A. Vallet de Viriville  : Charles du Lys, opuscules historiques relatifs à Jeanne d’Arc (1856)

Livre : Notice sur Charles du Lis

XIXNotice
sur Charles du Lis

Origine familiale

Charles du Lis, comme il nous l’apprend lui-même11, était fils de Michel du Lis, valet de chambre et chirurgien ordinaire du roi Henri II. Michel mourut en 1562 à Paris, où sa famille, fixée antérieurement, avait pris des alliances multiples. Cette branche se rattachait par une filiation directe et masculine à Pierre d’Arc, le plus jeune des frères de la Pucelle. Lorsque la famille fut anoblie en 1429, le nom patronymique qu’elle avait porté jusque-là fut changé en celui de du Lis, XXqui perpétuait, ainsi que leur blason, le souvenir éclatant des services rendus par cette héroïne à la couronne de France.

Charles du Lis sentait avec une grande vivacité la situation morale que lui faisait sa naissance. Au sein d’une société telle que celle du XVIe siècle, où la condition héréditaire servait de règle générale au classement des personnes, cette situation était en effet digne de remarque. Dans les opinions reçues alors, l’idéal de la noblesse consistait en une longue suite d’aïeux puissants et forts, surtout par l’épée. La race à laquelle appartenait Charles du Lis tirait tout son lustre d’une fille des champs, qui, sortie de la condition la plus humble, et par un genre de mérite presque sans exemple, s’était fait un rang unique dans l’histoire. Le descendant du sang de la Pucelle fit servir à la cause générale de la science historique ce sentiment privé.

Probables études et mariage à Orléans

Né au plus tard vers 155912, il épousa, vers 158013, une demoiselle d’Orléans, nommée Catherine de Cailly. Celle-ci remontait de son côté à un gentilhomme, Gui de Cailly, qui avait été le XXIcompagnon d’armes de Jeanne d’Arc. Personne n’ignore qu’Orléans fut le principal théâtre des exploits de Jeanne, et le lieu peut-être, ajouterai-je, où sa mémoire a été de tout temps le plus fidèlement honorée. Paris ne possédait point alors d’école pour le droit civil : celle d’Orléans était voisine et des plus renommées. Il y a lieu de conjecturer, d’après ces circonstances, que Charles du Lis fit dans cette ville ses études de droit. Il y prit sans doute les degrés dont il fut nécessairement revêtu, pour remplir les fonctions de magistrature auxquelles il ne tarda pas d’être appelé.

Méconnaissance historique de Jeanne d’Arc au XVIe siècle

À cette époque, c’est-à-dire vers la fin du XVIe siècle, les notions historiques relatives à la Pucelle s’étaient tellement obscurcies, que du Haillan, historiographe en titre de la monarchie, débitait, au sujet de cette héroïne, les contes les plus calomnieux. Deux camps partageaient alors les beaux-esprits de la littérature. Ceux-ci ternissaient à l’envi cette mémoire si pure ; ceux-là, moins nombreux, tentaient ou commençaient sa réhabilitation.

Concours pour l’inscription du monument d’Orléans

Le monument érigé sur le pont d’Orléans en l’honneur de la libératrice, fut mutilé, en 1567, par le canon des guerres civiles. À quelque temps de là eut lieu la restauration et comme une nouvelle inauguration de l’édifice. Lorsqu’il s’agit de graver ou de composer l’inscription XXIIdu monument, qui jusqu’alors en avait été dépourvu, une sorte de concours s’ouvrit entre les poètes et littérateurs de l’époque. Cette conjoncture fournit au jeune du Lis une occasion d’entrer sur la scène du monde, et de signaler son zèle pour une cause qui était à la fois celle de sa famille et de sa patrie. Ce concours, dont il fut le centre ainsi que l’organe, et dont il paraît avoir pris l’initiative, le mit en rapport avec tout ce que la France comptait d’écrivains distingués. Il fut de la sorte le correspondant de Peiresc, de Pasquier, de Malherbe, des frères Sainte-Marthe, et de quelques autres14 moins illustres. Il s’unit avec plusieurs d’entre eux par les liens d’une solide et honorable amitié.

Homme de sentiment et de raison tout ensemble, Charles du Lis communiqua donc et soutint l’impulsion de cette œuvre poétique et collective. Dans ce pays enthousiaste qui est le nôtre, il commença ainsi par déterminer, au sein de l’opinion, un retour passionné en faveur de l’héroïne à qui la France devait et doit un perpétuel honneur.

Charles du Lis a recueilli, en XXIIIplusieurs publications successives, les monuments, plus curieux, il faut l’avouer, que valables, au point de vue littéraire, de cette espèce de joute poétique, célébrée, pour la plus grande gloire de la Pucelle, par les condisciples de Malherbe et les élèves de Du Bartas.

Lui-même s’associa comme émule à cette lutte, en se réservant toutefois une position quelque peu séparée de l’arène commune. Au lieu de traiter le sujet direct du concours, il adressa au roi Henri IV une pièce de vers, dans laquelle il sut mêler adroitement, au panégyrique de son aïeule, l’éloge du prince régnant et les hommages de sa propre gratitude. Les vers de du Lis, sous le rapport du talent, prouvent qu’il n’était pas indigne de présider, comme tenant, à ce tournoi littéraire.

Naissance d’un mouvement de défense de la mémoire de Jeanne

Puis, à la suite et à la faveur de cet élan sympathique, il appuya par des moyens plus durables le mouvement intellectuel qu’il avait heureusement déterminé. De concert avec un certain nombre d’érudits et de jurisconsultes, comme lui, tels que Pierre Grégoire15, Jean Hordal16 et Estienne Pasquier17, il prit en main XXIVla défense sérieuse et raisonnée de cette victime, dont l’infortune seule égala l’héroïsme, et qui, attachée une fois sur le poteau d’infamie par ses ennemis vaincus, l’avait été une seconde fois, dans l’opinion des hommes, par la calomnie et l’ingratitude.

Les premiers, ces écrivains élevèrent enfin ou du moins commencèrent de faire triompher en sa faveur une voix impartiale, la voix de la justice et de la vérité, qui est celle de l’histoire. Les premiers, ils firent succéder, à de vaines déclamations, le langage des faits, en publiant des fragments étendus de divers textes authentiques et notamment du procès de condamnation, le plus éloquent plaidoyer qui pût servir à venger sa mémoire.

Premiers travaux généalogiques

Charles du Lis prit également à cette œuvre nouvelle une part considérable et distinguée. Comme chef de sa branche, indépendamment des traditions domestiques, il conservait avec un soin jaloux des titres précieux relatifs à l’histoire de sa famille. Des recherches multipliées, une correspondance étendue, sa position sociale et, comme nous le verrons tout à l’heure, la nature de ses fonctions, lui permirent de coordonner ces matériaux et de les produire avec une autorité toute spéciale.

Les écrits de ce genre émanés de la plume de Charles du Lis constituent le principal titre qui le recommande à l’attention de la postérité. XXVNous y reviendrons à plus d’une reprise dans le cours de cette édition, dont ces écrits forment la matière principale. Nous placerons à la fin du présent morceau une notice bibliographique des divers ouvrages, tant imprimés que manuscrits, qu’a laissés Charles du Lis. En ce moment, nous devons nous borner à les mentionner, et nous poursuivons l’esquisse de sa vie.

Substitut du procureur-général du Parlement de Paris (19 mars 1593)

Charles du Lis s’attacha de bonne heure à la fortune d’Henri IV. La Ligue ayant envahi le parlement de Paris, il y eut schisme, comme on sait, dans ce grand corps de l’État et le parlement royaliste fut installé à Tours. Maître Charles du Lis obtint du roi un office de substitut du procureur-général près cette cour, et fut reçu à Tours le 19 mars 1593. Sa place, à ce qu’il paraît, fut créée pour lui, et, bien que cette charge fût vénale, par une spéciale faveur le roi la lui accorda sans finance.

Vers le même temps, selon toute vraisemblance, Charles, ainsi que son frère Luc du Lis, fut employé

en diverses charges, commissions et négociations, dont ils s’acquittèrent dignement18.

Mais la carrière du jeune magistrat, tant qu’il conserva ce rang subalterne, paraît n’avoir laissé aucune trace sensible dans l’histoire XXVIgénérale.

Avocat-général près la Cour des aides de Paris (8 janvier 1602)

Charles du Lis, en 1602, fut promu avocat-général près la cour des aides de Paris.

Dans son épître au roi, déjà citée, il fait allusion, en ces termes, au double emploi qu’il remplit successivement dans les rangs de la magistrature :

Il me souvient encore et souviendra toujours

Que pour t’avoir servy au parlement de Tours,

Ayant part aux secrets de tes plus grands affaires

Au parquet de tes gens à l’Estat nécessaires,

(Je diray tout cecy sans m’en glorifier)

Tu voulus, ô grand roy, pour me gratifier,

Par un édit exprès qui me fut favorable,

Créer à mon sujet un office honorable,

Dont je me vis pourvu, quasi sans y penser,

Sans brigue, sans courir et sans rien financer :

Voire mesme en un temps où l’argent assez rare

Eût excusé de voir un trésorier avare.

Et comme on voit un bien d’un autre réussir,

Ta majesté voulut encore me choisir,

Entre les contendans qui poursuivoient l’office

D’advocat général, dont je fais l’exercice

Pour maintenir tes droits et te donner moyen

De garder l’intérest du public et le tien

En la cour souveraine où ta justice sainte

Entretient ta grandeur et tes subjects en crainte,

Faisant également, sans fraude et sans abus,

Rendre par les subjects à Cæsar ses tribus.

XXVIIPuis m’ayant en cela ta faveur départie,

Tu me remis encor la meilleure partie.

Du prix de cet office, et ainsi m’obligeant,

Tu voulus préférer mon service à l’argent19.

Du Lis fut reçu à la cour des aides le 8 janvier 1602

aux gages ordinaires de trois cent trente-trois escus un tiers,

en remplacement et par résignation de Henri Aubert, son prédécesseur20. Il fut reçu, disent formellement les registres,

sur informations faites d’office par la cour et après que, par ses mérites, il a été dispensé de l’examen21.

Utiles réformes internes à la Cour

XXVIIICharles du Lis inaugura son ministère près cette cour de justice en provoquant d’utiles réformes au sein de son administration intérieure. La coutume des mercuriales tendait à s’abolir par négligence et désuétude, tandis que les féries ou vacances se multipliaient sans règle et sans limite. Aux rentrées de la Saint-Martin 1603 et de la Quasimodo22 1604, Charles du Lis supplia la cour d’observer à l’avenir ces solennités et de les consacrer, toutes affaires cessantes, aux mercuriales d’usage. Il demanda en outre qu’il fût tenu registre, à l’avenir, de ces conférences, réduites à deux jours par année. Cette requête fut accueillie, et lui-même, à la mercuriale de la Saint-Martin 1605, montra l’usage utile que l’on pouvait faire de ces entretiens XXIXpériodiques de la compagnie. Il proposa de

régler les féries et de les modérer à l’instar du parlement et de la cour des comptes.

Dans une autre assemblée du même genre, il mit la main à des matières plus fondamentales.

Comme les maximes de la cour, pour juger certains cas, — dit le texte des archives, — sont de beaucoup changées et altérées, et bien souvent se trouvent les arrêts de la dernière chambre contraires à ceux de la première, supplie la cour de nommer des députés pour faire registre secret des questions et maximes générales qui seront jugées par les arrêts, afin qu’elles soient suivies et observées pour l’honneur de la justice et le soulagement du public.

Plus tard, en 1607, à la mercuriale de la Saint-Martin,

Il supplie la cour de commettre aucun de Messieurs pour vérifier et faire une matricule de toutes les levées et impositions sur le peuple dans le ressort de la cour, afin que la matricule ainsi faite, toutes lesdites levées soient certaines et réglées.

Vigilant défenseur des privilèges et des prérogatives de la Cour

Du Lis, en même temps, se montra, comme le furent en général tous les magistrats de ces temps, le vigilant défenseur, même contre l’autorité royale, des privilèges et des prérogatives du corps auquel il était attaché. Dès les premières XXXannées de son entrée en fonctions, il requiert à plusieurs reprises

la cour de députer aucun de Messieurs pour supplier Sa Majesté d’abolir

un conseil judiciaire de finances alors connu sous le nom de la chambre royale.

Un acte de fermeté qui, semble-t-il, freina sa carrière mais renforça sa réputation au sein de la Cour (16 décembre 1616)

Dans le cours de sa carrière, du Lis fut plus d’une fois témoin et acteur de ces épisodes politiques qui venaient par intervalles susciter une vive agitation au sein de ces assemblées parlementaires. Le vendredi 16 décembre 1616, les chambres étaient réunies en conseil dans le lieu ordinaire de leurs séances, au Palais, près de la Sainte-Chapelle. Le comte de Soissons se présente à la porte de la cour, muni de lettres de justice signées du roi, et assisté, aux termes de ces lettres, de MM. de Thémines, maréchal de France, Le Camus de Pont-Carré, de Châteauneuf, président Jeannin ; tous quatre conseillers d’État. Il apportait à la cour, au milieu d’une grande presse de peuple, émue de cet événement, divers édits bursaux, récemment frappés au nom du roi, pour qu’ils fussent enregistrés séance tenante et sans examen.

Le premier président, Nicolas Chevalier23, accueillant le message avec toutes les formes d’un cérémonial minutieusement XXXIréglé, fit entendre à la députation une pompeuse harangue, où de véhémentes représentations se mêlaient à l’expression du respect de la cour et de sa soumission pour la royale volonté. Le premier président paya bientôt la hardiesse de ce discours, joint à quelques griefs analogues, par un exil momentané.

Après lui, l’avocat-général du roi, Charles du Lis, prit à son tour la parole et prononça, dans le même sens, un réquisitoire, dont nous reproduirons cet extrait :

Puisque MM. du conseil de Sa Majesté ont trouvé bon de la porter à ce commandement souverain, sans que la cour en ait donné aucun sujet par reffus ni difficulté d’entrer en la vérification de ces édits ; nous nous contenterons de vous dire que, comme nous n’avons participé à ce remède extrême qu’on ne doit appliquer qu’aux maladies extrêmes, nous ne serons aussi responsables des événements qui en pourraient arriver.

Messieurs, ce qui nous fait appréhender, et nous meut de parler ainsi, est que nous savons qu’il y a deux sortes de loix en France : les unes, de nos rois, qui les peuvent faire et changer selon leur bon plaisir ; les autres sont celles du royaume qui sont et doivent être inviolables. Entre lesquelles est celle-cy que nos rois ont eux-mêmes établie et religieusement observée, tous successivement depuis deux ou trois cens ans : de ne faire publier aucuns édits ni ordonnances, concernant XXXIIles aydes, tailles et gabelles, et autres impositions sur le peuple, sans être vérifiées en cette compagnie, pour en faciliter l’exécution et la rendre plus supportable à ses sujets. Et savons encore qu’ils ont toujours estimé que de violer cette loy, c’étoit ébranler celle par laquelle ils sont obéis.

Cette ligne de conduite, jointe aux talents distingués de Charles du Lis, bornèrent, selon toute vraisemblance, son avancement dans sa carrière. Ils lui valurent, d’un autre côté, l’accroissement de sa considération personnelle, notamment au sein de sa compagnie. L’avocat-général du roi ne tarda pas à devenir l’âme du parquet et l’organe aimé de la cour des aides dans ses relations extérieures ou dans la négociation de ses plus délicates affaires.

Esclandre contre les gens du Roi (16-17 juin 1619)

Il nous reste toutefois à citer un dernier trait, dans lequel le succès, si ce n’est le bon droit, ne resta pas de son côté, bien qu’il fût personnellement acteur de cette scène et qu’elle eût pour théâtre l’intérieur même de sa compagnie.

Le 16 juin 1619, Charles du Lis, en entrant à l’audience, et, plus tard, une seconde fois, au moment de prendre la parole pour les fonctions de son ministère, salua les conseillers, en ôtant son bonnet, et ne reçut, de leur part, aucune marque de réciprocité en réponse à cet acte de déférence ou de courtoisie. À l’issue de la XXXIIIséance, il alla trouver le président et se plaignit de ce qui s’était passé. Ce dernier, érigeant en théorie le fait même qui lui était déféré, repoussa la réclamation de l’avocat-général. Le lendemain, Charles du Lis, assisté de ses deux collègues, revint à l’audience. Un conseiller rapporta quelque affaire dans laquelle, précisément, il appelait, par une sorte d’insinuation de blâme, la réplique des gens du roi.

Aussitôt qu’il eut fini, le dit du Lis, sans ôter son bonnet, ni dire Messieurs comme il est accoutumé, ayant les bras croisés sur le barreau, ses deux confrères aussi couverts, commença à dire qu’en cette affaire, il s’agissait, etc., et quelques autres paroles qu’il proféra. Quoi voyant, le président de la chambre, pour leur donner aucun moyen de se mettre en leur devoir, leur auroit dit, comme c’est l’ordinaire aux gens du roy descouverts avant que parler : Gens du roy, vous estes découverts24. Le dit du Lis auroit répliqué en ces termes : Pardonnez-moi, monsieur le président, nous sommes couverts. Et lui auroit répliqué le dit sieur président qu’ils étoient véritablement couverts, mais XXXIVqu’ils ne le devoient pas être. A quoi le dit du Lis ayant répliqué qu’entrant en la chambre, ils auroient tous trois salué Messieurs et qu’on ne leur avoit point rendu et qu’ils n’étoient tenus saluer la cour puisqu’on ne leur rendoit point, le dit sieur président Maupou auroit réparty, que nul conseiller ni président, n’entreprennent d’opiner ni de faire aucune proposition à la cour, qu’ils n’aient premièrement mis la main au bonnet et saluant la compagnie, commencé par Messieurs. A plus forte raison les gens du roy, qui ne sont que parties requérantes. Le dit du Lis auroit soutenu que si on ne les saluoit, ils ne devoient saluer. L’affaire mise en délibération, la cour, les chambres assemblées, a ordonné que les gens du roy entrant à l’audience et ès chambres d’icelle, la dite cour séante, seront tenus de saluer la compagnie, et lorsqu’ils seront en leurs places et voudront parler, de se découvrir et commencer par ce mot de Messieurs. Et leur sera le présent arrêt prononcé en l’une et l’autre des dites chambres par le président y séant. Il est retenu que les gens du roy ou l’un d’eux entrant à l’audience et ès chambres de la cour et lorsqu’ils voudront parler, les présidens et conseillers qui seront assis en leurs places ne se découvriront ; ains se maintiendront en l’autorité et dignité de leurs charges, en la manière accoutumée.

Retrait progressif, puis résignation (8 mai 1629)

À partir de 1620 environ, les mentions de Charles du Lis deviennent de moins en moins fréquentes dans les registres. Atteint probablement par l’âge et le besoin de repos, on le voit se relâcher peu à peu de l’assiduité, de l’activité XXXVde ses fonctions. Par lettres approbatives du roi en date du 8 mai 1629, et sur la résignation du titulaire, Me Le Bossu fut pourvu de son office et fut reçu, comme avocat-général en la cour des aides, le 3 août de la même année25.

Décès entre 1631 et 1635

Nous ignorons la date exacte à laquelle mourut Charles du Lis ; mais on peut la limiter d’une manière très-approximative. Du Breton, dans un ouvrage publié en 1631, le mentionne comme une personne vivante26. Il n’existait plus en 1635, époque à laquelle fut réimprimé un de ses ouvrages composé, dit le titre, par feu messire Charles du Lis27.

Catherine de Cailly, une compagne aimée et lettrée

Catherine de Cailly, épouse de Charles du Lis, paraît avoir été une personne très-distinguée. Charles du Lis la mentionne ou fait allusion à cette dame, en plusieurs endroits de ses écrits28. XXXVILes termes dont il use en ces endroits témoignent des sentiments peu communs que lui avait inspirés la compagne de sa vie. Mademoiselle du Lis (car c’était ainsi qu’on appelait la femme d’un magistrat de son rang ou d’un écuyer) partageait les goûts et le talent littéraires de son mari. Le Recueil d’inscriptions de 1628 se clôt par un sonnet dont elle est l’auteur29.

Étienne Pasquier, un collègue devenu ami de la famille

Étienne Pasquier, avocat-général à la cour des comptes, était devenu l’ami intime de son collègue. Un commerce quotidien, cimenté par de multiples sympathies, unissait à M. et à Mme du Lis l’auteur des Recherches de la France. On voit, par les lettres de Pasquier, qu’il faisait grand cas, même littérairement parlant, et du mari et de la dame. L’une de ces lettres, entre autres, est, pour notre goût, complètement à l’avantage de Catherine de Cailly. En voici le texte tout entier.

Pasquier à mademoiselle du Lis.

Vous me fistes cet honneur, le jour d’hier de me voir l’après-disnée : et la nuit suivante (comme j’eus deux heures à moy), je traçay ce sonnet que je vous envoye, non comme bien fait, ains seulement pour vous tesmoigner que je ne veux demeurer ingrat envers vous de l’honneur qu’il vous a plu me faire, en visitant celuy au XXXVIIquel il ne reste qu’une bonne volonté pour faire plaisir et service à M. vostre mary, mon meilleur amy, et à vous, toutes et quantes fois que l’occasion se présentera et que désirerez en faire espreuve. A Dieu ; de Paris, ce vendredi matin 19 de septembre 1614.

Sonnet.

Tu m’as donc veu, bel esprit de la France,

Qui loge en toy, et la perfection,

Et de tous temps es en possession

De nous braver par ta chaste arrogance.

Mais qu’as-tu veu ? celui qui vit en transe ;

Qui, dans Paris, a fait profession

D’estre un hermite, ainçois un Ixion

Las, affaissé, qui roule et ne s’avance.

Brief, me voyant tu vois d’un mesme pas

L’homme qui vit et vivant ne vit pas,

Atténué de sa longue vieillesse30.

Pour me porter le baston je portois

Quand tu m’as fait, au doux son de ta voix,

Dans mes vieux ans retrouver ma jeunesse.

Response de la demoiselle à Pasquier, le samedy 20.

Pasquier, sage Nestor, vous estes parvenu

A un âge où chacun est désiré d’atteindre

Et dont vous ne devez aucunement vous plaindre,

Estant comme un oracle entre nous recogneu.

XXXVIIISi vous n’estiez vieilly, vous ne seriez tenu

Pour ce grand orateur, qui aux cœurs peut empreindre

La joye et la douleur, faire espérer et craindre ;

Ny poëte entre nous le premier devenu.

Ne vous plaignez donc plus, que rien ne vous irrite :

Si, dans ce grand Paris, vivez comme un hermite,

S’il vous faut, pour marcher dans la chambre, un baston,

Vostre chambre est l’accueil des filles de mémoire ;

Vous estes leur Phébus, leur support et leur gloire :

Vostre baston les règle et leur baille le ton.

Pasquier à la demoiselle, le dimanche 21.

Je suis entre Apollon et vous ma Mnémosyme ;

Quant est de mon trespas, je ne l’ay redouté ;

Sinon qu’en me perdant je perds votre beauté,

C’est-à-dire l’objet d’une dame divine31.

Descendance et postérité

Charles du Lis survécut aux mâles de la branche aînée de sa famille32. Son frère Luc vivait en 1628 et mourut sans postérité. Du mariage de Charles avec Catherine de Cailly naquirent deux fils et deux filles. Le premier enfant s’appela Charles comme son père.

Charles du Lis, fils

Un document peu connu fournit, au sujet de ce XXXIXjeune homme, la courte notice biographique que voici :

Charles du Lis, arrière-petit-neveu de la Pucelle d’Orléans, boursier du collège de Boissy à Paris, quoique étranger à la famille des fondateurs, fut pourvu par le chancelier de l’Université de la charge de principal dudit collège. Agé de dix-sept ans, il succéda à son prédécesseur, sur la démission de celui-ci, le 29 juin 1602. Il est surprenant de voir un principal sous la tutelle ou curatelle de son père, même après sa majorité. Charles du Lis, avocat-général de la cour des aides, a toujours gouverné le collège du vivant de son fils. Étoit-il foible d’esprit ?… Un tel gouvernement a duré vingt-sept ans. Charles du Lis mourut le 26 juillet 1629, âgé de 44 ans, et fut enterré dans la chapelle du collège33.

Aux termes des statuts de l’Université, la charge de principal entraînait le célibat de la part du titulaire. Charles du Lis le fils mourut donc sans postérité.

Un second fils sans postérité connue

Charles du Lis, avocat-général, avait rédigé un projet de lettres-patentes, LXdont le texte se conserve parmi les manuscrits de Peiresc à Carpentras, et dont nous aurons occasion de reparler. Ces lettres patentes, analogues à celles que lui-même avait obtenues en 1612 pour lui et son frère, auraient eu pour objet de conférer à son fils, marié à une demoiselle de Cailly, l’autorisation de porter sur les armes paternelles écartelées l’écu de Cailly, en cœur. D’après cela, notre personnage aurait eu un second fils marié. Mais les lettres en question demeurèrent à l’état de projet, et cette alliance ne laissa point de postérité qui nous soit connue.

Françoise du Lis

Françoise du Lis, la première des filles, épousa Louis Quatrehommes et fut mère d’autre Louis Quatrehommes. Le gendre et le petit-gendre de Charles du Lis furent conseillers à la cour des aides et perpétuèrent, dans cette magistrature, le souvenir de l’avocat-général.

Catherine du Lis

Enfin, Catherine du Lis, la dernière, fut mariée à Richard de Pichon, trésorier du roi en Guyenne. Ils eurent pour uniques héritiers François et Valentine de Pichon, leurs enfants : François se fit carme et Valentine carmélite à Bordeaux.

Œuvres de Charles du Lis

Imprimés

Les ouvrages de Charles du Lis sont les suivants, rangés, autant que possible, par ordre chronologique :

I. De l’Extraction et parenté de la Pucelle d’Orléans, LXIavec la généalogie de ceux qui se trouvent descendus de ses frères. Paris, 1610, in-4° ; Factum de quatre pages, sans titre ni marques bibliographiques.

II. Discours sommaire tant du nom et des armes que de la naissance et parenté de la Pucelle d’Orléans et de ses frères. Paris, 1612. In-8°.

III. Lettres patentes du 26 octobre 1612, pour augmentation d’armes en faveur de Charles et Luc du Lis, imprimées, pour la première fois34, sans date ni marque, en un cahier in-12. (Plusieurs fois réimprimées depuis.)

IV. Inscriptions pour les statues du roy Charles VII et de la Pucelle d’Orléans qui sont sur le pont de la dite ville. Paris et Orléans, 1613. Dix-sept pages imprimées in-4°. (Réimprimées par l’auteur, avec développements, en 1628, sous le titre de Recueil, etc.)

V. Traité sommaire de l’origine et progrès des offices d’élus, etc. Paris, 1618. In-4035.

VI. LXIIRecueil de plusieurs inscriptions proposées pour remplir les tables d’attente estans sous les statues du roy Charles VII et de la Pucelle, etc., etc. Paris, 1628 ; Edme Martin, libraire. In-4° ; figures.

VII. Traité sommaire tant du nom et des armes, etc., etc., de la Pucelle et de ses frères. Paris, même date, même libraire, même format. (Imprimé à la suite de l’ouvrage précédent36.)

Manuscrits

Indépendamment de ces imprimés, nous pouvons signaler deux ouvrages ou recueils manuscrits, composés par Charles du Lis.

Ancien livre de la cour des aydes de 1360 à 1539

VIII. Le premier se trouve indiqué dans la bibliothèque historique de la France (tome III, nos 33.894, et 33.895), sous le titre suivant : LXIIIAncien livre de la cour des aydes de 1360 à 1539, etc.

Il consiste en principal dans une collection de pièces relatives à l’organisation de la cour des aides, à ses attributions et à sa jurisprudence. Il a été formé primitivement par Charles du Lis et annoté de sa main. Du Lis y a joint plusieurs autres morceaux sortis de sa plume. Tels sont divers traités ou notices sur l’origine des tailles, de la cour des aides, du parlement ; un mémoire sur les gabelles et leur origine chez les Romains ; des notes d’audience et des réquisitoires, plaidoyers ou allocutions prononcés et recueillis par Charles du Lis. On y trouve en outre une foule de pièces, tant imprimées que manuscrites, relatives aux impôts, au commerce, à l’industrie ; notamment un mémoire historique sur les soieries de Lyon, rédigé au commencement du règne de Louis XIII, etc.

La substance de ce recueil, contenant les ordonnances et arrêts, a été imprimée, en 1635, dans l’opuscule publié, comme il a été dit ci-dessus, par le libraire Charpentier. Après Charles du Lis, cette collection passa successivement, à ce qu’il semble, entre les mains de MM. Louis Quatrehommes père et fils, puis d’un conseiller à la cour des aides, nommé Bernard, dont les armes sont sans doute celles qui se remarquent sur le plat et le dos des volumes. Le recueil de du Lis LXIVfut continué et successivement augmenté par ses divers possesseurs. En 1776, lors du grand incendie, il fut exposé aux flammes et porte des traces fort sensibles de ce sinistre.

Ce recueil se conserve aujourd’hui à la direction générale des archives et remplit trois volumes in-folio, uniformément reliés de parchemin blanc, sous les cotes suivantes :

  • Z n° 763. Gabelles de l’an 1346 à 1651.
  • Z n° 764. Aides 1385-1650.
  • Z n° 765. Tailles 1392-1634 ; Élections 1410-1653.
Pièces relatives à sa famille ; perte du recueil ; copie retrouvée dans les manuscrits de Peiresc

IX. Le second ouvrage manuscrit de Charles du Lis est également un recueil, formé par lui, de pièces relatives à sa famille. Ce recueil passa successivement à MM. Gond de Vassigny et de Saint-Geniez, magistrats de la cour des aides. Ce dernier en fit don à ladite cour le 13 mars 177637. Il ne se retrouve plus aujourd’hui parmi les archives de ce corps judiciaire, qui ont été régulièrement centralisées à l’époque de la révolution française. Mais il subsiste, à la bibliothèque de Carpentras, parmi les manuscrits de Peiresc, n° X, un recueil qui paraît être la copie ou le double de celui qu’avait formé Charles du Lis.

Sur ma demande, appuyée par M. le ministre de LXVl’Instruction publique, M. le maire de Carpentras a bien voulu m’adresser, en 1854, deux notes étendues relatives à ce manuscrit. J’ai enrichi de ces deux morceaux le présent opuscule. Tous deux, je crois, ont été rédigés ou transcrits avec beaucoup de goût et d’intelligence par M. Lambert, bibliothécaire de Carpentras. Le premier offre le dépouillement complet du recueil38. L’autre est une copie fidèle d’un tableau généalogique de la famille de la Pucelle39. Il est hors de doute que ce recueil contient les minutes des divers matériaux réunis par Charles du Lis, pour la publication du traité historique relatif à sa famille.

A. V. V.

LXVIOn trouvera à la fin de cet opuscule deux tableaux généalogiques. L’un (tableau A) montre l’origine et la postérité de Charles du Lis, avocat général à la Cour des Aides, mort vers 1632 ; l’autre (tableau B) présente la filiation des diverses branches collatérales issues des frères de la Pucelle.

Notes

  1. [11]

    Voyez ci-après, pages 12, 13 et 74.

  2. [12]

    Michel du Lis eut trois enfants : Charles du Lis l’aîné, Luc du Lis et Jacques du Lis, nés tous trois avant 1562.

  3. [13]

    Charles du Lis, l’un des enfants de l’avocat-général, était né en 1585. Voyez le tableau généalogique.

  4. [14]

    Edmond Richer, auteur de la chronique manuscrite de la Pucelle (n° 4907, suppl. fr.), Charles de la Saussaye, Annales ecclesiæ aurelianensis, 1615, in-4°, p. 596, etc., mentionnent avantageusement Charles du Lis dans leurs ouvrages.

  5. [15]

    De republica, liv. VIII, chapitre XI, section 63, édition posthume de 1609, in-f°, page 208.

  6. [16]

    Heroinæ nobilissimæ Joannæ Darc historia, 1612, in-4°.

  7. [17]

    Recherches de la France, 1598, 1611, etc.

  8. [18]

    Voyez ci-après page 104.

  9. [19]

    Recueil d’inscriptions, etc., 1628, p. 66.

  10. [20]

    Archives de la cour, registre Z, 724, à la date.

  11. [21]

    Z, 736, page 115. La cour des aides vérifiait souverainement les pouvoirs de tous les officiers de sa juridiction. On nous pardonnera de citer à ce sujet les deux extraits suivants. En date du 2 juillet 1612 :

    Messire (ou Maître) Jean Thomas, pourveu de l’office d’avocat général en la cour (des aides ; collègue de du Lis), au lieu de messire Le Normand, n’ayant pu répondre sur la loy, arrêté que, n’étant capable d’exercer tel office, sera tenu de s’en défaire et ses lettres de provision à lui rendues. — (Registre Z, 696, f° 247).

    Du 22 août 1619 :

    Un nommé Lefevre, dit la Porte, qui avoit été longtemps comédien et néanmoins depuis dix ans avoit quitté la profession, se présenta à la cour avec des provisions que le Roy lui avoit accordées d’un office d’élu à Sens. Aux provisions dudit office étoient jointes des lettres de réhabilitation pour le rétablir en sa bonne fame et renommée, à cause de la profession qu’il avoit exercée. Les élus de Sens s’opposèrent à sa reception attendu son infamie. Corbin plaidoit pour le pourvu. Bataille pour les élus. Du Lis, avocat général, pour le Roy ; la cour refusa d’entériner les lettres. — (Registre Z, 698. p. 140).

  12. [22]

    La saint Martin 11 novembre ; la Quasimodo, premier dimanche après Pâques. Les mercuriales étaient ainsi nommées parce qu’elles avaient lieu le mercredi. Au Parlement, elles devaient, dans le principe, se tenir chaque semaine ; puis tous les mois, puis tous les deux mois. Enfin l’édit de Henri III rendu à la suite des états de Blois, en 1579, article 144, les réduisit à être tenues de six mois en six mois (voy. registre U 85, f° 1).

  13. [23]

    On trouvera sur ce personnage des renseignements inédits dans la Revue archéologique du 15 décembre 1855.

  14. [24]

    Cette formule, conservatoire et polie, était en même temps d’un emploi général et consacré. Lorsqu’un étranger, quel qu’il fût, pénétrait dans l’enceinte du tribunal, il devait se présenter la tête nue. Le président alors lui disait : Vous êtes découvert. Sur cette invitation, le nouveau venu, lorsqu’il y était autorisé par son rang, se couvrait.

  15. [25]

    Tous les détails qui précèdent sont tirés des archives de la cour des aides ; direction générale, à Paris, section judiciaire, pièce Z, n° 593, et registres Z, nos 695, 696, 698, 716, 720, 724, 734, 736, de l’an 1602 à l’an 1630, passim.

  16. [26]

    Histoire du siège d’Orléans et de la Pucelle Jeane, Paris, in-8°, deuxième page de l’advis.

  17. [27]

    Recueil des ordonnances, etc., concernant les élus, etc. Voyez ci-après, dans la liste des ouvrages composés par du Lis, pages XLI, XLII, note 2.

  18. [28]

    Voyez ci-après, pages 90 à 93, chapitre X.

  19. [29]

    Pages 62-63, à la fin de l’une des divisions de ce Recueil.

  20. [30]

    Étienne Pasquier, né en 1529, mourut l’année suivante, en 1615, âgé de 86 ans.

  21. [31]

    Œuvres complètes de Pasquier, 1723, in-f°, tome II, colonnes 667-668. — Peut-être faut-il lire… d’une flamme divine ?

  22. [32]

    Voyez ci-après page 107, note 1.

  23. [33]

    Abrégé chronologique de la fondation et histoire du collège de Boissy, avec la généalogie de la famille des fondateurs, 1724 ; réimprimé en 1762, par les soins de M. Chevillard, principal dudit collège. Paris, in-folio ; imprimé en taille-douce (Archives du collège, à la direction générale : M, n° 246, feuilles D-E).

  24. [34]

    Voyez ci-après page 110 (F. 394).

  25. [35]

    L’existence de cette édition ne saurait être révoquée en doute, quoique mes recherches assidues ne m’aient permis d’en retrouver aucun exemplaire. Elle est attestée par Févret de Fontette, Bibliothèque historique de la France, tome III, n° 34036. Cet ouvrage a d’ailleurs été réimprimé avec additions après la mort de l’auteur, sous ce titre : Recueil des ordonnances, édicts, déclarations, etc., concernant l’origine, progrez, etc., des éleus, etc., par feu messire Charles du Lis. Paris, Pierre Charpentier, libraire, 1636, in-8°. La Bibliothèque impériale de Paris possède un exemplaire de cet opuscule (dans l’F non porté).

  26. [36]

    Lenglet-Dufresnoy, dans son Histoire de Jeanne Darc, etc. Paris, 1753, in-12, 3e partie, page 297, mentionne ou indique une édition du Traité sommaire, en date de 1633. Mais comme on peut en juger par les termes dont il se sert, il n’avait pas vu cette prétendue édition qui n’existe pas et que l’on chercherait vainement sur la foi de cet auteur. Cette assertion inexacte a été répétée imprudemment par Fontette, tome II, n° 17224, et par d’autres bibliographes.

  27. [37]

    Voyez ci-après page 107.

  28. [38]

    Voyez ci-après page 108. Peiresc, nous l’avons dit, était l’ami et le correspondant de Du Lis. On sait d’ailleurs que ce magistrat éclairé devança Colbert en faisant copier, avec un zèle infatigable, une multitude de pièces originales, qui, grâce à cette transcription, ont été conservées à l’histoire.

  29. [39]

    Voyez tableau B.

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