- Notice historique et description de l’église cathédrale de Sainte-Croix d’Orléans.
Orléans, Darnault, 1818, in-8 de 50 p., Google
- Notice historique sur Jeanne d’Arc, et sur les monuments érigés à Orléans en son honneur.
- Histoire du siège d’Orléans (1428-1429), publiée par P. Charpentier, avec une notice sur l’abbé Dubois, par Ch. Cuissard, et un plan de la ville d’Orléans à cette époque.
- Notice historique et description de l’église cathédrale de Sainte-Croix d’Orléans.
Botanique :
- Méthode éprouvée avec laquelle on peut parvenir facilement, et sans maître, à connaître les plantes de l’intérieur de la France, et en particulier celle des environs d’Orléans.
1e éd. : Orléans, Imp. Darnault-Maurant, 1803, XV-592 pages, Google ; — 2 éd. : Paris, Janet et Cotelle, 1833, X-541 pages, Gallica ; — 3e éd. refondue par Boitard : Paris, 1840, Google
- Méthode éprouvée avec laquelle on peut parvenir facilement, et sans maître, à connaître les plantes de l’intérieur de la France, et en particulier celle des environs d’Orléans.
Éducation :
- De la nécessité de réorganiser l’éducation de la jeunesse.
Orléans, Darnault, 1814, in-8 de 27 p.
- Question importante : Les Frères des Écoles chrétiennes peuvent-ils adopter la méthode d’enseignement, connue sous le nom de méthode de Lancaster ou méthode d’enseignement mutuel.
Orléans, Darnault, juillet 1817, in-8 de 25 p.
- Réponse des défenseurs des Frères des Écoles chrétiennes à un long article du Moniteur universel relatif à l’instruction publique.
Orléans, Darnault, 1818, in-8 de 24 p.
- Nouvelle question importante : Est-il possible d’établir dans tous les chefs-lieux de département un collège royal, dans lequel l’éducation serait gratuite, chrétienne et religieuse, en procurant en même temps au Gouvernement une économie annuelle de plus d’un million et en diminuant d’environ 600 francs la dépense, que font les parents pour chacun de leurs enfants, qui étudient comme externes dans les collèges royaux ?
Orléans, Darnault, 1818, 64 p. in-8.
- Troisième question importante : Est-il avantageux aux habitants d’Orléans qu’on établisse une école d’enseignement mutuel ?
Orléans, Darnault, 1819, in-8 de 20 p.
- Plan d’instruction publique.
Orléans, Guyot, 1822, in-8 de 24 p., Gallica.
Celui qui suit, indiqué dans quelques bibliographies, est-il de Dubois ?
- Réflexions d’un catholique sur les nouvelles prétentions de la Commission de l’instruction publique à l’égard des Frères des Écoles chrétiennes, dits de Saint-Yon.
Paris, (plusieurs libraires, Petit, Dentu, Delaunay, et au moins deux éditions) [1818], in-8.
Il suscita une réponse : Réflexions d’un honnête homme et d’un bon citoyen sur les réflexions d’un catholique, etc. Paris, Colas 1818, Google .
- De la nécessité de réorganiser l’éducation de la jeunesse.
Religion :
- Mémoire pour les Sœurs de la Croix.
Orléans, Darnault, 1815, in-8 de 40 p.
- Mémoire pour les Sœurs de la Croix.
Manuscrits de l’abbé Dubois
D’après le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. XII (Orléans), par Ch. Cuissard, 1889, Google, Archive
Sa copie du ms. 518 d’Orléans (alors coté 411), coté ms. 519 (411 bis) :
- Minute françoise du procès de condamnation de Jeanne d’Arc, copiée sur le manuscrit 411, avec des notes par l’abbé Dubois. 1823. On prouve que le manuscrit 411 contient la minute françoise même du procès. Copie exécutée par Régnier, sous les yeux de l’abbé Dubois. Signé : Petit-Semonville, 1821.
XIXe siècle. Papier. 331 pages. 310 sur 220 millim. Cartonné.
Six volumes de manuscrits, cotés 593 à 598 (ancien 451 bis), total de 2017 feuillets :
- Histoire authentique et critique du siège mis devant Orléans en 1428 et 1429. — Études sur les différentes enceintes d’Orléans.
Papier. 345 feuillets. 246 sur 190 millim.
- Fol. 1. Sur les canons dont on a fait usage au siège d’Orléans.
- Fol. 86. Mission divine de la Pucelle.
- Fol. 142.
Dissertation pour prouver que le manuscrit 411 de la bibliothèque d’Orléans est la minute française du procès de Jeanne d’Arc
, (Cf. n°519, 411 bis.) - Fol. 199. Sur le portrait de la Pucelle conservé à la mairie d’Orléans.
- Fol. 216. Sur la fêle du 8 mai.
- Fol. 237. Sur la procession de la Pucelle.
- Fol. 250. Sur l’ancien pont d’Orléans.
- Fol. 264. Dissertation pour examiner si S. Paterne, vénéré à Orléans, fut évêque d’Avranches ou de Vannes.
- Fol. 277. Sur la fontaine de l’Etuvée.
- Fol. 285. Sur les monuments élevés à Orléans en l’honneur de la Pucelle.
- Fol. 315. Comptes de commune d’Orléans, de 1429 à 1431.
- Fol. 340. Rues d’Orléans.
Papier. 380 feuillets. 216 sur 190 millim.
- Fol. 1-293. Comptes de commune d’Orléans.
- Fol. 294. Discours de l’abbé Dubois sur l’Assomption, en 1806.
- Fol. 302. Notes diverses.
Papier. 330 feuillets. Même mesure.
- Fol. 1.
Martyrologium insignis ecclesiae Aurelianensis. 1787.
- Fol. 71. Notice sur deux anciens lectionnaires de l’Eglise d’Orléans.
- Fol. 78. Les anciens rites du diocèse d’Orléans. 19 novembre 1783.
- Fol. 98. Notice alphabétique sur les églises les plus curieuses du diocèse.
- Fol. 144. Procès-verbaux des visites de l’archidiaconé de Pithiviers faites par Mgr de Coislin, en 1670 (Extraits).
- Fol. 149.
Statuts et règlements de la confrérie de la Charité, érigée dans l’église de Piviers.
—Chapitre de Piviers. 1708.
- Fol. 156 v°. État des bénéfices et chapelles d’Orléans. — Extraits des procès-verbaux des visites faites par Mgr Fleuriau, en 1708, dans les archidiaconés de Bcaucc, — fol. 160, de Romorantin, — fol. 169, de Baugcncy, — fol. 164, de Sologne, — fol. 174, de Pithiviers, — et fol. 177, de Sully.
- Fol. 182. Extraits des ordonnances données par Mgr Fleuriau dans le cours de ses visites pastorales.
- Fol. 210. Renseignements relatifs à l’histoire des bénéfices d’Orléans.
- Fol. 221. Extraits de l’histoire de Jargeau.
- Fol. 231. Copies de pièces relatives au prieuré de Semoy.
- Fol. 233 v°. Extraits du cartulaire de Saint-Euverte.
- Fol. 240 v°. Translation des reliques de S. Paterne.
- Fol. 244. Histoire d’Orléans.
- Fol. 259. Sur les études à Orléans avant la création de l’Université.
- Fol. 273. Copie de 49 chartes concernant l’Hôtel-Dieu.
- Fol. 321. Bulles de papes et lettres épiscopales conservées dans les archives de l’Eglise d’Orléans, en 1789.
- Fol. 327. Bénéfices de la cathédrale.
- Fol. 347.
Variantes d’un manuscrit des évangiles de la bibliothèque du séminaire, écrit avant la fin du VIIe siècle, vers Tannée 698, et étude sur le calendrier qu’il renferme.
Papier. 400 feuillets. 281 sur 180 millim.
- Fol. 1.
- Recherches historiques sur le siège d’Orléans en 1428 et 1429.
Papier. 372 feuillets. 255 sur 180 millim.
- Histoire authentique et critique du siège mis devant Orléans, en 1428 et 1429, copiée par M. Havard, curé de Marigny, avec un catalogue des manuscrits légués à la Bibliothèque par M. l’abbé Dubois, suivant son testament daté de 1824.
Papier. 190 feuillets. 300 sur 220 millim.
Tous ces volumes ont été écrits à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe. Demi-rel. parchemin. — (Ex libris Dubois.)
Ressources
Acte de naissance, Orléans, paroisse Saint-Vincent, 1752, Cote GG2098, p. 15/22 :
L’an mil sept cent cinquante deux le dixieme jour de septembre a eté par moy prestre soussigné baptisé francois noël alexandre fils né du jour dhier sur cette paroisse du legitime mariage du sieur francois dubois et de dame marie marguerite chartier le parein a eté le sieur noel chartier et la mareine demoiselle louise elizabeth dubois qui ont signé avec nous.
Mariage des parents le 9 septembre 1749 à la paroisse Alleu Saint-Mesmin.
Acte de décès, Orléans, décès, 1824, Cote 2E102, p. 275/430 :
819. Dubois François-Noël-Alexandre. 72. — Aujourd’hui vendredi, trois septembre mil huit cent vingt quatre, à deux heures après midi, par devant nous André Gaspard Parfait, comte de Bizemont, chevalier de St Louis, adjoint à la mairie d’Orléans (Loiret), et spécialement délégué, sont comparus, en l’hôtel de la mairie, les sre Jean-Claude-Augustin Dubois, ancien maire de Chanteau, âgé de soixante dix ans, et Étienne jean Aufrère-Duvernay, docteur en chirurgie, âgé de trente huit ans, demeurant à orléans, l’un rue de la Cour neuve, n° 18, l’autre rue du Bourdon-Blanc, n° 42, le premier frère germain, et le second neveu de Mr François-Noël-Alexandre Dubois, prêtre, chanoine-théologal de l’Église d’Orléans, âgé de soixante douze ans, né à Orléans, y domicilié, rue de Hurepoix, n° 18, fils de feux sr François Dubois, Md vinaigrier et Dme Marie-Marguerite Chartier ; lesquels comparant nous on déclaré que ledit Sr François-Noël-Alexandre Dubois est mort hier à huit heure du soir, dans son domicile susénoncé. Delaquelle déclaration nous avons dressé le présent acte que les dits comparant ont signé avec nous, lecture faite. Fait au dit hôtel de ville, les jour, mois et an sus dits.
Histoire de l’Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres, vol. 47 (depuis l’année 1784 jusqu’au 8 août 1793), 1809, p.30, Google
Vers la même époque, le Gouvernement qui voulait se mettre en mesure pour la prochaine convocation des États généraux, et qui n’imaginait pas sans doute que ces États ne dussent ressembler à aucune des anciennes assemblées du même genre, invita, par un arrêt du conseil d’état, en date du 5 juillet 1788, tous les savants français, et particulièrement, y est-il dit, ceux qui composent l’Académie des inscriptions et belles-lettres, à s’occuper de la recherche des formes anciennement usitées dans la convocation des États généraux, de la manière dont se faisait l’élection des représentans, du nombre et de la qualité des électeurs et des élus, des pouvoirs dont ces derniers devaient être munis, et de tous les détails relatifs à ces assemblées, et d’adresser au garde des sceaux le résultat de leurs recherches. La plupart de ceux des académiciens qui avaient fait une étude plus approfondie des monuments de l’histoire de France, s’empressèrent de répondre à cette invitation, et remirent au magistrat des mémoires dans lesquels la matière était traitée avec autant d’exactitude que de profondeur et d’étendue. Ces mémoires ont été peu utiles pour les États généraux de 1789.
Bulletin de la Société des sciences physiques, médicales et d’agriculture d’Orléans, t. I, Orléans, 1810, Archive :
(p. III) M. le Préfet sentit l’avantage dont elle pouvait être pour le département, accueillit la demande de ses fondateurs, et par son arrêté du 18 avril 1809, la Société des Sciences physiques et médicales d’Orléans, fut instituée.
(p. 15) Membres résidans. Mai 1809. M. l’abbé Dubois, naturaliste.
Buchon, Chronique et procès de la Pucelle, Paris, 1827 (tome IX de ses Chroniques d’Enguerrand de Monstrelet), Google :
(Préface, p. LVII) L’abbé Dubois, théologal de l’église d’Orléans, a légué à la bibliothèque publique d’Orléans, par son testament du 1er février 1824, des remarques sur ce manuscrit, et la copie d’une partie de ce qu’il contient. Sa copie commence au dernier mot de l’avant-dernière ligne, de la page 28 du manuscrit, ou à la 120 ligne, de la page 38 de l’imprimé de 1621, et elle s’arrête à la page 204 du manuscrit, aux mots :
de laquelle la teneur s’ensuit. Le jeudi, 7. jour de juin l’an mil IIIIc XXXI
.M. Sémonville, bibliothécaire de la ville d’Orléans, homme rempli d’instruction et de politesse, et qui, depuis qu’il est à la tête de la bibliothèque, a rendu les plus grands services, en l’enrichissant et en la mettant en ordre, m’a permis, avec une obligeance toute parfaite, de demander communication de ce manuscrit à M. le comte de Rocheplatte, maire d’Orléans, qui a bien voulu me confier à Paris, le manuscrit de l’abbé Dubois. On trouvera la dissertation de l’abbé Dubois sur le manuscrit n°. 411, à la suite du procès publié dans ce volume. Il suffira de parcourir quelques lignes de ce procès, pour comprendre tout l’intérêt que doit offrir l’ensemble.
La Dissertation de l’abbé Dubois occupe les pages 191-220, Google
Abbé Armand Septier (1744-1824), Manuscrits de la bibliothèque d’Orléans, Orléans, Rouzeau-Montaut, 1820, Google.
Manuscrits offerts par l’abbé Dubois :
- 91. (église Saint-Vrain de Jargeau)
- 120. (église Saint-Vrain de Jargeau)
- 159. (œuvres de saint Grégoire)
- 166. (œuvres de saint Bernard, saint Bonaventure, saint Augustin)
- 293. (vie et miracles de saint Martin)
- 360. (traité des plantes de Guillaume-de-la-Roue)
- 427. (son mémoire sur les États-généraux)
Notice du ms. 411 :
(p. 225) 411. Compilation abrégée des grandes et générales Chroniques, — 1 vol. grand in-4°, 306 pages.
Ce manuscrit est un abrégé de l’histoire de Jeanne d’Arc depuis sa naissance jusqu’à la sentence qui, après la révision du jugement qui avoit condamné cette illustre victime, rendit une éclatante et trop tardive justice à sa mémoire et à son innocence. [...]
Annales de la Société royale des sciences, belles-lettres et arts d’Orléans (1830-1836)
1830, t. XI, Gallica :
Rapport sur l’Histoire du siège d’Orléans de Jollois, par M. Boscheron des Portes fils (19 mars 1830).
(p. 26) [Jollois] a eu recours principalement aux manuscrits de feu l’abbé Dubois, théologal de Ste-Croix d’Orléans. On sait que ce laborieux ecclésiastique a réuni, sur tout ce qui tient à l’histoire de cette ville, des matériaux fort précieux, dont la bibliothèque publique a heureusement recueilli l’héritage, et qui n’attendent qu’une main savante pour être mis en œuvre. L’abbé Dubois avait puisé à des sources authentiques des renseignements ignorés sur les antiquités d’Orléans, en compulsant avec un soin et une patience bien louables d’anciens titres connus sous la dénomination de Comptes de forteresses. [...] La franchise avec laquelle il avoue ce qu’il a dû aux documens découverts par l’abbé Dubois ne lui fait pas moins d’honneur que le parti qu’il a su en tirer.
Note sur un manuscrit de M. Dubouché intitulé Supplément à la Flore orléanaise de l’abbé Dubois, par M. le comte de Tristan (8 janvier 1831).
Rapport sur l’Indicateur orléanais (un guide touristique) de M. Vergnaud-Romagnési, par M. Colas de la Noue.
(p. 203) [Au sujet du plan des fortifications d’Orléans au XVe s.] M. l’abbé Dubois est le premier auteur de ce plan, qu’il remit à M. Vergnaud pour y faire avec lui plusieurs corrections.
(p. 205) [Au sujet de la nomenclature des rues d’Orléans] Le travail long et pénibleauquel s’est livré M. Vergnaud satisfait pleinement la curiosité du lecteur. On y trouve jusqu’aux noms donnés dans la révolution à différentes rues et places d’Orléans. On assure que l’abbé Dubois avait conçu le plan de cette topographie des rues ; mais la mort a empêché ce savant archéologue de le publier.
(p. 225) M. l’abbé Dubois s’est beaucoup occupé pendant sa vie de recherches sur le siège d’Orléans ; il est à croire que, s’il eût vécu encore quelques années, cet homme laborieux et instruit aurait publié une histoire du siège mémorablede 1429 ; M. Vergnaud,ainsi qu’il le dit lui-même, a été plus d’une fois le collaborateur de notre savant théologal. Le plan des diverses enceintes de la ville, annexé à la page 21 de l’Indicateur, dressé par M. Dubois, et auquel M. Vergnand a joint plusieurs indications utiles, l’a évidemment dirigé dans la partie topographique de son ouvrage.
Note de M. Vergnaud-Romagnési sur le rapport.
(p. 260) Enfin, parmi les modernes, l’abbé Dubois, si rigoureux, si minutieux même, qui avait vu démolir les Tourelles, à l’âge de 14 ans, car il était né en 1752, qui nous a menés sur le terrain et crut avec nous y en avoir retrouvé une partie qu’il fut alors impossible de bien reconnaître...
(p. 261) L’abbé Dubois nous avait conduit, en septembre 1805, sur le lieu où il se rappelait avoir vu les Tourelles dans sa jeunesse ; nous y étions accompagnés par un vieux maçon salpêtrier, qui jadis avait conduit les travaux de démolition de ce fort. Cet homme nous donna beaucoup de détails que nous avons conservés écrits, et ce fut sur son indication que nous en vîmes alors ce que M. Dubois pensait en être les restes, sans qu’il fût possible de s’en assurer, tant ce lieu était encombré.
1832, t. XII, Gallica :
Notice historique sur le fort des Tourelles..., par M. Vergnaud-Romagnési (19 novembre 1831).
(p. 177) M. l’abbé Dubois était né en 1752 ; il avait donc douze ou quatorze ans, de 1764 à 1766, lorsqu’on détruisit les Tourelles, et il nous a raconté mille fois qu’à la sortie du petit séminaire il allait passer les récréations à voir la démolition de cette forteresse et à y sauter de débris en débris.
(p. 177) En l’année 1806 nous avions pour chef d’atelier de salpêtrerie un nommé Grêlon, ancien maçon, alors âgé de 60 ans environ. Il avait été à la tête d’un atelier pour la démolition d’une partie du pont et des Tourelles ; il nous mena sur les lieux qu’il avait retrouvés en cherchant des matériaux salpêtrés ; mais il nous induisit en erreur ainsi que M. l’abbé Dubois, sur la direction de l’excavation, alors presque totalement encombrée, dont il reconnaissait bien la place, mais qu’il crut être dans la direction du sud au nord, ce qui nous fit conjecturer que les Tourelles avaient été sous la levée actuelle, tandis que cette cave court du nord au sud, ce qui est tout différent. Depuis ce moment nous avions cherché à diverses fois à retrouver ce lieu sans pouvoir y réussir, parce que son aspect avait totalement été changé par diverses constructions. Nous croyons devoir joindre ici le dire de Grêlon sur les Tourelles :
Quand on a démoli les Tourelles, ce qui a commencé vers 1763 et fini vers 1766, j’avais de dix-huit à vingt ans, et j’y travaillais à dix sous par jour [...]. Elles étaient construites ainsi : la tour d’amont (de l’est) était carrée en dedans et formait un carré long au dehors avec deux petits avancements au sud et deux grands au nord ;...
1836, t. XIV, Gallica :
Mémoire sur l’ancienne porte de Saint-Laurent, ou le Jardin de la ville d’Orléans, destiné aux constructions de l’entrepôt, par M. Vergnaud-Romagnési (20 février 1835).
(p. 16) Jusqu’au Consulat les salles du jardin de ville ne servirent qu’à quelques concerts, et le jardin lui-même fut presque abandonné depuis la mort de M. Prozet, dont nous avons déjà parlé, et l’un des membres les plus distingués de la société académique à laquelle nous avons succédé. Vers ce temps M. l’abbé Dubois fut nommé démonstrateur de botanique au jardin des plantes d’Orléans, et cette nomination donna lieu plus tard à la publication de son ouvrage, estimé comme méthode de botanique et comme Flore de l’Orléanais.
Alexandre Boreau, Flore du Centre de la France, Paris, Roret, 1840, t. I, p. 49, RJB / 2e éd. 1849 / 3e éd., t. I, Paris, 1857, p. 28-30, Archive, Google :
François-Noël-Alexandre Dubois, né à Orléans le 9 septembre 1752, professa la physique et les mathématiques au petit séminaire de cette ville, et devint ensuite chanoine théologal de l’église cathédrale de Ste-Croix. Vers la fin de la révolution il fut nommé démonstrateur du jardin des plantes d’Orléans, ouvrit un pensionnat qui s’accrut rapidement, et se livra à la prédication. La Flore de l’Orléanais, qu’il publia en 1803 (1), est encore journellement entre les mains des élèves. L’application qu’il fit un des premiers, dans une Flore locale, de la méthode analytique, fut le principal élément du succès de cet ouvrage. Il conduit en effet avec une grande facilité aux noms des plantes, mais ces noms ne sont pas toujours vrais et justes, et l’absence totale de descriptions ne permet pas à l’élève de vérifier l’exactitude de ses déterminations. Dubois, livré à ses propres ressources, commit des erreurs assez nombreuses (2) : la plupart des espèces qu’il donne comme nouvelles, ou étaient déjà décrites, ou ne sont que de légères variétés d’autres espèces déjà connues, et son livre, loin d’énumérer toutes les plantes de l’intérieur de la France, ne présente qu’un tableau incomplet de celles de l’Orléanais. Malgré ces défauts, Dubois n’en fut pas moins un botaniste fort estimable ; on doit lui tenir compte des difficultés qu’il avait à vaincre : seul, n’ayant à sa disposition qu’un petit nombre d’ouvrages, à une époque agitée, où la science n’était pas aussi généralement cultivée qu’aujourd’hui, il était difficile qu’il fit mieux, et peut-être même doit-on s’étonner qu’il ne se soit pas trompé plus souvent. Il n’appartient à personne de se préserver entièrement des erreurs, le mensonge et la mauvaise foi scientifique méritent seuls un blâme sévère, et ce reproche que nous avons eu occasion d’adresser à d’autres botanistes n’est pas applicable à Dubois. Les plantes qu’il indique, ou du moins celles qu’il crut reconnaître, avaient réellement été observées aux lieux où il les signale, sauf quelques-unes qu’il crut devoir admettre sur la foi d’un ancien manuscrit. En un mot, ce livre, à part les erreurs involontaires de l’auteur, doit être rangé dans le petit nombre des ouvrages véridiques et consciencieux. Dubois publia quelques brochures étrangères à la botanique, et mourut à Orléans le 2 septembre 1824. Robert Brown donna le nom de Duboisia à un genre de plantes de la famille des Scrophulariacées. Après la mort de Dubois, un libraire de Paris ayant acquis sa Flore, la présenta comme nouvelle édition, avec un faux titre, sous la date de 1825. L’ouvrage étant entièrement épuisé, on en donna une seconde édition en 1833, sans y faire d’autres changements que celui du nom des mois du calendrier républicain remplacés par ceux du calendrier Grégorien. Cette publication n’étant qu’une spéculation intéressée, on ne s’occupa pas de mettre l’ouvrage au niveau de la science actuelle, et l’on ne profita pas des additions consignées dans les intéressantes notices publiées par M. de Tristan (3), et surtout par M. Aug. de Saint-Hilaire (4).
(1) Méthode éprouvée avec laquelle on peut parvenir facilement, et sans maître, à connaître les plantes de l’intérieur de la France, etc., 1 vol. in-8° de XV-592 pages. Orléans, an XI, et, sous un nouveau titre, Paris, 1825.
(2) La Flore française de Decandolle, peu heureuse dans les emprunts qu’elle a faits à ses devanciers, répète la plupart de ces fausses indications. C’est ainsi que les Atriplex littoralis, Scilla liliohyacinthus, Seseli elatum, Gnaphalium arenarium, Scolymus maculatus, etc., sont autant d’erreurs que nous avons rectifiées dans notre Flore, en citant le N° de la Flore orléanaise, toutes les fois que sa synonymnie n’est pas en rapport avec la nôtre.
(1) Mémoire sur la situation botanique de l’Orléanais et sur les caractères de la Flore orléanaise, in-8°. Orléans, 1810.
(2) Notice sur soixante-dix plantes trouvées dans le département du Loiret, etc., in-8°. Orléans, 1812. Les autres travaux de ce savant membre de l’Institut, mort en 1853, sont étrangers à notre sujet, et trop haut placés dans la science pour qu’il soit nécessaire de les rappeler ici. — Je ne crois pas devoir mentionner ici la prétendue troisième édition de la Flore de Dubois,
étendue à toute la France
, qui ne fut qu’une spéculation peu heureuse faite sur le nom de notre auteur.Denis Lottin père, Recherches historiques sur la ville d’Orléans, vol. 8 (part. III : 8 juil. 1816 - 15 sept. 1830, t. II), Orléans, Niel, 1845, Google.
(p. 63) 1er mai 1819. — M. l’abbé Dubois, théologal de la cathédrale d’Orléans, historien de cette ville, homme de mérite, mais grand antagoniste de la méthode de l’enseignement mutuel, publie un écrit contre ce genre d’enseignement ; cet écrit, que les mutuellistes trouvaient déplacé et dicté par une opinion trop exaltée, attira à son auteur une réponse portant pour titre : Un mot sur le dernier ouvrage de M. l’abbé Dubois. Ce petit imprimé, spirituel, mais très-satirique et mordant, attribué à M. L*** professeur au collége royal d’Orléans, fit, dirent les mêmes, repentir M. le théologal d’avoir trop parlé, ou de n’avoir pas gardé l’anonyme. M. l’abbé Dubois, loin de quitter la partie, fit encore plusieurs autres mémoires auxquels, disent ses partisans, l’expérience a servi de preuve, (77.)
(p. 210) 2 septembre 1824. Jeudi. — Mort de M. François-Noël-Alexandre Dubois, chanoine et théologal de l’église cathédrale d’Orléans, professeur de mathématiques et de physique à l’ancien séminaire, ex-démonstrateur au Jardindes-Plantes, ex-archiviste de la mairie, membre de la Société des sciences, belles-lettres et arts de la même ville. M. Dubois, nommé archiviste de l’administration municipale, en 1792, trouva, dans ces nouvelles fonctions, un autre aliment pour son amour de la science : travaillant, par habitude, près de douze heures par jour, il s’appliqua dès-lors à la lecture des écritures anciennes, explorant attentivement tous les titres qui se rattachaient à l’histoire de sa ville natale. Depuis 1794 jusqu’au rétablissement du culte, en 1801, il se consacra à l’éducation de la jeunesse pour laquelle il publia, en 1803, sa Flore orléanaise, justement estimée des botanistes ; M. l’abbé Dubois, grand antagoniste de la méthode de l’enseignement mutuel, fit plusieurs écrits contre cette manière d’élever la jeunesse ; mais, partisan zélé des missionnaires et de la mission, il entreprit de faire la sienne, tout récemment, dans sa 72e année ; c’est à la suite de ce dernier effort qu’il succomba à une inflammation d’entrailles.
M. Dubois, par son testament, légua ses manuscrits historiques à la bibliothèque de la ville où nous les avons souvent consultés ; son ouvrage sur le siége d’Orléans, qui en fait partie, est presque achevé. Son travail sur les rues d’Orléans a été soustrait par une personne qui l’a fait imprimer comme sa production personnelle. (4-8-28-38-76-77-80.)
(p. 244) 5 janvier 1827. — Le maire d’Orléans sollicite et obtient du conseil municipal et du préfet, le vicomte de Riccé, la nomination d’un archiviste pour la mairie. [...] Les personnes qui avaient été précédemment archivistes étaient MM. Legaigneux, Lemaire, Polluche, l’abbé Dubois et Bauchet. (4-77.)
Notice historique et biographique sur M. l’abbé Dubois, par Charles Aufrère-Duvernay (neveu de l’abbé Dubois), dans Mémoires de la Société royale des sciences, belles-lettres et arts d’Orléans, t. VII, 1846, Gallica.
Biographie universelle, t. III, Paris, 1848, p. 288, Google.
Dubois (François-Noël-Alexandre), chanoine théologal de Ste.-Croix d’Orléans, né dans cette ville le 9 septembre 1752, y professa pendant plus de dix ans la physique et les mathématiques au petit séminaire. La révolution le priva du canonicat qui avait été la récompense de ses services. Ne voulant pas s’éloigner d’Orléans il accepta la place de démonstrateur au jardin des Plantes ; plus tard il établit un pensionnat qui fut très-fréquenté et reparut avec succès dans la chaire. Il mourut le 2 septembre 1824. On a de lui : Méthode éprouvée avec laquelle on peut parvenir facilement et sans maître à connaître les plantes de l’intérieur de la France, et en particulier celles des environs d’Orléans, 1803, in-8. Mémoire en faveur des sœurs de la croix d’Orléans, 1815, in-8 ; Notice historique et descriptive de l’église cathédrale d’Orléans ; Notice sur Jeanne d’Arc et les monuments érigés à son honneur ; Question importante : Les frères des écoles chrétiennes peuventals adopter la méthode d’enseigner, connue sous le nom de méthode de Lancaster, ou d’enseignement mutuel ? et s’ils pouvaient l’adopter, serait-il avantageux pour le public qu’ils le fissent ? in-8 ; l’auteur résout négativement ces deux questions. Dubois a laissé plusieurs manuscrits dont les uns ont été donnés au séminaire et les autres à la bibliothèque de la ville.
Paul Chéron, Catalogue général de la librairie française au XIXe siècle, t. III, Paris, 1858, col. 1112, Google.
Jacques Molroguier (neveu de Jacques Raillon), Monseigneur Raillon et Monseigneur Dupanloup, Paris, Dentu, 1860, Google.
(p. 9) Aussi, par une délibération unanime, monsieur jacques Raillon a été nommé Administrateur capitulaire, le Siège vacant. (Lettre circulaire de MM. les Vicaires généraux aux fidèles du diocèse d’Orléans, en date du 10 décembre 1810.
Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia Christiana) (Aix, Arles, Embrun, partie I), 1864, 2e éd., Google.
(p. 294) La mort de M. Claude-Louis Rousseau ayant laissé vacant le siége épiscopal d’Orléans, l’abbé Raillon, par un décret impérial du 21 octobre 1810, fut appelé à lui succéder. Peut-être dans les circonstances où se trouvait alors l’Église, une prudence même seulement humaine eût-elle conseillé de refuser. M. Raillon allait abandonner une existence fort agréable à Paris, et trois places pour un poste qui n’était pas sans péril : car les circonstances ne permettaient guère d’espérer qu’il obtint ses bulles. Le pape était prisonnier à Savone, et les cardinaux dispersés et en exil. Cependant M. Raillon se rendit à Orléans. MM. les abbés Borros de Gamanson et Mérault, vicaires généraux officiels, et MM. de Blanbisson, Demadières, Métivier, Barbazan, Fauvel et Jourdan vicaires généraux nommés par le chapitre, adressèrent aux fidèles du diocèse d’Orléans, le 10 décembre 1810, une lettre circulaire que son importance nous fait un devoir de transcrire ici dans toute sa teneur :
Nos larmes coulaient encore, N. T.-C. F. [Nos très chers frères], pour la perte d’un prélat toujours cher à nos cœurs, lorsque notre auguste Souverain s’est empressé d’adoucir notre juste et profonde douleur, et a nommé à l’évêché d’Orléans M. Jacques Raillon, chanoine de l’illustre Église de Paris. [...] Aussi, par une délibération unanime : M. Jacques Raillon a été nommé administrateur capitulaire, le siége vacant. Il entre donc dans cette succession vénérable, dans cette chaîne qui de siècles en siècles, de pontifes en pontifes, remonte sans interruption jusqu’à la chaire de saint Pierre, jusqu’à Jésus-Christ même. [...]
(p. 296) L’entrée de M. Raillon dans le diocèse d’Orléans fut universellement bénie, et son administration dans laquelle il fut dignement secondé par M. Mérault, supérieur du séminaire et vicaire général, ne souffrit aucune difficulté jusqu’aux premiers mois de la Restauration. [...]
[1814] Déjà, à cette époque et bien que l’évêque nommé d’Orléans eût protesté de sa soumission au nouvel ordre de choses, une opposition assez vive s’était manifestée contre lui, et un certain nombre de membres du clergé du diocèse pensèrent que le prélat devait renoncer à sa nomination. Il parut sur ce sujet une lettre des chanoines honoraires résidant à Blois. Une réunion de plus de quarante ecclésiastiques eut lieu à Orléans, le 25 juillet 1814, et voici les conclusions qui y furent prises, et qu’on présenta à M. Raillon et aux vicaires généraux :
[...] ils conjurent M. Raillon de s’abstenir désormais de tout acte de juridiction, et le prient de laisser à MM. les vicaires généraux le soin de signer tous les pouvoirs et dispenses pour le gouvernement du diocèse.
Le chapitre ne prit aucune part à cette démarche, et quatre jours après, les vicaires généraux répondirent à l’écrit par la délibération suivante :
Aujourd’hui, 29 juillet 1814, les vicaires généraux capitulaires se sont assemblés [...] (p. 299) d’après ces considérations, le Conseil est d’avis à l’unanimité, 1° Qu’il n’y a aucun doute sur la validité des pouvoirs conférés par le Chapitre à M. Raillon [...]
M. l’abbé de Montesquiou, ministre de l’intérieur, dans les attributions duquel les cultes se trouvaient alors, approuva cette délibération, et reconnut M. Raillon, en qualité de principal vicaire général d’Orléans, et c’est avec lui seul qu’il continua de correspondre pour toutes les affaires du diocèse. Il parut alors quelques écrits contre l’administration de M. Raillon, savoir : Opinion des chanoines (honoraires) d’Orléans en résidence à Blois. — L’Erreur démasquée ou Réponse au prétendu
Triomphe de la vérité
et auxObservations religieuses adressées à une dame pieuse par un prêtre catholique
. — Justification de la conduite qu’une très-grande partie des ecclésiastiques d’Orléans vient de tenir à l’égard de M. Raillon nommé par Bonaparte à l’évêché d’Orléans. — Suite de la Justification de MM. les ecclésiastiques d’Orléans, et Observations sur la Déclaration de MM. les vicaires généraux, concernant la validité des pouvoirs de M. Raillon. Ces deux dernières pièces, où la religion ne semble figurer que comme un prétexte et les règles canoniques comme une arme au service des mauvaises passions, avaient pour auteur l’abbé François-Noël-Alexandre Dubois, né le 9 septembre 1752, à Orléans, où il est mort le 2 septembre 1824, chanoine honoraire et théologal. [...]Cédant aux instances du chapitre, M. Raillon continua à résider à l’évêché, et ne quitta la ville qu’au mois de mai 1816, au grand regret de M. Mérault et de quelques autres pieux ecclésiastiques.
Rossignol-Louis, Notice historique sur le Jardin des Plantes d’Orléans, Orléans, Colas, 1874, Google.
Orléans, au commencement du XVIIe siècle, ne manquait pas d’hommes instruits sur les sciences naturelles notamment dans la médecine ; aussi voyons-nous, en 1640, la société des Apothicaires obtenir la permission d’établir un Jardin botanique sur le ravelin de Saint-Laurent, dont les fortifications venaient d’être démolies. Cet établissement était destiné à réunir les collections de plantes indigènes et exotiques. Telle fut l’origine de notre Jardin des Plantes. En 1680, il était florissant. [...] En 1760, le Jardin botanique des Apothicaires avait été négligé ; mais on y fit alors des dépenses nouvelles. On transforma les salles des bâtiments en serres et en lieu de réception des échevins. À partir de cette époque, l’état du Jardin fut des plus satisfaisant. En 1781, lors de la fondation de l’Académie des sciences physiques naturelles à Orléans, le Jardin botanique fut placé sous la direction de cette Académie, laquelle tenait ses séances au Jardin. Son principal directeur, à cette époque, était Couret de Villeneuve. [...] [Il] quitta Orléans vers 1800 ou 1801 pour aller diriger le Jardin botanique de Gand. Un des maîtres en pharmacie les plus instruits d’Orléans, Prozet fut le collaborateur de Couret de Villeneuve pour la direction du Jardin. Aussi en 1788 on admirait les belles collections qu’il renfermait. La Révolution vint troubler cette prospérité. En 1793 le Jardin et les serres furent transformés en clubs.
Après la tourmente révolutionnaire, sans que nous puissions préciser l’époque, l’abbé Dubois qui avait consacré une partie de son temps et de sa haute intelligence à l’étude de la botanique devint démonstrateur au Jardin. Dubois (François-Noël-Alexandre) naquit à Orléans paroisse de Saint-Vincent le 10 septembre 1752 ; son père était marchand vinaigrier. Il mourut le 2 septembre 1824 rue Hurepoix, 18, après avoir été prêtre chanoine-théologal de l’église d’Orléans.
En 1803 il fit paraître son ouvrage : Méthode pour apprendre la botanique. Cette œuvre était très complète pour l’époque, consciencieuse et exacte ; il en avait puisé les éléments, comme il le dit lui-même, dans le manuscrit de Lambert de Cambray, dans la flore française de Lamarck, et dans l’opuscule de Couret de Villeneuve. Cet ouvrage a eu le mérite et la gloire de servir de type à plusieurs méthodes écrites même de nos jours. Tel qu’il est, il est encore utile à consulter, à cause de l’exactitude des renseignements qu’il donne sur les lieux où l’on trouve les plantes qu’il décrit.
En 1806, le Jardin devient propriété de la ville. Le jardinier en chef était un nommé Gaucherot. En 1808, on fait venir de Paris un jardinier-botaniste du nom de Gaillard, qui reste à ce poste jusqu’en 1826, époque à laquelle il fut congédié, parce qu’il avait créé pour son compte un établissement de pépiniériste auquel il donnait plus de soins qu’au jardin.
Rémi Boucher de Molandon, mémoire sur la Première expédition de Jeanne d’Arc, dans Mémoires de la Sociéte archéologique de l’Orléanais, t. XV, 1876 Archive.
(p. VIII) Je suis heureux d’acquitter, à cette occasion, une dette de reconnaissance envers l’un des plus laborieux et plus érudits explorateurs de ces documents historiques, le vénérable abbé Dubois, théologal de l’Église d’Orléans, mort en 1824, dans un âge avancé.
Doué d’une rare aptitude au travail, l’abbé Dubois consacra la meilleure partie de sa vie à rechercher avec un zèle infatigable, dans nos registres de comptes de ville et dans les archives de nos principaux établissements religieux et civils, des détails authentiques sur l’Orléanais et spécialement sur les mémorables événements du XVe siècle. Les faits multipliés qu’il y avait recueillis, et ses savantes dissertations sur le siège de 1429, dont il préparait une histoire complète que la mort ne lui a pas permis d’achever, sont déposés en ses manuscrits, conservés à la bibliothèque publique de la ville.
(p. X) L’abbé Dubois, dans le 1er volume de ses manuscrits (pages 45 et suiv.), s’est livré à une étude approfondie de cette intéressante chronique et, le premier, lui a donné le nom caractéristique de Journal du siège qui, depuis, lui a été conservé.
(p. XIX) En ce qui concerne l’ancienne enceinte fortifiée d’Orléans, et les ouvrages militaires d’investissement construits par les Anglais, à peu de distance de la ville, je me fais un devoir de dire que, sauf quelques modifications qui m’appartiennent, je dois presque tous ces détails aux recherches approfondies du consciencieux abbé Dubois, vérifiées et complétées par l’honorable et savant ingénieur, M. Jollois, dans son Histoire du siège d’Orléans.
(p. 26) Or, les calculs rigoureux du consciencieux abbé Dubois, acceptés, avec quelques légères modifications, par MM. Jollois et Wallon, et par M. Loiseleur, dans son excellent mémoire sur les dépenses faites par Charles VII pour secourir Orléans pendant le siège de 1429, établissent d’une manière incontestable qu’à la fin d’avril les Anglais n’avaient pas, autour d’Orléans, plus de dix à onze mille hommes, répartis entre les onze forteresses apparentes, douze en y comprenant celle de Fleury : soit environ quatre mille combattants pour les quatre redoutes de la rive gauche.
(p. 55) Le savant abbé Dubois a, le premier, recueilli ces intéressants détails dans nos archives municipales et en a transcrit une notable partie dans le second volume de ses manuscrits. La mort ne lui a pas permis d’en déduire les conséquences, en reclifiant ses premiers écrits, restés malheureusement inachevés. M. le président Mantellier les a de nouveau révisés. Je les ai vérifiés et complétés à mon tour avant de les classer en ordre pour les publier ici.
(p. 77) M. l’abbé Dubois, dans le 1er volume de ses manuscrits, a victorieusement combattu l’existence, en ce points d’un ouvrage militaire.
Etc.
Abbé Eugène Duchateau (doyen de Chécy, membre de la Société archéologique et historique de l’Orléanais), Histoire du diocèse d’Orléans, Orléans, Herluison/Séjourné, 1888, Google.
(p. 373) Les motions violentes de Léonard Bourdon [un député montagnard missionné par la Convention nationale], pendant son séjour à Orléans [mars-mai 1793], et les massacres qui précédèrent l’élection de la Convention, déterminèrent les prêtres fidèles à demander des passeports, afin d’aller trouver, sur un sol hospitalier, la sécurité de leurs personnes et la liberté de leur conscience. Les uns, comme le principal du collège, l’abbé Méthivier, MM. Dubois et Roma, professeurs de la même maison, allèrent en Savoie. Ils y assistèrent à l’ordination d’un de leurs compatriotes, M. Baron, qui devint plus tard vicaire de Sainte-Croix et curé de Saint-Pierre-le-Puellier. D’autres,...
(p. 420) [Au sujet de l’abbé Athanase Mérault] Son savant confrère, le chanoine-théologal François Dubois, était mort le 2 septembre 1824. Professeur du collège avant la Révolution, il avait ensuite enseigné les mathématiques et la physique au Petit Séminaire, et avait été appelé à remplir les fonctions de démonstrateur du Jardin des plantes. Il a laissé plusieurs manuscrits d’histoire locale qu’il a légués à la bibliothèque d’Orléans, et publié une Flore orléanaise dont la clarté méthodique mérite d’être citée avec honneur parmi les botaniques modernes.
Charles Cuissard, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. XII (Orléans), 1889, Google, Archive
(p. XXIX) Collection d’autographes. L’abbé Dubois, théologal de l’église d’Orléans, a donné une collection d’autographes qui s’augmente tous les jours.
(p. 45) Ms. 114 (92) [...] Sur le feuillet de garde, abrégé des usages fort curieux contenus dans ce volume, de la main du théologal Orléanais Dubois. — XVIe siècle. Parchemin. 114 feuillets. 198 sur 145 millim. Cartonné. — (Ex dono Dubois.)
(p. 57) Ms. 143 (120) Cérémonial de Saint-Vrain de Jargeau. [...] Ces dernières lignes ont été ajoutées par l’abbé Dubois, qui, sur le feuillet de garde du commencement, a collé une feuille de papier contenant le résumé de ce volume. — XIIIe siècle. Parchemin. 108 feuillets à 2 col. 210 sur 155 millim. Rel. peau blanche. — (Ex dono Dubois.)
(p. 88) Ms. 189 (166) Ouvrages de S. Bernard et de S. Bonaventure. [...] L’abbé Dubois a écrit, sur une feuille, au commencement, une analyse très détaillée de ce manuscrit. — XVe siècle. Papier. 161 feuillets. 208 sur 140 millim. Rel. veau. — (Ex dono Dubois.)
(p. 127) Ms. 262 (218) Chronique de Hugues de Fleury. [...] On lit sur la couverture :
Monsieur l’abbé Dubois. Ces deux livres liez ensembles appartienent au monastère de Sainct-Benoist à Fleury. 1628.
[...] — XVe siècle. Parchemin. 133 pages à 2 col. 283 sur 246 millim. Couvert, parchemin. — (Fleury.)(p. 209) Ms. 419 (360)
Traicté des plantes contenues au jardin de mon père Guillaume Delaroue, juré en l’estat de pharmacie, à Orléans. 1589, 20 novembre.
[...] XVIe siècle. Papier. Autographe. 604 pages, plus 14 feuillets. 260 sur 185 millim. Fleurs gravées ou dessinées et peintes ; chaque plante a son nom grec, latin et français. Demi-rel. parchemin. — (Donné par l’abbé Dubois.)(p. 235) Ms. 515 (410) Copies de différentes pièces concernant Jeanne d’Arc. [...] 4. —
Copie d’une notice de l’abbé Dubois, étant an bas d’un tableau représentant la vue de la ville d’Orléans avant 1562, sur lequel se trouve représenté le premier monument élevé a la Pucelle, sur le pont : ce tableau est actuellement dans l’une des salles de l’Hôtel-de-Ville.
— XIXe siècle (1822). Papier. 2 pages. 335 sur 228 millim. [...] Même extrait [du registre des minutes de Guillaume Girault, notaire au Cbàtelet d’Orléans en 1428, concernant la levée du siège par les Anglais], fait par l’abbé Dubois, avec des notes. — XIXe siècle. Papier. 2 pages. 345 sur 225 millim.(p. 237) Ms. 518 (411) Procès de Jeanne d’Arc. — Complainte sur la mort d’Hélène d’Albret.
(p. 237) Ms. 519 (411 bis)
Minute françoise du procès de condamnation de Jeanne d’Arc, copiée sur le manuscrit 411 (précédent), avec des notes par l’abbé Dubois. 1823. On prouve que le manuscrit 411 contient la minute françoise même du procès.
Copie exécutée par Régnier, sous les yeux de l’abbé Dubois. Signé :Petit-Semonville, 1821.
XIXe siècle. Papier. 331 pages. 310 sur 220 millim. Cartonné.(p. 242) Ms. 541 (427) Copies de pièces orléanaises concernant les Etats Généraux de 1484, 1588, 1614, 1649, 1651 et 1789. [...] Fol. 204-206. Mémoires concernant les États de 1789. — Fol. 205. Lettre, signée de Lamoignon, à l’abbé Dubois, qui lui avait envoyé le mémoire inscrit au fol. 3. Pièces copiées par l’abbé Dubois sur les authentiques ou les minutes des notaires. — XVIIIe siècle. Papier. 206 feuillets. 280 sur 187 millim. Demi-rel. carton.
(p. 353) Ms. 592 (451)
Remarques sur l’ouvrage intitulé : Histoire du siège mis par les Anglais devant la ville d’Orléans en 1428, édition de 1576.
— XVIIIe siècle. Papier. 63 feuillets. 218 sur 170 millim. Demi-rel. parchemin. — (Ex libris Pataud.)(p. 354) Ms. 593-598 (451 bis) Manuscrits de l’abbé Dubois. Six volumes.
Louis-Hippolyte Tranchau, Le Collège et le Lycée d’Orléans (1762-1892), Orléans, Herluison, 1893, Google :
L.-H. Tranchau, ancien proviseur du lycée d’Orléans, inspecteur d’Académie honoraire, membre et ancien Président de la Société archéologique et historique de l’Orléanais.
(p. 140-142) Personnel du Collège, de 1762 à 1793.
Administration. § 1. Principaux. [...] Le 1er octobre 1770, le Bureau [du Collège] nomma l’abbé Claude-Antoine Métivier, chanoine de l’église d’Orléans, qui était déjà Sous-Principal. Il gouverna le Collège jusqu’au 20 février 1791. Le 14 juillet 1790, il avait assisté en qualité de chanoine, avec MM. Loiseau, de Rochas et Dubois, délégués du Chapitre, à la messe de la Fédération, célébrée sur le Martroi par l’évêque de Jarente ; mais, l’année suivante, il refusait le serment à la Constitution civile du clergé, comme plusieurs autres ecclésiastiques attachés au Collège (1). [...] §2. Sous-Principaux. Ceux qui exercèrent cet emploi depuis 1762 ne firent qu’y passer avant de devenir Principaux ou professeurs, ainsi M. Dubois de Roncières (1763), de Villerval (1763), Guénana qui devint professeur de Quatrième (1765), les abbés Métivier, Thibault, appelé en 1782, de Janville où il était vicaire, et qui ensuite devait faire la classe de Sixième et de Cinquième, Roma (1783), Nutein (1786), Dubois, le futur théologal (1786) et Drouault qui devint professeur de Troisième en 1791.
(1) C’est un décret de la Constituante, du 27 novembre 1790, qui exigea le serment des prêtres. C’est le 30 janvier 1791 que le corps municipal reçut solennellement le serment de beaucoup des ecclésiastiques de la ville et du diocèse, l’évêque de Jarente en tête.
(p. 148-149) Enseignement. Les Professeurs. Philosophie [...] Rhétorique [...] Seconde [...] Troisième [...] l’abbé Antoine-Christophe Roma (1788) [...] Après avoir prêté le serment constitutionnel, il se rétracta avec ses collègues MM. Métivier et Dubois, et, pour se dérober à la persécution, se réfugia en Savoie(1). [...] Quatrième. Au premier professeur nommé en 1762, Joseph Bonnefond, succéda M. Joisnon [...] ; puis vint, octobre 1763, M. Guénaud dont l’exercice dura 26 ans. Lui aussi reçut souvent les félicitations du Bureau qui, en 1788, le voyant âgé et infirme, lui donna le témoignage de son estime en lui laissant intégralement ses honoraires, ne donnant à son successeur que la pension d’éméritat que M. Guénaud allait atteindre. Son successeur fut l’abbé François-Noël-Alexandre Dubois, alors Sous-Principal. Bientôt, du reste, il allait quitter le Collège pour refus de serment. C’est, on le sait, une des grandes notabilités du clergé orléanais, comme professeur de mathématiques et de physique au Petit-Séminaire, comme botaniste et comme historien du pays. Devenu archiviste de la Mairie après la Terreur, c’est en classant les documents de ce riche dépôt qu’il conçut le plan de l’un des deux ouvrages qui ont fait sa réputation : Histoire critique du siège de 1429. Outre cet ouvrage d’un si grand intérêt pour nous, il avait fait une notice sur les rues d’Orléans, travail refait depuis par l’abbé Pataud et M. Vergnaud (2). Le District nomma à la place de l’abbé Dubois un grammairien de la ville, Defay-Mazurai.
(1) On lit dans Lottin (III, p. 393), que les abbés Métivier, Dubois et Roma, en route pour la Savoie, traversèrent le village de Couches (Saône et-Loire), non loin de la frontière, une demi-heure avant le passage de quatre prêtres qui furent massacrés par les paysans ; deux étaient Orléanais, les frères Segretier, l’un sulpicien, l’autre curé de Sainte-Catherine. Parmi les prêtres de la Ville qui émigrèrent aussi à cette époque, je veux citer encore l’abbé Noé, vicaire de Chevilly, que tout Orléans a connu, vieillard avant l’âge par suite de cécité et d’infirmités résultant des brutalités dont il avait été victime dans son voyage. Il mourut en 1843 dans sa petite maison de la rue Saint-Flou, aumônier du Calvaire. V. abbé Duchateau, Histoire du Diocèse d’Orlèans.
(2) Le théologal, — c’est sous ce titre que l’abbé Dubois est connu — n’était pas seulement un curieux investigateur de notre histoire locale ; c’était un botaniste de premier ordre. Démonstrateur de botanique au Jardin-des-Plantes d’Orléans, et membre de notre ancienne Académie des sciences, il s’appliqua toute sa vie à cette étude. On le voit, après qu’il eût fondé un pensionnat rue de la Rose, emmener souvent ses élèves en excursion dans la forêt et faire avec eux cette Flore orléanaise qu’il dédia à Mgr Bernier, et qui est restée longtemps un ouvrage classique. L’abbé Dubois mourut le 2 septembre 1824, léguant au Grand-Séminaire ses ouvrages de théologie, et à la Bibliothèque publique ses autres livres et ses manuscrits. Il faut lire, dans le t. XI des mémoires de la Société d’agriculture, sciences, belles-lettres et arts d’Orléans, l’éloge de l’abbé Dubois par MM. Colas de la Noue et Boscheron Desportes, ex-président de chambre à la Cour royale.
(p. 176-177) Dans l’Académie royale des Sciences, Arts et Belles-Lettres (1), je trouve, parmi les membres nommés par le roi : Tassin de Villepion, De Tristan, De Saint-Mesmin, Métivier, Prozet, Defay-Boutheroue, Seurrat de Guilleville, Seurrat de la Boulaye, Massuau de la Borde, Huet de Froberville, Grignon-Guinebault, Leblond, l’abbé Dubois, ancien professeur au Collège, démonstrateur du Jardin des Plantes, sous l’arcade du Séminaire, l’abbé Pataud. [...] Beaucoup des mêmes noms se rencontrent dans la Société royale d’Agriculture (fondée en 1761).
(1) Fondée en 1781 et autorisée par arrêt du Conseil d’État, le 20 mars 1784, sous le nom de Société royale de Physique, d’Histoire naturelle et des Arts, cette Société reçut, par lettre royale d’octobre 1786, le titre d’Académie royale des Sciences, Arts et Belles-Lettres, sous la protection du duc d’Orléans.
(p. 532-535) Chapitre XII. Institutions et pensions d’Orléans [...] Quelques pages doivent naturellement, ce me semble, être consacrées ici aux maitres de pension qui, dès l’origine du Lycée, lui ont envoyé des élèves et ont contribué, dans une certaine mesure, à sa prospérité. Après son établissement, quatre maisons d’instruction secondaire furent, en vertu de la loi du 11 floréal an X, autorisées à Orléans ; c’étaient : MM. Fonblave, cloître Saint-Aignan ; Pornin, rue des Petits-Souliers ; Roget, cloître Sainte-Croix et plus tard cloître Saint-Pierre-Empont : Dupuis, cloître Sainte-Croix, plus tard cloître Saint-Etienne. [...] Outre les quatre écoles que je viens de mentionner, M. Moisard, professeur à l’ancien Collège, à l’École centrale et au Lycée, tenait une maison de répétitions spécialement pour les externes qui en suivaient les cours. [...] En dehors des maîtres reconnus comme chefs d’écoles secondaires, il y avait d’autres pensions, ainsi : celle de l’abbé Dubois, rue Rose ; celle de dom Marquet, qui eut pour successeur M. Bouchard, faubourg Saint-Jean. Après la création de l’Université, le Grand-Maître Fourceroy prenait, à la date du 13 décembre 1808, un arrêté ainsi conçu :
Toutes les institutions, pensions et autres établissements d’instruction publique sont autorisés provisoirement à continuer...
[...] On était encore loin de la liberté d’enseignement ! On édicta contre eux des prescriptions vraiment draconiennes et inapplicables. [...]Voici quelles étaient, en 1810, les pensions d’Orléans ; on en trouve la liste dans le procès-verbal d’une visite faite en mars et mai par le Recteur, M. de Champeaux, accompagné des deux inspecteurs, Poullet de Lisle et Duparc : M. Moisard y est seul indiqué comme chef d’institution (59 élèves). Puis viennent : MM. Bouchard et abbé Brou de la Salle, au faubourg Saint-Jean (37 pensionnaires) ; Villiers, cloître Saint-Pierre-Empont (40) ; Desquiroux, rue des Grand-Champs (26) ; Philippon, 86 rue Bannier (58) ; Delaune, 86 rue Bannier (30) ; Berthevin, 13 rue Bannier (28) ; Leclère, rue Neuve (60) ; Guenois, rue des Petits-Souliers (37) ; Poullain, rue du Petit-Ambert (30) ; Abbé Dubois, rue Rose (22).
Généalogie de la famille de Loynes, Orléans, Herluison, 1894, p. 172, Google :
4° Charles-Michel de Loynes [fils de Gilbert de Loynes et Marie-Marguerite Linger], baptisé à Saint-Hilaire le 1er septembre 1751, décédé à Orléans le 16 août 1808, avait épousé, le 19 février 1787, à Saint-Vincent, après contrat passé le 15 du même mois devant Louis Cabart, notaire à Orléans, Marguerite-Henriette Dubois, fille de François Dubois et de Marie-Marguerite Chartier.
Charles Cuissard, Notice sur l’abbé Dubois, en tête de l’édition de l’Histoire du Siège d’Orléans, 1428-1429. Mémoire inédit de M. l’abbé Dubois publié par M. Paul Charpentier, Orléans, Herluison, 1894, Archive
Charles Cuissard, La Bibliothèque d’Orléans : son origine, sa formation, son développement, Orléans, Herluison, 1894, Google
(p. 188) Cependant Septier travaillait toujours au recolement de tous les livres réunis à Bonne-Nouvelle, sans pouvoir supposer un instant qu’ils lui seraient enlevés. [...] À cette époque commença une véritable dilapidation. Le 25 frimaire an VII (15 décembre 1798), une circulaire ministérielle prescrivait l’envoi à Paris de tous les cartulaires que l’on trouverait dans les dépôts des départements, et, le 9 nivôse (29 décembre) de la même année, les administrateurs du Loiret invitèrent le bibliothécaire de l’école centrale à s’entendre avec l’archiviste (1) pour cette recherche. Le 30 ventose an VIII (21 mars 1800), Septier leur écrivait:
Vous m’avez chargé, par votre lettre du 13 nivôse an VII (2 janvier 1799), de faire, dans tous les dépôts du département, la recherche des cartulaires des ci-devant instituts religieux. Le fanatisme en a soustrait plusieurs, le vandalisme et l’ignorance en ont détruit un grand nombre.
Enfin, le 16 germinal an VIII (6 avril 1800), le préfet informait le ministre de l’Intérieur que le citoyen Septier avait adressé, à Paris, trente-quatre volumes dont suit la désignation. [...](1) L’archiviste de la municipalité était le chanoine Dubois, et celui du Loiret était François-Nicolas Moutier, ex-féodiste de SaintBenoît-sur-Loire, en remplacement du notaire Chevreuil.
(p. 205) Après tous ces prélèvements, opérés sur les dépôts, on vendit encore, le 3 décembre 1806, plus de 20,000 volumes, pour le prix modique de 9,400 francs ; l’adjudicataire fut Coquelle, ex-Bernardin, chanoine honoraire de l’église d’Orléans, qui s’associa avec Jacob pour le débit et la vente de ces acquisitions(1), comprenant 4,700 in-fol., plus de 1,600 in-4°, et le reste des in-12. Toutes ces opérations furent résumées dans une lettre que Septier écrivait, le 6 juin 1818, au comte de Rocheplatte, maire d’Orléans.
(1) Cette association donna lieu à un échange de rapports assez vifs. Des soupçons s’élevèrent entre Coquelle, acquéreur, et Jacob, qui avait été chargé de la vente et de la recette. On imprima un petit libelle avec ce titre : Digue opposée aux calomnies répandues, dit-on, par le sieur Coquelle contre le sieur Jacob, son associé. L’abbé Dubois fut choisi comme arbitre du différend, qui se termina à l’avantage de Jacob. Un libraire de Paris, nommé Merlin, se mêla au débat, parce qu’il n’avait pu faire l’acquisition de ces livres qu’il ambitionnait. Septier avait parlé de l’affaire à un autre libraire, du nom de Nève, ce qui occasionna la rédaction de plusieurs lettres assez aigres, où Merlin ne ménageait pas le conservateur du dépôt. [...]
(p. 240) Le 7 mai, Petit-Semonville, secrétaire de la mairie, fut nommé bibliothécaire. [...] On ne pouvait faire un meilleur choix. M. Petit-Semonville était la régularité en personne. Aussi suffira-t-il d’énumérer tous les catalogues qu’il a dressés pour en donner une idée.
Le premier qu’il rédigea fut celui des autographes. L’abbé Dubois, théologal de la Cathédrale, mort le 2 septembre 1824, était un chanoine laborieux (voir sa donation à la bibliothèque, ms. 960, nouveau catalogue), qui, non content de publier à l’usage de la jeunesse sa Flore orléanaise, encore estimée des botanistes, malgré les lacunes et les imperfections qu’elle présente, s’occupa surtout du siège d’Orléans en 1429, dont il fit une étude particulière et savante, mise à profit par tous les historiens qui ont traité ce sujet. Prévoyant que le temps lui manquerait pour achever une œuvre aussi considérable, il eut l’idée généreuse de léguer à la bibliothèque ses manuscrits autographes (n° 451), et il ajouta même quelques autres manuscrits, recueillis par lui (nos 92, 116, 120, 293, 360) parmi lesquels se trouvent un grand nombre de documents, ayant rapport aux anciens États généraux. Il a laissé, du reste, sur la convocation des États généraux de 1788, un mémoire, qui reçut une haute approbation (n° 427).
Mais ce qui mérite un souvenir particulier, c’est la grande collection d’autographes qu’il fit. Elle embrasse surtout les hommes de la Révolution, qui ont des droits plus ou moins sérieux à figurer dans l’histoire orléanaise : on y trouve aussi une pléiade de noms illustres dans la littérature, les beaux-arts, la guerre, du dix-septième et du dix-huitième siècle. L’Académie d’Orléans y figure avec la plupart de ses membres et même avec plusieurs de leurs mémoires inédits, dont quelques-uns n’ont pas perdu tout leur intérêt.
Il ne suffisait pas d’avoir recueilli ces autographes, il fallait les mettre en ordre, les disposer alphabétiquement. Ce fut l’œuvre du bibliothécaire.
Société archéologique et historique de l’Orléanais, t. XXVII, 1898 : Mémoire sur les Anciennes stalles de la cathédrale d’Orléans, par M. G. Vignat, Google.
[Au sujet des destructions dans le chœur de la cathédrale en 1794 et du retrait des stalles.] Les lambris, eux, ne furent pas vendus. Ils furent déplacés, entassés d’abord dans une chapelle, puis dans des magasins où ils se trouvaient encore en 1818, époque à laquelle l’abbé Dubois écrivait :
Les dossiers des stalles ont échappé, comme par miracle, au vandalisme qui détruisait tous les monuments ; mais ces chefs-d’œuvre de sculpture sont relégués dans un magasin où ils sont exposés à la poussière, et, ce qui est mille fois plus dangereux, aux insultes des ouvriers qui n’en connaissent pas le prix, et, qui, les déplaçant sans précaution, brisent chaque jour les parties les plus saillantes des bas-reliefs.
Mgr Rousseau, évêque d’Orléans, avait fait placer en 1809 de nouvelles stalles dans le chœur de la cathédrale. L’abbé Dubois voulait qu’on y adaptat les anciens lambris. Il développe son projet et plaide avec chaleur sa cause dans une longue dissertation qui absorbe quatre ou cinq pages de sa brochure sur Sainte-Croix. Mais sa voix ne trouva pas d’écho, et les lambris restèrent dans leur magasin.
Charles Cuissard, Les chanoines et dignitaires de la cathédrale d’Orléans, Orléans, Herluison, 1900, p. 66-68, Gallica
Dubois (François-Noël-Alexandre), historien d’Orléans, naquit en cette ville le 9 septembre 1752. Après d’excellentes études au petit séminaire, il fut chargé d’enseigner dans cette maison, les mathématiques, la physique et l’histoire naturelle et l’évêque Louis-Sextius de Jarente le nomma chanoine titulaire de la cathédrale, en récompense de son mérite et de sa science.
C’était en 1787, au moment où le roi songeait à réunir les États-Généraux. Dubois fut chargé par la Société des sciences d’Orléans de rechercher les formes observées dans les provinces pour la convocation des anciens États, et le mémoire qu’il fit à ce sujet lui mérita les éloges de M. de Lamoignon. Pendant la Révolution, il trouva un refuge chez une parente de l’illustre Fénelon. Quand la paix fut rendue, il ouvrit une pension dans la rue de la Rose, près Saint-Euverte, où il reçut les enfants de ses anciens élèves et les fils d’artisans, chez lesquels il avait reconnu de l’intelligence et de l’amour pour le travail.
À cette époque de rénovation, Dubois s’efforça de démontrer l’importance de l’éducation donnée par les Frères des Écoles chrétiennes et lutta courageusement pour empêcher la propagation des doctrines Lancastriennes. La cause qu’il défendait triompha non sans peine et Villemain écrivait dans son rapport au roi :
Seul l’abbé Dubois s’est nommé dans cette mémorable lutte.
Vainqueur, il n’épargna rien pour développer chez les jeunes gens le goût pour l’histoire naturelle. Son grand plaisir était d’emmener ses élèves à la campagne ou dans la forêt, de cueillir des fleurs, de lés analyser sous leurs yeux et de leur en indiquer les propriétés médicinales, dont il faisait souvent l’essai sur de pauvres malades. Dans le but de plaire à ceux que charmait la botanique, il simplifia et généralisa la méthode de La Mark, et composa un traité pralique, qui jouit longtemps d’une juste réputation.
Au milieu de ses travaux, l’abbé Dubois n’oublia pas sa ville et il consacra ses veilles à la recherche des documents qui pouvaient servir à éclairer son histoire. Chacun connaît son Histoire du siège d’Orléans, restée si longtemps manuscrite et qui donne encore une faible idée des immenses matériaux recueillis par lui pour mettre en relief la figure sublime de Jeanne d’Arc.
Savant modeste, prêtre éclairé, il mourut le 2 septembre 1824, léguant à la bibliothèque de la ville tous ses manuscrits dont la lecture révèle des recherches énormes et une étude approfondie de documents ignorés ou méconnus aujourd hui.
- Les manuscrits de l’abbé Dubois sont conservés à la Bibliothèque sous les n° 411 bis et 451 bis. Ce dernier numéro comprend six volumes. La donation de ses mss. est cotée n° 960, liasse 4.
- Mémoire pour les Sœurs de la Croix. Orléans, Darnault, 1815, in-8 de 40 p.
- Réflexions d’un catholique sur les nouvelles prétentions de la commission de l’Instruction publique à l’égard des Frères des Écoles chrétiennes dits de Saint-Yon. Paris, Testu, s. d., in-8.
- De la nécessité de réorganiser l’éducation de la jeunesse. Orléans, Darnault, 1814, in-8 de 27 p.
- Question importante : les Frères des Écoles chrétiennes peuvent-ils adopter la méthode d’enseignement, connue sous le nom de méthode de Lancaster ou méthode d’enseignement mutuel. Orléans, Darnault, juillet 1817, in-8 de 25 p.
- Plan d’ instruction publique. Orléans, Guyot, 1822, in-8.
- Est-il avantageux aux habilants d’Orléans qu’on établisse une école d’enseignement mutuel ? Orléans, Darnault, 1819, in-8.
- Réponse des défenseurs des Frères des Écoles chrétiennes à un long article du Moniteur universel relatif à l’instruction publique. Orléans, Darnault, 1818, in-8 de 24 p.
- Notice et description de l’église Sainte-Croix d Orléans. Orléans, Darnault, 1818, in-8 de 50 p.
- Est-il possible d’établir dans tous les chefs-lieux de département un collège royal, dans lequel l’éducation serait gratuite, chrétienne et religieuse, en procurant en même temps au Gouvernement une économie annuelle de plus d’un million et en diminuant d’environ 600 francs la dépense, que font les parents pour chacun de leurs enfants, qui étudient comme externes dans les collèges royaux. Orléans, Darnault, 1818, 64 p. in-8.
- Méthode éprouvée par laquelle on peut parvenir facilement et sans maître, à connaître les plantes de l’intérieur de la France et en particulier celles d’Orléans. Orléans, Darnault, 1804, in-8 ; Paris, Cretté, 1825, même ouvrage avec un faux-titre : Paris, 1833, avec le changement du nom des mois républicains ; Paris, Cotelle, 1840, édition refondue et augmentée ; Paris, 1857, in-8 ; mss. 1039-1040 d’Orléans.
- Minute française du procès de condamnation de Jeanne d’Arc, dans Buchon, t. IX, édit. de Monstrelet ; Panthéon littéraire, volume de Mathieu de Coucy et de la Pucelle, préliminaires, p. 8 ; nouvelle collection des Mémoires de Michaud et Poujoulat, 4e série, t. III.
- Histoire du siège d’Orléans publiée par P. Charpentier, avec une notice sur l’abbé Dubois, par Ch. Cuissard, et un plan de la ville d’Orléans à cette époque. Orléans, Herluison, 1894, in-8.
- Notice historique sur Jeanne d’Arc. Orléans, 1824, 16 p. in-8, et les monuments élevés en son honneur.
- Troisième question importante. Orléans, Darnault-Maurant, mars 1819, 20 p. in-8.
- Les chanoines du chapitre qu’on nomme chanoines honoraires sont-ils aussi véritablement chanoines que ceux appelés chanoines titulaires, 13 décembre 1823, 14 p. in-fol., ms. 4015,3.
Cf. Aufrère-Duvernay, Notice sur l’abbé Dubois, Orléans, 1846 ; — E. Bimbenet, Recherches sur l’origine de la Bibliothèque d’Orléans, dans les Mémoires de la Société d’agriculture, sciences, etc., d’Orléans, t. XX, p. 93 ; — Dictionnaire de Feller ; — Biographie des hommes vivants, 1e édition ; — Mahul, Annuaire nécrologique, année 1824, Paris, Ponthieu, 1725, p. 100-101 ; — Parisot, Biographie universelle de Michaud ; — Vergnaud, Notice sur la Porte-Saint-Jean, p.16 ; — Un mot de réponse à la dernière brochure de l’abbé Dubois, Orléans, veuve Huet-Perdoux, s. d., 15 p. in-8.
Dunand, Histoire complète de la Bienheureuse Jeanne d’Arc, vol. II, nouvelle éd., 1912, p. 473-474, Archive
L’abbé Dubois, d’Orléans, et son Histoire du siège.
L’abbé Dubois (François-Noël-Alexandre) naquit à Orléans le 9 septembre 1752. Après de bonnes études qu’il fit au petit séminaire, il y professa dix ans les sciences mathématiques, physiques et naturelles. En 1787, son évêque le nommait chanoine titulaire. Pendant les années de la Terreur, l’abbé Dubois, qui avait refusé de prêter serment à la constitution civile du clergé, demeura néanmoins dans Orléans. Lorsque des temps meilleurs revinrent, il se consacra de nouveau à l’éducation de la jeunesse et ouvrit une pension dans la rue de la Rose, près Saint-Euverte. Toute sa vie, il s’occupa avec le plus vif intérêt des questions relatives à l’instruction publique et des sciences mathématiques et naturelles. Nommé démonstrateur au jardin de botanique, il publia une Flore, qui, malgré quelques erreurs, rendit de vrais services. Mais les travaux qui devaient faire vivre son nom dans la mémoire de ses compatriotes étaient d’une autre sorte : ils se rapportent à l’histoire d’Orléans et à celle de Jeanne d’Arc sa libératrice. En 1777, il écrivait une dissertation sur la mission divine et surnaturelle de la Pucelle. La nomination de l’abbé Dubois comme archiviste de la mairie d’Orléans lui permit de recueillir les documents et matériaux avec lesquels il reconstitua la ville de 1428-1429, et écrivit l’Histoire du authentique et critique du siège. L’admirateur de Jeanne d’Arc mourut, le 2 septembre 1824, dans sa ville natale. Il léguait ses livres de théologie au séminaire, et à la bibliothèque de la ville tous ses manuscrits.
L’Histoire du siège d’Orléans, mémoire inédit de l’abbé Dubois, comprend neuf dissertations qui ont pour titres :
- Pièces authentiques, auteurs et plans sur lesquels est appuyée l’Histoire du siège d’Orléans ;
- Journal du siège ;
- Première enceinte d’Orléans ;
- Description du bourg d’Avenum ou Avignon, réuni en 1345 à la ville d’Orléans ;
- Description détaillée d’Orléans en 1428 ;
- Positions des boulevards et bastilles anglaises ;
- Observations critiques sur les auteurs qui ont décrit le siège d’Orléans ;
- Délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc ;
- Détermination du nombre des habitants et des soldats que les Anglais ont eu à combattre.
Les lecteurs qui tiendraient à suivre tous les incidents du siège d’Orléans, et à se rendre compte des indications données par les auteurs du temps, trouveront dans le Mémoire de l’abbé Dubois un commentaire excellent du Journal du siège et autres chroniques.