Jean Hordal (1552–1618)
Jeanne d’Arc des humanistes.
- Histoire de Jeanne d’Arc (1612)
Chronologie
1552
-
Naissance à Nancy d’Isaac Georges, dit Jean Hordal, fils de Nicolas Georges, tailleur à Nancy, et de son épouse Nicole Hordal, issue d’une famille lorraine qui se revendique descendre d’une fille de Pierre d’Arc, frère de Jeanne.
Voir : Généalogie.
Son année de naissance est déduite de l’épitaphe figurant sur son portrait ou sa tombe, qui l’indique mort en 1618 à l’âge de 66 ans. Cf. Dom Calmet. — Son lieu de naissance est déduit du lieu de résidence de sa famille proche Cf. documentation Bernard-Michel/Eyraud.
~1567
(15 ans)-
Décès de sa mère.
Le 1er mai 1568, son père épouse en second noce Élisabeth Davillers.
1567
(15 ans)- 1567–1572
Il commence ses études qu’il poursuivra jusqu’à son doctorat de droit, probablement à Orléans.
Ces dates sont estimées par analogie avec d’autres cursus contemporains, comme celui de Grégoire de Toulouse (ci-dessous), né en 1540 et diplômé vers 1560, soit à l’âge de vingt ans. — Concernant l’Université, il est probable qu’Hordal ait fréquenté celle d’Orléans : le droit civil (ou romain) n’était alors enseigné ni à Paris, où il était interdit depuis le XIIIe siècle, ni en Lorraine. Orléans, proche et renommée pour son enseignement du droit, apparaît comme le choix le plus plausible. On sait par ailleurs qu’Hordal y séjourna, puisque c’est là qu’il fit la connaissance de Charles de La Saussaye, futur doyen du chapitre (lettre II à Charles du Lys, 1610, ci-dessous).
~1572
(20 ans)-
Hordal devient avocat au parlement de Toulouse.
1572
(20 ans)-
Fondation de l’Université de Pont-à-Mousson par le duc Charles III de Lorraine et son cousin, le cardinal de Guise.
Le duc, qui souhaitait affranchir la Lorraine de l’influence française, rêvait d’obtenir la création d’un évêché à Nancy, sa capitale, ainsi que d’une université. S’il ne parvint jamais à obtenir l’évêché, il put néanmoins fonder l’université, qu’il établit à Pont-à-Mousson, une bourgade située à équidistance de Nancy et des évêchés de Metz et Toul.
Lors de sa première rentrée, le 1er octobre 1575, l’Université ne comprenait que les facultés de Théologie et des Arts (cette dernière appelée aussi Collège), toutes deux confiées aux Jésuites, qui assumaient également les fonctions de chancelier et de recteur. — La faculté de Droit ne fut créée qu’en 1582, et celle de Médecine en 1591.
Les archives jésuites révèlent qu’un père Jean Hordal était maître au Collège, cf. Catalogue des jésuites. Plus âgé de cinq ans que notre Jean Hordal, il était en réalité son oncle, frère cadet de sa mère.
- 31 mai
Son père épouse en troisième noce Claudon Daulphagne, dit Flamant.
Naîtront deux belles-sœurs : Marie et Christine.
1575
(23 ans)-
Décès de son père Nicolas Georges.
Son oncle Jean Durand, époux de sa tante Marie Hordal, devient son tuteur légal.
À cette époque, la majorité civile en Lorraine était fixée à 25 ans.
1580
(28 ans)-
Fronton du Duc, jésuite et professeur de rhétorique au Collège de Pont-à-Mousson depuis 1578, compose une tragédie : L’Histoire tragique de la Pucelle de Domrémy, aultrement d’Orleans, jouée devant le duc le 7 septembre.
Elle sera publiée à Nancy l’année suivante : Gallica (éd. Champion, 1859). — Hordal listera l’œuvre dans la bibliographie de son Histoire, 1612, p. 156.
1582
(30 ans)-
Ouverture de la faculté de Droit. — Grégoire de Toulouse, docteur renommé de l’Université de Toulouse, est appelé par le duc de Lorraine pour en devenir le premier doyen.
Né vers 1540, il avait été avocat au parlement de Toulouse (1560–1572), puis professeur à Cahors (1572–1579), et à Toulouse (1579–1581). Hordal invoquera à plusieurs reprises son autorité juridique dans son Histoire de 1612.
Dès lors, une rivalité s’installe entre les Juristes de la nouvelle faculté, et les Jésuites, soucieux de conserver leurs privilèges : chancellerie, rectorat et préséance. Grégoire n’aura de cesse de les leur contester, d’autant qu’à Toulouse ces fonctions revenaient généralement à la faculté de Droit.
1587
(35 ans)- 7 oct.
Hordal est à son tour appelé, depuis Toulouse, à rejoindre la faculté de Droit de l’Université de Pont-à-Mousson comme professeur de droit civil et canonique.
Voir : Lettre de nomination. (Il y est nommé
Jean Georges, dit Hordal.
)Grégoire, doyen de la faculté et
compatriote toulousain
d’Hordal n’est peut-être pas étranger à sa nomination.La faculté compte alors trois professeurs : Grégoire de Toulouse, William Barclay (écossais) et Jean Hordal ; ainsi qu’un institutaire (chargé d’enseigner les Instituts de Justinien) : Humphrey Hély (anglais).
~1589
(37 ans)-
Mariage avec Sybille Étienne de Procheville, fille d’un magistrat de Pont-à-Mousson.
1590
(38 ans)-
Naissance d’un premier fils, Jean.
Son parrain est le futur évêque de Toul, Jean des Porcelets de Maillane, alors âgé de huit ans.
Les Hordal auront au moins douze enfants, dont six mourront avant d’avoir atteint l’âge adulte. Resteront : Jean (1590, qui lui succédera comme professeur à Pont-à-Mousson), Nicole (1600), Pierre (1602, religieux, prieur aux Trois-Épis, curé de Brisach et membre du conseil souverain d’Alsace), François (1604, juriste, avocat au parlement de Saint-Mihiel), Christophe (1609, abbé de Saint-Remi de Lunéville), Charles (écuyer, conseiller d’État).
1596
(44 ans)- 7 jun.
Balthazar Crock, poursuivant d’armes de Charles III (c’est-à-dire chargé de vérifier les armoiries, les titres de noblesse et les généalogies), date et signe son information confirmant que Jean Hordal descend bien de Pierre d’Arc du Lys, frère de Jeanne.
Lire : Information de la Noblesse de M. le docteur Hordal (éd. Bouteiller et Braux, 1878)
Les preuves avancées reposent uniquement sur la tradition familiale, attestée par les témoignages de personnes affirmant avoir toujours entendu dire que les Hordal descendaient du mariage d’Étienne Hordal avec Hauvy du Lys, fille de Pierre du Lys.
- 10 jul.
Hordal est annobli par Charles III :
- en vertu de l’annoblissement accordées par Charles VII à Jeanne d’Arc, à sa parenté et postérité tant masculine que féminine (
pour ses magnanimes, martiaux et héroïques exploits et pour les bons et agréables services qu’elle aurait divinement faits à la couronne du royaume de France
) et après qu’Hordal ait fait la preuve de sa parenté ; - pour ses services rendus depuis neuf ans, et
l’expérience des vertus, prudhommie, intégrité, fidélité, suffisance et diligence
.
Sa noblesse est déclarée transmissible à toute sa postérité, tant masculine que féminine, et confère le droit de porter les armes de la Pucelle.
Lire : Lettres de noblesse des sieurs Hordal Dulis (éd. Bouteiller et Braux, 1878)
- en vertu de l’annoblissement accordées par Charles VII à Jeanne d’Arc, à sa parenté et postérité tant masculine que féminine (
1597
(45 ans)- 20 fév.
Mort du doyen Grégoire de Toulouse. William Barclay lui succède l’année suivante (3 avril 1598).
Les tensions entre Juristes et Jésuites ne s’amélioreront pas sous son décanat.
1601
(49 ans)-
Une quatrième chaire de droit est créée.
Les professeurs sont alors : William Barclay, Humphrey Hély, Jean Hordal, et Claude Christophorin. Institutaire : Nicolas Guinet.
1602
(50 ans)- 1602–1604
Une querelle de préséance éclate lors de la procession solennelle, opposant les Juristes aux Jésuites. Hordal soutient d’abord son doyen, avant de se rallier : il sera le seul professeur de droit présent à la procession de juillet 1603.
C’en est trop pour William Barclay, qui quitte l’Université de Pont-à-Mousson pour retourner en Angleterre. Il est remplacé dans ses fonctions de doyen et de professeur par Pierre Charpentier, un Toulousain protestant qui abjure aussitôt sa foi. Humphrey Hély meurt peu après, le 15 mars 1604.
Les relations avec les Jésuites s’améliorent.
En 1607, les Arts et la Théologie comptent 1600 étudiants, le Droit et la Médecine 400.
1608
(56 ans)- 14 mai
Mort du duc Charles III de Lorraine, âgé de 62 ans ; son fils aîné, Henri II, lui succède.
Le 17 juillet, Hordal assiste aux funérailles à Nancy avec les autres docteurs de l’université, invités par le nouveau duc.
1609
(57 ans)-
Début de sa correspondance avec Charles du Lys.
Du Lys, conseiller du roi en la Cour des aides de Paris, qui se revendique descendre en branche masculine de Pierre du Lys, entreprend d’établir une généalogie complète des descendants de la famille d’Arc. Pour ce faire, il prend contact avec toutes les branches revendiquant une ascendance.
Une relation cordiale s’installe entre les deux hommes, et c’est Du Lys qui lui suggèrera d’écrire une Histoire de la Pucelle.
Trois lettres de Hordal à du Lys nous sont parvenues (publiées par Bouteiller et Braux en 1878) : — I. 19 juillet 1609, — II. 25 mars 1610, — III. 2 avril 1611.
Dans ses trois lettres, Hordal se plaint que Du Lys fasse tant de difficultés à admettre la branche Hordal de la famille. Dans la première, il brandit l’enquête de 1596, dans la seconde il invoque son vénérable oncle Étienne Hordal, 80 ans, doyen de la cathédrale de Toul et si sûr de son ascendance qu’il se dit prêt à mettre
sa tête sur un bloc pour être coupée
. Dans la dernière, il juresur la damnation de mon âme
. La persévérance finira par payer puisqu’absents du premier traité généalogique de Charles du Lys (1610), les Hordal figureront dans les versions suivantes (1612 et 1628), avec une filiation conforme à celle revendiquée par Hordal. - 17 jul.
Son fils Jean soutient sa thèse de philosophie en présence de l’évêque de Toul, son parrain. Hordal écrit à Du Lys :
Je désire d’en faire un jurisconsulte, mais il a plus d’inclination à la théologie ou à la médecine.
(Lettre I)Mais le 2 août, Jean abandonne la maison sans prévenir pour se faire jésuite au scolasticat de Nancy, au grand désarroi de ses parents (lettre II).
Hordal avertit le provincial jésuite qu’il déshéritera son fils afin de s’assurer que la Compagnie ne reçoive rien. Pourtant, dans son testament rédigé en 1611, il désigne les Jésuites comme légataires au cas où ses enfants viendraient à mourir avant lui ou sans laisser de descendance.
- 28 jul.
Décès d’une de ses filles
qui était les délices de sa maison
, après de 15 jours de maladie (lettre II). - 20 aoû.
Décès de son second fils (18 ans), d’une maladie foudroyante après avoir traversé
plusieurs fois à la nage
la Moselle par mauvais temps. Il voulait devenir capucin.J’ay esté en 14 jours privé de trois enfants. [...] Depuys, je tombay malade, ma femme aussy, et n’avons esté sans appréhension de la mort.
(Lettre II)Hordal part se changer les idées chez des parents à Toul ; de là, il visite Domrémy et d’autres localités voisines marquées par le souvenir du passage de Jeanne d’Arc. Pendant ce temps, son épouse se rend au scolasticat de Nancy voir leur aîné.
1610
(58 ans)-
Charles de la Saussaye, doyen du chapitre d’Orléans, qu’Hordal avait connu lors de son séjour dans cette ville, le contacte pour l’interroger au sujet de Jeanne, en vue de ses Annales de l’Église d’Orléans (lettre II).
Hordal se rend à Metz, où, chez un ami, il consulte les Mémoires et recherches de Jean Du Tillet (dit La Bussière, greffier du parlement de Paris de 1521 à sa mort en 1570), ouvrage dans lequel il est fait mention de la Pucelle. Il en retiendra des éléments qu’il citera dans son Histoire. À la demande de Charles du Lys, il se rend également dans la cathédrale pour relever l’épitaphe figurant sur la tombe du chanoine Martin Pinguet, mort en 1542.
La mère de Charles du Lys semble avoir appartenu à la famille Pinguet.
-
Publication des premiers travaux de Charles du Lys sur la généalogie de la famille d’Arc : De l’extraction et parenté de la Pucelle d’Orléans (4 p.). Les Hordal n’y figurent pas.
Lire : De l’extraction... (éd. Vallet de Viriville, 1856)
- 25 mar.
Seconde lettre à Du Lys. — Hordal défend à nouveau son ascendance, et annonce avoir commencé la rédaction de son Histoire de Jeanne d’Arc, estimant qu’il lui faudra encore une année et demie de travail. L’entreprise lui a été suggérée par Du Lys lui-même, ainsi que par d’autres
parents
de la famille d’Arc en Normandie (cf. lettre III, et Histoire, introduction, p. 7).Depuis février, il est absorbé par la
révision d’un procès de très grande importance jugé par la Cour souveraine de Saint-Mihiel
, dont l’a chargé le duc de Lorraine, et qu’il doit plaider le 29 avril. 1611
(59 ans)- 2 avr.
Troisième lettre à Du Lys. — Hordal l’informe que son ouvrage, auquel il consacre tout son temps libre, est presque achevé. Jour et nuit, il a scruté les auteurs à la recherche de témoignages sur la Pucelle : il en a trouvé de douze nationalités et de toute condition — pape, cardinaux, théologiens, poètes, etc. Il expose son plan : la cause de la guerre, la loi salique, la justification de Jeanne, et, en guise de conclusion, une apologie. Pour ce dernier point il aurait besoin du traité d’Hélie de Bourdeilles, dont les documents transmis par Du Lys indiquent qu’il se trouve à la Sainte-Chapelle.
Il s’agit de l’exemplaire du procès de réhabilitation déposé par Louis XI à la sainte Chapelle, aujourd’hui Manuscrit Stowe 84 de la British Library.
Il lui demande également de se renseigner à Beauvais, si Cauchon a bien été excommunié. Il souhaite aussi que tous les descendants d’Arc participent au financement de l’impression.
Enfin, il annonce son intention de se rendre à Paris en août pour discuter, entre autres sujets, de généalogie. Du Lys n’admet toujours pas la filiation des Hordal.
- aoû.
Voyage de Hordal à Paris.
Le voyage, annoncé dans la lettre précédente (II), a certainement eu lieu puisque dans son Histoire, p. 28, il
atteste comme témoin oculaire
les documents généalogiques de Charles du Lys. 1612
(60 ans)-
Parution de son Histoire de Jeanne d’Arc, en latin.
Dans les pièces liminaires on trouve entres autres les poèmes de Charles du Lys, de son épouse Catherine de Cailly, de son oncle Étienne Hordal, de son collègue Nicolas Guinet.
Son fils Jean quitte les Jésuites et reprend ses études de droit.
Il aura passé deux ans au scolasticat de Nancy, un an au collège de Reims, cf. Catalogue des jésuites.
- 8 jun.
Mort de Pierre Charpentier. Nicolas Guinet lui succède, Hordal est nommé vice-doyen.
Les professeurs sont alors : Nicolas Guinet, Jean Hordal, et Claude Christophorin. Institutaire : Jean Jacquesse.
- oct.
Parution de la nouvelle version des travaux de Charles du Lys : Discours sommaire. Le traité passe de 4 pages (1610) à 70 pages. La branche Hordal est intégrée, et conforme aux convictions de la famille.
Lire : Discours sommaire...
1613
(61 ans)-
Charles du Lys publie un Recueil de pièces en l’honneur de la Pucelle d’Orléans. Y figurent trois poèmes d’Hordal, en latin.
- 15 jul.
Son fils Jean II Hordal, qui a repris ses études de droit, obtient son baccalauréat, voir, qu’il reçoit des mains de son père, vice-doyen.
Il soutient sa thèse devant Jean Hotman, riche magistrat parisien, et Bernard Mauljean (futur gendre de Hordal).
Il obtiendra sa licence le 11 novembre 1614, voir, et prêtera serment de professeur le 27 avril 1617, voir, toujours des mains de son père.
1618
(66 ans)- 9 aoû.
Mort de Jean Hordal. Il est inhumé à côté de Grégoire de Toulouse, dans l’église des Clarisses de Pont-à-Mousson.
Il ne subsiste rien de leurs tombes : l’église a été pillée et entièrement détruite à la Révolution. Cf. le mémoire de l’abbé Hyver.
Son fils Jean II lui succède dans sa chaire de droit.
Les professeurs sont alors : Nicolas Guinet, Jean Jacquesse (depuis 1616), Jean II Hordal, et Claude Christophorin.
~1652
-
Décès de son épouse Sybille.
1854
-
Vallet de Viriville publie ses Nouvelles recherches sur la famille de Jeanne d’Arc, dans lesquelles il admet la filiation défendue par Hordal : la branche Hordal descend de Hauvy (ou Hallouys), fille de Pierre du Lys, troisième frère de Jeanne d’Arc (cf. p. 13), adoptant la généalogie de Charles du Lys dans ses traités de 1612 et 1628.
Au passage, il rend hommage à son Histoire :
Son précieux et savant ouvrage, la première monographie que l’histoire eût consacrée encore à cette grande figure, réunit tous les renseignements que l’auteur avait pu réunir. Il est le fruit de veilles nombreuses, de recherches infatigables, de correspondances actives et multipliées, entretenues au loin avec les érudits de Paris, d’Orléans, de Hollande. (p. 38)
1878
-
Bouteiller et Braux publient la Famille de Jeanne d’Arc ; ils suivent Vallet de Viriville et admettent eux-aussi la filiation Hordal.
À cette différence qu’ils rattachent Jean Hordal aux Hordal en branche masculine plutôt que féminine, en faisant de sa mère Nicole Hordal, son père Nicolas Hordal.
Mais quelques mois plus tard, l’historien orléanais Boucher de Molandon fait paraître sa Famille de Jeanne d’Arc, qui réfute cette filiation, affirmant que Pierre du Lys n’eut pas de fille.
1902
-
Dans une série d’articles, le chanoine Henri Debout réfute les conclusions de Boucher de Molandon :
La thèse si chère à M. Boucher de Molandon n’était pas établie par les documents publiés par ce savant Orléanais. [...] Je constate que la concession faite par mon honorable contradicteur (à savoir qu’aucun texte connu, notamment tout ce que cite M. Boucher de Molandon, ne s’oppose à ce que Pierre d’Arc ait laissé une postérité), remet la question au point où elle était avant l’ouvrage de M. Boucher de Molandon. — (L’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 10 août 1902, en réponses à un certain O. de Star.)
Références
Ascendance d’après Jean Hordal lui-même :
D’après une généalogie fournie à Charles du Lys et admise par lui (aujourd’hui conservée aux Archives départementales des Vosges, cf. Isabelle Chave et Magali Delavenne, Une histoire de famille, 2009, p. 39), reproduite dans l’ouvrage : Bouteiller et Braux, La famille de Jeanne d’Arc, 1878 :
- Pierre d’Arc du Lys ⚭ Jeanne de Prouville
- Helwide (ou Hauvy) du Lys (~1450-1530) ⚭ Étienne Hordal (gentilhomme champenois, mariage 4 juillet 1467))
- Vaultrain Hordal (1475-) ⚭ Susanne Raulin
- Nicol (ou Nicolas) Hordal (1508-) ⚭
- Jean Hordal (1542-10 août 1618) ⚭ Sibile Estienne
Ascendance et descendance d’après Bruno Bernard-Michel Blog :
Différences fondamentales : 1. Le Pierre du Lys dont descend Hordal n’est pas le frère de Jeanne, mais le fils de son frère Jean. 2. Ce n’est pas son père, mais sa mère qui était une Hordal : lui-même est né Isaac Georges ; s’est fait appeler Jean Georges, puis Jean Georges dit Hordal (lors de sa nommination comme professeur en 1587), et enfin Jean Hordal.
- Jean d’Arc du Lys (capitaine et prévôt de Vaucouleurs)
- Pierre du Lys ⚭ Jeanne de Prouville
- Hawy du Lys ⚭ Étienne Hordal
- Vaultrain Hordal (couturier à Nancy) ⚭ Mengeon Pierre
- Nicole Hordal ⚭ Nicolas Georges (tailleur d’habits à Nancy)
- Isaac Georges, dit Jean Hordal ⚭ Sybille Estienne
- Jean (1590, Pont-à-Mousson-1631, Bruxelles) ⚭ Jeannon Mauljean
- un fils (1592-20 août 1609)
- quatre autres enfants mort avant 1609
- Nicole (1600-avant 1636) ⚭ Bernard Mauljean (licencié en droit, conseiller audit Pont
- Pierre (1602-1688 ; il prit par la suite le nom de Pierre du Lys ; fut chanoine de Saint-Dié, puis prieur de Notre-Dame-des-Trois-Épis ; cumula jusqu’en 1680 les charges de curé de Labaroche et de Brisach ; administra de 1662 à 1674 la Reichsvogtei de Kaysersberg ; fut reçu en 1675 au Conseil d’Alsace ; décéda le 14 nov. 1688 à Katzenthal)
- François (1604-décédé avant le 20 sept. 1656, licencié en droit, avocat au parlement de Saint-Mihiel, puis procureur général de la terre de Preny)
- une fille (-28 juil. 1609)
- Christophe (déc. 1609- ? ; il prit par la suite le nom Christophe d’Hordal ; fut pourvu abbé commendataire de l’abbaye Saint Remy de Luneville par bulle du 20 juillet 1662)
- Charles (né après le 25 mars 1610, écuyer, conseiller d’État ; prit par la suite le nom de Charles du Lys) ⚭ Marie Richard (épousée par contrat du 15 décembre 1633)
Ascendance de son épouse d’après la base Pierfit Geneanet :
- Didier Estienne de Procheville (1533-1605, substitut en la prévôté de Pont-à-Mousson, Licencié ès-lois, anobli le 09 déc. 1603 comme étant par sa mère issu de la famille de Manonville) ⚭ Perette Mahusson (1547-1619)
- Laurent Estienne de Procheville (1570-) ⚭ Mangeon Maillette (1580-)
- Sybille Estienne de Procheville (-14 juin 1650) ⚭ (1572) Jean Hordal (1542-1618)
Documentation de Bruno Bernard-Michel, d’après ses recherches et celles d’Olivier Eyraud.
1568. (31 mai) Second mariage de Nicolas George, avec Élisabeth Davillers.
second mariage … Sainte Eglise … hh Nicolas George, tailleur dmt à Nancy … Elizabeth Davillers, fille hh Me Nicolas Davillers, sellier de NSS dmt audit Nancy et de feue Anne Ferry … hh Girard Pierre et Claudin Pierre, marchands chapeliers dmt audit Nancy et de Me Nicolas Habillon, ? et praticien audit lieu … de noble Jean Ferry, son cousin, marchand et contôleur de la monnaie de NSS … à Isaac, son fils et de feue Nicole Hourdal, sa feue femme …
1572. (7 août) Testament de Marguerite, femme de Claudin Pierre.
… Testament Marguerite, femme de Claudin Pierre … J’élis la sépulture en l’église Notre Dame de ce lieu auprès de mes enfants et au cas que Claudin de Mesnil, mon frère consanguin, à présent absent des pays, ne le vouloit ratifier et corroborer comme ont fait ses frères et sœurs … A Christienne, fille de mon beau-frère Girard Pierre … 500 frs pour une fois … Et à Isaac, fils de Nicolas Georges, tailleur dmt en ce lieu, et de feue Nicole Hourdal, sa première femme … 100 frs …
1575. (juillet) Succession de Claudin Pierre.
Sachent tous que honeste homme Gérard Pierre, chapelier dmt à Nancy, en son nom pour la moitié de ce qui s’ensuit, honeste femme Marguerite Hordal, veuve de feu honeste homme Loys Magnien, vivant pelletier de Monseigneur, Nicolas George, demeurant audit Nancy, au nom et comme tuteur paternel de Ysaac, fils de lui et de feue Nicole HORDAL, et Claudin Culat, valet des chiens de la Chambre de mondit seigneur à cause de Anne Hordal sa femme, Jean Durant, pelletier dmt à Nancy à cause de Marie Hordal sa femme, eux faisant et portant fort de Mre Jean Hordal, frère à ladite Marguerite, absent, chacun pour sa part coste et advenant, de Mre Jean ils se sont faits et portés forts … pour l’autre moitié, [...] Portion 1 : cejourd’hui, la présente portion est obtenue à hf Marguerite Hordal, veuve de feu Loys Magnier, quand vivant pelletier de Monseigneur, à Nicolas George, le tuteur paternel de Ysaac, son fils, et de feue Nicole Hordal, sa femme
1576. (1er janvier) Collation de la chapelle Saint-Jean et Saint-Nicolas d’Essey par les héritiers de Claudin Pierre.
Le premier jour du mois de janvier 1576 avant Pâques, honestes hommes Gérard Pierre, chapelier dmt à Nancy, Marguerite Hurdal veuve de feu Loys Mesgnien, lui vivant pelletier de NSS, Claudin Cullat, valet des chiens de la Chambre de SAR à cause d’Anne Hurdal, sa femme, Jean Durant, aussi pelletier dmt audit Nancy, à cause de Marie Hurdal, sa femme, et comme tuteur de Isaac George, enfant de feu Me Nicolas George, lui vivant tailleur dmt audit lieu. Comme aussi eux se portant fort de Jean Hurdal, leur frère, à présent régent au collège des jésuites du Pont-à-Mousson, ...
1576. (27 avril) Partage d’un meix situé à Saint-Dizier entre Isaac Georges et Marie et Christine Georges, ses demi-sœurs.
Jean Durant, pelletier dmt à Nancy, [tuteur] des corps et biens de Ysac George, jeune fils pupil et mineur d’ans de feu Nicolas George, en son vivant tailleur demeurant à Nancy et de défunte Nicole Hourdal, sa première femme.
1586. (23 fév.) Vente d’une vigne par les héritiers Hordal de Nancy.
Marguerite Hordal, veuve de honnête Loys Magnien, pelletier et valet de chambre à son altesse, Claudin Culot, à cause de Anne Hordal, Jean Durand, marchand pelletier à Nancy, à cause de Marie Hordal, se faisant fort de Jean Hordal, leur frère et beau-frère, étant retenu à la congrégation des jesuites, se faisant fort aussi de Isaac Georges, fils de feu Nicolas Georges, tailleur d’habits à Nancy, et de feue Nicole Hordal, vendent pour toujours à Barbe, veuve de Joulain Cotnal, demeurant à Bouxières-aux-Dames, une vigne au lieu dudit Bouxières, entre la veuve et les héritiers Didier Bourgeois …
1586. (9 août.) Vente d’une vigne par les héritiers Hordal de Nancy.
Gérard Pierre, chapelier à Nancy, se faisant fort de Catherine, Marguerite Hordal, veuve de Loys MAGNIEN, pelletier et valet de chambre à son altesse, Claudin Culot, à cause de Anne Hordal, sa femme, Jean DURAND, marchand pelletier à Nancy, à cause de Marie Hordal, sa femme, se faisant fort de Jean Hordal, leur frère et beau-frère, étant retenu à la congrégation des jésuites, comme aussi de Isaac Georges, fils de feu Nicolas Georges, tailleur d’habits à Nancy, et de feue Nicole Hordal, vendent pour toujours à Didier des Prés, demeurant à Essey(-les-Nancy), et à Claudon, sa femme, une vigne au ban de Moncel...
1587. (11 mai.) Bail pour un gagnage situé à Essey.
Honorable homme Jean Durant, marchand pelletier demeurant à Nancy, tant en son nom que comme tuteur d’Isaac George, son neveu, et comme procureur de Père Jean Hordal, son beau-frère, avoir laissé et loué à titre de laix et admiodiation pour 6 ans et 6 levées … à Loys Engard, laboureur dmt à Essey, et Didière sa femme, toutes les terres arrables et prés que ledit laisseur et sesdits neveu et frère ont au ban finage et confinage dudit Essey …
1587. (7 oct.) Nomination à l’université de Pont-à-Mousson.
Estat de docteur et lecteur en l’université du Pont a Mousson ez faculté des loix et droict canon et civil pour monsieur Hordal.
Charles par la grace de Dieu, duc de Calabre, Lorraine, Bar […] ; marquis du Pont a Mousson, comte de Provence, Vaudémont, Blamont, Zutphen. A tous ceux qui ces presentes verront salut.
Comme pour la décoration de nostre université dudit Pont a Mousson et l’advancement ez bonnes lettres des estudians de diverses natures y estans et affluans de jour à autre, spécialement en la faculté des loix et droit canon et civil, nous ayan advisé et trouvé expedient et nécessaire de commettre et establir quelque personnage docte capable et suffisant pour lecteur ordinaire en nostre dite université et faculté des loix, outre le nombre qui ja et par nous y est estably et ordonné. Scavoir faisons que pour le bon rapport de relation qui nous a esté faict des … discretion litterature, habileté suffisante et autres vertus … estans en la personne de notre bienaimé messire Jan George dit Hordal, docteur ez droicts et advocat au parlement de Thoulouse et au siege de notre justice de ce lieu, avons iceluy pour ces causes et autres bons aspects, nous [avons] prins, choisy et retenu, prenons, choisissons et retenons a ceste estat de docteur et lecteur ordinaire de nostre dite université et facultez susdite des loix et droictz canon et civil, pour desmaintenant et a l’advenir l’exercer fidellement, deuement et diligemment jusque […], aux droitz, honneurs, faveurs, franchises libertés, prééminentes prérogatives, immunités et emolumens, y appartenans et dépendans, tels et semblables dont autres nos docteurs et lecteurs de pareille retenue ont accoustumé joyr et joyront […] et aux gages que cy après nous établirons et ordonnerons […] Sy donnons en mandement à notre cher et féal conseiller le sieur de Lenoncourt, bailly de Saint Mihiel, conservateur demeurant en nostre université, ensemble a nostre cher et féal le sieur Gregoire, doyen de ladite faculté, et tous autres nos officiers, justiciers, hommes et subjects qu’il appartiendra que prises et receu par ledit conservateur, le serment dudit Hordal en tel cas deu et requis, il le mecte et institue en professeur, et […] dudit estat de docteur et lecteur, et d’icelluy le facent […] et laissent joyr et user pleinement et paisiblement, ensemble des droicts, honneurs, faveurs, franchises, libertés, prééminentes prérogatives, immunités et émolumens susdits, sans luy mectre ou donner, ny […] estre faict, mis ou donné aucun trouble, […] ou empeschement au contraire. Car ainsy nous plaist. En tesmoing de quoy nous avons a cesdites présentes signées de nostre main, faict mettre […] nostre grand seel.
Données en nostre ville de Nancy le septieme jour d’octobre mil cinq cens quatre vingt et sept. Signé Charles. Et sur le reply est escript par monseigneur le duc […] président des comptes de Lorraine et Barrois, maistre des requestes ordinaires. Présentes contresignée C. Guerin…
Source : Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle. D 54, copie B 56 f° 228, 2 Mi 537.
1588. (4 mars) Vente par Jean Georges, dit Hordal, de plusieurs héritages perçus de son père Nicolas Georges.
Jean George dit Hordal, docteur es droits, demeurant au Pont-à-Mousson et lecteur en l’université de ladite ville, avoir cédé, quitté … pour toujours à Jean de Mailly, demeurant à Lay, présent et acceptant, pour lui, Isabellon sa femme, tous tels droits, … propriété et action que ledit transport … en 3 brevets tabellionnés … l’une faisant mention que Pierron Ferry, de Lay, se faisant fort de Bietry, sa femme, a vendu à feu Mre Nicolas George, lui vivant demeurant à Nancy, père audit sieur Hordal, plusieurs pièces d’héritage … datées de l’an 1573, le 24 février … montant à 80 frs … Transport fait pour et moyennant la somme de 200 frs …
1591. (4 mars) Vente de diverses pièces de terres par les héritiers Hordal.
Jean Durant, pelletier demeurant à Nancy, et Marie Hordal, sa femme, de lui licenciée et autorisée quant à ce que s’ensuit faire passer et créanter, laquelle licence et autorisation elle a prises et reçue en elle … tant en leurs noms que comme procureurs spécialement … Jean George dit Hordal, docteur es droits et lecteur en l’université du Pont-à-Mousson et de Mre Jean Hordal, prêtre de présent en la compagie des Jésuites à Verdun par procurations passées …
1592. Acte notarié.
Catherine, veuve défunt Gérard Pierre … Marguerite … Loys Magnien … Jean Mousson ? des panneteries de SA … Anne Hordal … Jean Durant … Messire Jean Hordal de la compagnie des jésuites … Me Jean George dit Hordal, docteur en droit dmt au Pont-à-Mousson … vendu …. (Source : ADMM, 3E1364 : Me Clément, 1588, 1590, 1592, vue 176.)
1595. (14 mai.) Bail pour un gagnage situé à Essey.
Honorable homme Jean Durand, marchand pelletier demeurant à Nancy, tant en son nom, à cause de Marie Hordal, sa femme, qu’aux noms et comme procureur de maistre Jean Hordal, son beau-frère, de la société des Jésuites, présentement à Verdun, et de noble homme Jean George dit Hordal, docteur es lois, demeurant au Pont-à-Mousson, avoir laissé et admodié à Demenge Megart, laboureur demeurant à Essey … pour lui, Claudon, sa femme, un gagnage que les susnommés ont au lieu, ban et finage dudit Essey … ainsi que à même titre de bail, Loys Engraire, laboureur dmt audit Essey l’a eu, tenu et possédé par ci-devant …
1600. (18 déc.) Vente d’une pièce d’héritage.
Honorable homme Jean Durant, pelletier demeurant à Nancy, se portant fort de Marie Hordal, sa femme, tant en son nom pour la moitié de cette vente que au nom et comme procureur de Me Jean George dit Hordal, docteur en l’université du Pont-à-Mousson, son neveu, pour l’autre moitié, avoir vendu pour toujoursmais à Jean Ragot dit Mergadot, vigneron demeurant à Essey, présent et acceptant pour lui, Jeanne sa femme, une pièce d’héritage en nature de jardins et arbres y estant, contenant une hommée ou environ, séant au ban d’Essey, lieudit en Remiemezo, entre Jean Deschamps d’une part, et Colas Rimbault d’autre … Le vendage fait pour la somme de 21 frs …
1611. (5 mai) Acte notarié.
Honorable femme Marie Hordal, veuve de feu honorable homme Jean Durand, marchand pelletier à Nancy, tant en son nom pour un tiers que au nom de noble Jean Hordal, docteur et professeur es lois à l’Université de Pont-à-Mousson, son neveu, honorable Ferry Noël, cocher de son altesse, et Marguerite Magnien, sa femme, pour un demi tiers, Nicolas Talpe, tabellion et contrôleur de la gruerie de Nancy, et Marguerite Laurent sa femme, Jean Blaise dit Leoulle, archer, et Anne Laurent sa femme, et jeune fils Jean Laurent, archer, en son nom, ont vendu à François Laurent, valet de chambre ordinaire de son altesse et pelletier de son altesse, ses frère, beau-frère, neveu et cousin, demeurant à Nancy, et Nicolle Ceintrey sa femme, telle part de maison en la rue du Four Sacré à Nancy...
1611. (15 août) Testament de Jean Hordal. [Img1], [Img2], [Img3]
1611, 15 aoust.
En l’honneur et révérence de la Très-sainte et indivisible Trinité père et fils et S[t] Esprit, sachent tous présents et à venir que l’an de grâce mil six cents et unze le quinziesme d’Aoust après la Ste Communion, ? très? prince Henry de Loraine duc de Bar etc. en ma maison du pont à Mousson ou présentement je demeure ; Je, Jean Hordal Cons[er] d’Estat de son Altesse, docteur es droits et professeur ordinaire en l’Université du pont, en mon bon sens, mémoire et entendement Dieu mercy, considérant et préméditant la fragilité de nature humaine estre continuellement subjecte à la mort, et que ? d’icelle est tant incertaine, et souvent si subite et inopinée que les plus prudents et advisés en sont souvent prévenus? tellement qu’ils n’ont lieu ny ? de pouvoir disposer non seulement des biens temporelles que Dieu leurs a preste en ce monde mortel, ny mesme aussy de leurs ames, et d’auttant qu’après icelle nul ne peut faire œuvre meritoire ny salutaire, Voilà pour quoy que cependant qu’usage de raison et entendement sont en moy et pour le repos de ma conscience et le salut de mon ame craignant d’estre prevenu de mort soudaine par bon advis et ? la meilleure voie, forme et maniere que peux et dois, fais et ordonne mon testament et ordonnance de derniere volonte en la forme et manier que s’ensuit. Premièrement quand il plaira à Dieu mon créateur et rédempteur faire son bon plaisir de moy, en m’appellant de ceste vie en l’autre Je lui recommande très humblement et de cœur contrit mon ame qu’il a créé à sa semblance et rachepté des peines éternelles de son digne et précieux sang en l’arbre de la Croix par la ? de sa très douloureuse mort et passion, le suppliant la vouloir prendre et recepvoir quant elle partira de mon corps, la conduire et prendre en son saint royaume de paradis ? les bien ? implorant aussy très affectionnement la benoiste vierge marie et S[t] Jean mon patron et sous les saincts et sainctes de paradis pour interceder pour moy, et rend mon corps à la terre dont il est issu, duquel j’eslis la sepulture (sy ? se peut) en l’eglise de madame S[te] Claire audit pont, là où j’ordonne estre faicte et celebree mes services funeraulx ainsy qu’il appartient à ma qualité y ayant ? pauvres escolliers habillés en ? ; Item je veux et ordonne mes debtes estre payées et mes torts faits amendés que dueuement se pourront monstrer et apparaistre ; Item je veux et ordonne estre distribuer aux pauvres [*** PAGE 2 ***] le jour de mon trespas et de mes services trente francs monnoie du pays ; Item j’ordonne estre delivrer aux dames de Ste Claire dudit pont quarantes francs barrois pour une fois affin qu’elles prient Dieu pour mon ame ; Item je donne à ladite eglise de Ste Claire vingt francs pour les choses necessaires ; Item encor vingt francs à l’église de mons[r] St Jean ma paroisse pour les choses necessaires d’icelles ; Item encore vingt francs pour mesme cause à l’église de St Laurent audit pont, semblement je donne a l’église de Ste Eve de Nancy dix francs, et à l’église de ? dame à Nancy aultres dix francs, et à l’église des Cordeliers dudit Nancy, aultre dix francs pour les choses nécessaires en icelles églises ; Item je donne à l’Hostel Dieu de Nancy la somme de vingt francs, auttant à cely de Toul appellé la maison de Dieu, et auttant à la bourse des pauvres dudit pont ; Item je donne à la confrérie du Très-saint sacrement de l’autel au pont dix francs, Item je donne auttant à celle de St Nicolas et ce pour la ? deue ? les confrairies, et cinq francs à celle de la Conception audit pont et à la confrairie de monsieur St Sebastien au pont trois francs et à celle di Dieuloubart? auttant ; Item je donne et laisse à mes enfants tous mes biens, tant meubles qu’immeubles desquelles peux disposer sans faire tort à ma bien aimée femme, cest à scavoir la moitié de tous nos meubles et acquest suivant mes contract de mariage, et veux et ordonne que s’il advenoit qu’il pleust à Dieu appeller mes enfant en bas aage ou sans héritiers procréés d’eulx que tous lesdits biens meubles et immeubles qui leur seront escheus à mon occasion appartiennent aux RR. PP. de la Compagnie de Jésus résidant au College du Pont à Mousson, lesquels bien je donne auxdits RR.PP. pour en jouir et disposer comme ils trouveront bon pour leur église ou collège ou aultre œuvres pieux et ce pour faire prier pour mon ame et de celle de mes parents et amis trespassés que Dieu absolve par sa sainte misericorde avec tous les fideles decedes : à la charge qu’ils assigneront quelques terres ? gaignages de monnaie aux ? ou de Dieuloubart ou de Ro? aux RR. PP. minimes au cas qu’ils auroient couvent audit pont, que s’ils ne ont, aux RR. PP. qui demeurent au couvent des minimes de Nancy pour ? chasque annee six quartes de blés et auttant d’avoine de l’ancienne mesure de pont à Mousson avec ung jour de vigne à Dieuloubart de cellui que j’y ay acquis, à la charge aussy que lesdits RR. PP. de la Compagnie assigneront sur lesdites terres de ? gaignages mesme quantité de blé et d’avoine aux RR. PP. bénédictins résidant à Dieuloubart avec un demy jour de vigne audit lieu aultre le demy jour que leur ay donné et dont ils jouissent présentement ? lesdits RR. PP. bénédictins se retiroient du monastère qu’ils ont a présent à Dieuloubart pour sortir de Lorraine, je veux et entend que le blé et avoine que leurs avois donné ? le jour de vigne appartienne p[ar] moitié à l’hospital dudit pont et à celui du [*** PAGE 3 ***] Dieuloubart, semblablement lesdits RR. PP. de la Compagnie seront sommés délivrer cinq cents francs à messieurs les relligieux de l’ordre de prémonster ? au séminaire dudit pont pour accepter des bons livres pour estre mis en leur bibliothèque commune, et ce aussy qu’ils ayent occasion de prier Dieu pour mon ame et de celles de nos parents et amis trespassés, entendant sur tous nos meubles et immeubles, debtes et acquets estre prins tous nos loyaux ? cy devant faits, tout à la teneur de ce ? présent testament et ordonnance de ma dernière volonté, duquel testament fait et constitué ? ma tres? et bien aimée femme et monsieur E? substitut audit pont mon beau frère, lequel je supplie prendre la charge de nos enfants. Comme aussy pour exécuteur de mondit testament je nomme monsieur ? Jean- Drappier, licentié en droits et advocat audit pont et pour superintendant monsieur le prevost des chanoines de Ste-Croix docteur en Théologie mon compère et bon amy et donne à ? exécuteurs dix escus, et ès mains de mad[e] femme et de mesdit exécuteurs je ? tous et ? mes biens pour incontinent après mon deces et trespas ac? et mettre à deue ? tous le continue de ce mien présent testament, révoquant et annulant tous auttres que pourois avoir faict et veux que cestuy présent testament soit vallable et ? son plain et entier effect par toutes les meilleures voies, formes et manieres que ? ce pourra et devra en jugement et ? tant par maniere de testament que de codicille de loyaulx pieux ou donations à cause de mort ou en la meilleure forme que du droit ou des coustumes du pays pourroit valoire, icelluy n’estant fait que pour le soulagement de mon ame nonobstant touttes ? qui se pourraient alleguer au contraire. En foy de quoy j’ai escry et signé de ma propre main cedit testament l’an et jour que dessus. Signé J. Hordal, Cons[r] d’estat de son Altesse docteur en droits et professeur ord[re] en l’université du pont a Mousson. Et sur le dos? est escrit, Testament du S[r] Hordal Conseiller d’estat de S. A. et docteur en droits au pont a Mousson qui a ? ? Hordal delivrer aux soubsignés RR. PP. pour après ? ? dudit Hordal en ? incontinent ? en ayant ? Copie de deulx notaires pour se servire en temps et lieu, en foy de quoi ledit Hordal asigne aux ? RR. PP. J. Hordal, J. Bonnet et J. Chastellier. La préstente coppie a estée extraicte et ? a son original en papier sain et entier et collationné par les notaires ? au Tabell? du pont à Mousson au? lequel se ? et rapporte de mot à mort tesmoingz ...
Grades de Jean II Hordal.
1613. (15 juil.) Baccalauréat de droit. Voir Hyver ; [Image].
1614. (10 nov.) Licence de droit. [Image]
Decima Novembris 1614. Nobilis et ingenuus adolescens Joannes Hordal, insignitus fuit gradu licentiatus in U. J. [in Utriusque Jure] per D. [Dominum] Joannem Hordal, Patrem suum, vicedecanum. Fuit titulo tanquam optime meritus. Jude [Judice] Josephus et ? in numero doctorum eorundem...
1617. (27 avr.) Prestation de serment. [Image]
Die Vigesima Septima Aprilis, an[no] 1617, idem jusjurandum emisit Dominus Joannes Hordal Junior in manibus Domini Vicedecani Joannis Hordal et in praesentia Dominorum Claudii Christophorini et Nicolai Guinetii Collegarum, et in numero Professorum Ordinariorum fuit receptus, sub conditionibus appositis in ipsius registro et exhibitis in albo registro. In cujus registris subscripsimus. (Signatures :) Hordal, Cl. Christophorini, N. Guinetii.
Le 27 avril 1617, Maître Jean Hordal junior a prononcé ce même serment, entre les mains de Maître Jean Hordal, vice-Doyen, et en présence des Maîtres Claude Christophorin et Nicolas Guinet, ses collègues. Il a été reçu au nombre des Professeurs Ordinaires, sous les conditions apposées dans son dossier, dans le registre blanc. Dans lesquels registres nous avons signé. Hordal, Cl. Christophorin, N. Guinet.
1629. (5 janv.) Vente de la maison de Sibylle Étienne, veuve de Jean Hordal.
Damoiselle Sibile ESTIENNE, veusve et relicte de defunt Noble le sieur Jean HORDAL, vivant docteur, vice doien et professeur en la faculté de jusrisprudence en l’université dudit Pont et conseiller d’estat de Son Altesse, sienne dame et maistresse … elle a dict pour la moitié du présent vendage. Et encore ladite damoiselle pour un sixieme en lautre moitié comme acquesteresse et aian le droit de Noble le sieur Pierre HORDAL son fils, Noble le sieur Jean HORDAL, docteur et professeur en ladite faculté de jusrisprudence en ladite université, aussy Conseiller d’estat de ladite altesse, juré en la justice et conseiller en la ville dudit Pont pour un autre sixieme, Noble le sieur Bernard MAULJEAN, licencié es droitz, aussy Conseiller audit Pont, et damoiselle Nicole HORDAL sa femme de luy licenciée et authorisée pour ce qui s’ensuit […] et passée […] d’elle pour un autre sixieme, Noble le sieur François HORDAL, aussy licencié es droitz, advocat au parlement de Saint-Mihiel, demeurant audit Pont pour un autre sixieme, et encore ladite damoiselle Sibille Estienne comme tutrice et aian la garde noble de Cristophe et Charles les HORDAL ses enfans et dudit sieur defunt son mari pour les deux autres sixiemes en laultre moitié du present vendage, et par lesquels elle a promis faire ratifier, confirmer et aggréer le contenu cy après lors que requise en […] soubs lobligation de tous ses biens meubles et immeubles presents et advenir par tous…
1733. — Lamet et Fromageau, Dictionaire des cas de conscience, t. I, 1733, col. 16-17, Google.
Notice sur Christophe Hordal, abbé de Saint-Remi de Lunéville.
L’Abbaye de saint Remy de Luneville élective de son origine, et qui a toujours eu un Abbé Regulier Profez choisi canoniquement par les Religieux [...] Ce qui ne l’empêcha pas néanmoins l’an 1661 de résigner en faveur de Christophe Hordal, qui en obtient des Bulles avec les mêmes réserves rapportées ci-dessus. [...] Ledit Christophe Hordal mourut le 29 Juin 1695.
1757. — Dom Calmet, Histoire de Lorraine, nouvelle édition, t. IV, 1757, col. 508, Google.
Notice sur Jean Hordal, texte de l’épitaphe sur sa tombe (traduite). Notice sur Jean II. Notes sur la querelle entre Jésuites et Juristes. Condamantion de l’imprimeur Hanzelet pour avoir publié l’ouvrage de Jean II sans permission. Passages sur Jeanne d’Arc où Dom Calmet s’appuie sur Hordal.
HORDAL (Jean). Professeur en Droit Civil et Canon dans l’Université de Pont-à-Mousson. Il descendoit de Pierre d’Arc, troisieme frere de Jeanne d’Arc, dit vulgairement, la Pucelle d’Orleans. Cette origine lui étoit commune avec Charles Dulis, Conseiller et Avocat du Roi à la Cour des Aides de Paris. Hordal nous apprend que Charles VI [Charles VII], Roi de France, voulut que les freres de Jeanne d’Arc, changeassent leur nom en celui de Dulis. Il rapporte les Lettres de Noblesse, données par le Prince à toute la Famille de la Pucelle d’Orleans, qui sont du 14. Janvier 1429, et les armes qui sont d’Azur à une Epée d’argent, la pointe en haut fichée dans une Courone Royale, entre deux fleurs de Lis.
A la sollicitation de toute sa Famille, et en particulier de Charles Dulis, il composa l’histoire de cette Fille fameuse. En voici le titre, Heroinæ nobilissimæ Joannæ d’Arc...
Ce Livre est assez bien écrit, mais ce n’est à proprement parler qu’un recueil de tout ce que les Auteurs jusqu’à Hordal ont dit de la Pucelle d’Orleans.
Voici fon Epitaphe qui est chez les Claristes du Pont-à-Mousson.
Hospes hoc ora, capies usuram moræ / Claruit hic clarissimus et nobilissimus J. Hordal. / Sed et memoria ejus immortalis est quia vitam / Meruit : cineres supersunt, nec condiri debuit, / Qui IIII Principum a consiliis integer semper fuit. / Vivit in libris liberisque, quos Themidi XXXI annis publice genuit. Ne dubita ; Deo / Ut sanctorum via litteris et virtute assequaris, / Vitam sequere ; abi, da lacrimam, vixit annos LXVI / Et ad annum M.D.C.XVIII.
Passant, médite ces mots ; ta halte te sera profitable. / Ici s’illustra le très illustre et très noble Jean Hordal. / Et sa mémoire aussi est éternelle, puisqu’il mérita la Vie. / Il ne reste plus que ses cendres, mais il n’aurait pas dû être enseveli, / Lui qui ne cessa d’être l’intègre conseiller de quatre princes. / Il survit dans ses livres et dans ses enfants, qu’il engendra publiquement pour Thémis [déesse de la Justice] durant trente-et-un ans. / Sois sans crainte : pour parvenir à Dieu par la voie des saints, par les lettres et la vertu, prends exemple sur sa vie. / Va, pleure-le ; il a vécu 66 ans jusqu’à l’an 1618.
HORDAL (Jean) Fils du précédant lui succéda dans sa Chaire de Professeur en Droit Canon et Civil. Il a composé un Discours Panégyrique, prononcé en l’Assemblée de la Bourgeoisie du Pont-à-Mousson, pour l’Election des Magistrats. Pont-à-Mousson. 1627.
Mella apum Romanarum. Ponti-Mussi apud Joannem Appier Hanzelet 1628. in-12.
C’est un discours adressé au Prince Nicolas François, Évêque de Toul, où il prouve que les Romains ont excellé par la sagesse des Loix qu’ils ont faites.
Jean Hordal le fils fut employé par Charles IV en différentes Négociations. Il mourut à Bruxelles où ce Prince l’avoit envoyé.
Il laissa un fils qui s’appelloit encore Jean Hordal, et qui mourut Doyen de la Faculté de Droit du Pont-à-Mousson en 1692.
Sur la querelle entre la faculté de droit et les jésuite, dans la notice Barclay, d’après l’Histoire de l’Université du père Abram (col. 79) :
En 1602, Guillaume Barclay ayant reçu quelque mécontentement du R. P. Christophe Brossard, Jésuite, Chancelier de l’Université, à cause d’une proposition que le P. Brossard avoit désaprouvée, et que Guillaume Barclay insera dans son Livre de l’origine du Domaine. Barclay se plaignit au Duc que les jésuites s’arrogoient injustement la qualité de Chancelier de l’Université; et lui ayant présenté sa Requête, demanda qu’on en dépouillât les R. P. Jésuites. Le Duc cita les Parties par-devant lui à Nancy, pour le 18 Novembre 1602, et après avoir oüi Barclay et Hordal pour les Facultés, et les Pères Jean Blaise et Jean Machau pour la Société, le Duc rendit son jugement en 1602 en faveur de la Société, et lui confirma la possession où elle étoit de la dignité de Recteur et Chanceleir, dès le commencement de l’Université, par Lettres Patentes de l’an 1580. Guillaume Barclay fut tellement irrité de cette décision, qu’il résolut de quitter le Pont-à-Mousson; ce qu’il fit en effet la même année 1602, et se retira en Angleterre en 1603...
L’imprimeur Hanzelet condamné pour avoir imprimé sans permission un ouvrage de Jean Hordal fils en 1628 (col. 474) :
HANZELET (Jean Appier) maître d’Artillerie de S. A. de Lorraine, etoit un esprit fort inventif, et un habile ouvrier en différens genre. il a fait de belles découvertes dans les machines de guerre et dans les feux d’artifices. C’est un des premiers Auteurs qui eut traité de cette dernière matiere. Il étoit outre cela Graveur et Imprimeur, comme le témoignent plusieurs livres qui sont sortis de sa presse. le Pere Abram nous apprend qu’il fut privé de la charge d’imprimeur de l’Université de Pont-à-Mousson en 1628, et condamné à une amende de 50 francs pour avoir imprimé sans la permission du Recteur un ouvrage de Jean Hordal, Professeur de Droit.
Au tome III, qui couvre la période de Jeanne d’Arc, Dom Calmet se réfère à l’Histoire d’Hordal, col. 553 : Google.
Après la fin de la campagne, le Roi ennoblit la Pucelle et toute sa famille (p). [...] Le Duc de Bourgogne joint aux Anglois, forma le siège de Compiègne (q). [...]
(p) Histor. Joannæ Aurelian. à Joan. Hordal, p. 21 et seq. — Daniel, hist. de France, t. 2, p. 1077.
(q) Monstrelet. Procès mt. de la Pucelle. — Historia Joan. Hordal, etc.
1757. — Pierre-Dominique-Guillaume de Rogéville, Dictionnaire historique des ordonnances et des tribunaux de la Lorraine et du Barrois, t. II, 1777, p. 626, Google.
Informations sur Jean, Jean II, Jean III. Règlement de la fondation de la faculté de droit (27 mars 1582).
Jean-Georges HORDAL, pourvu par provisions du 7 Octobre 1587, avoit pour trisaïeul maternel Pierre d’Arc, troisieme frere de la pucelle de Dompremy ; en conféquence de quoi il obtint de Charles III des lettres déclaratoires de noblesse le 10 Juillet 1596. Il mourut le 10 Août 1618, ayant institué les Jésuites pour ses héritiers, dans le cas que sa postérité viendroit à s’éteindre.
[...] Jean (II) HORDAL pourvu le 10 Août 1618, fut aussi Conseiller d’Etat sous Charles IV, et mourut en 1631 à Bruxelles, où il étoit envoyé par ce Prince.
[...] Jean (III) HORDAL, Professeur au mois de Novembre 1640, obtint au mois de Février 1663, des provisions de Doyen, alternativement avec N. Guiot. Il se démit le 19 Octobre 1691, et mourut le 21 Février suivant, âgé de 73 ans.
Réglement de la fondation de la faculté de droit (27 mars 1582), Google.
[...] Entre lesquelles ayant jà appellé de la fameuse et célébre Université de Thoulouze, Maistre Pierre Grégoire, Docteur es droicts, Régent et Lecteur ordinaire en icelle, pour fonder la nostre en nostredicte ville du Pont.
1861. — Bulletins de la Société d’archéologie Lorraine, 3e série, vol. 18, 1861, p. 361-362, Google.
Sur l’ouvrage Mella apum Romanarum. de Jean II Hordal.
1628. Mella apum Romanarum. Authore Joanne Hordal J. U. doctore, Serenissimi Lotharingiæ Ducis, nec non Serenissimi Principis Illustrissimique Cardinalis, ab intimis consiliis, Almæ Universitatis Pontimussanæ ordinario professore, Civitatis octodecimviro fiscali consiliario atque septemviro judice. Mussiponti, Apud Joannem Appier Hanzel. et Joannem Bernardum. 1628. Pet. in-8° de 63 pages, y compris le titre. À la page 3, la première de la dédicace (exemplaire de la Bibliothèque publique de Nancy), on remarque les traces d’un portrait gravé qui a maculé. Ce portrait de Hordal, qui était de 130 sur 86 millimètres, diffère de celui dont le cuivre se trouve dans les collections de M. Lucien Wiener, et qui mesure 140 sur 93 millimètres. Il y avait également une épreuve de ce dernier dans le petit volume qui nous occupe, on en voit très nettement les traces à la page 13. Sont-ce des œuvres d’Appier Hanzelet? Rien ne nous le fait supposer.
Il semble que le premier, inconnu jusqu’alors, se trouvait dans un ovale, sans légende, inscrit dans un rectangle; le personnage y porte un col blanc, large, uni et rabattu. Le second, que l’on ne connaît que depuis quelques années, est également dars un ovale, mais avec cette légende: I. HORDAL. I.V. D. ET PROFES. SEREN. LOTH. DVC. CONSIL; au-dessous, dans une ligne soutenant l’ovale: ET ILLUSTRIS. CARD. AB INT. CONSIL. Et plus bas, le distique suivant coupé par les armes de Hordal:
Corpore mortali, at divina est mente ; sed unde / Tres animant Dive: Suada, Minerva, Themis.
Son corps est mortel, mais son esprit est divin ; d’où cela vient-il ? / Trois Déesses lui donnent vie : Suède (déesse de la Persuasion), Minerve (Sagesse), Thémis (Justice).
Le personnage y porte une large collerette blanche et plissée. Dans la partie inférieure de l’ovale, on lit: Ætatis 37, 1627.
Il existe sous la date de 1628, dit M. Beaupré, quelques thèses(1) de l’Université de Pont-à-Mousson imprimées par Appier Hanzelet avec son adresse et celle du libraire Jean Bernard. L’une d’elles a été soutenue sous la présidence de François Guinet le 4 septembre, c’est-à-dire un mois après que le titre d’imprimeur de l’Université lui avait été retiré; mais ce fait n’est pas concluant, ajoute le biographe, car il n’est pas sans exemple qu’une thèse ait été imprimée plusieurs mois à l’avance.
(1) La Grande-Thèse, gravée par Callot et soutenue, en 1625, par Nicolas-François de Lorraine, ne porte pas le nom du typographe qui en a imprimé le texte; elle pourrait bien aussi sortir des presses de Hanzelet.
1873. — Abbé Charles Hyver, L’Église des Claristes de Pont-à-Mousson, dans Mémoires de la Société d’archéologie lorraine et du Musée historique lorraine (3e série, 1er vol. Nancy, 1873), p. 382-405, Archive.
Tombeau et épitaphe de Jean Hordal en l’église des Claristes. Informations sur Jean II Hordal.
(P. 397.) — L’église des pauvres Claristes semblait réservée à devenir le lieu de sépulture des professeurs de la Faculté de droit. C’est là que Jean Hordal*, descendant de la famille de Jeanne d’Arc, voulut être inhumé.
* 1618. Die 9a Augusti. Occubuit Dominus Joannes Hordal, vice decanus et eodem Die jussu serenissimi Ducis Lotharingiæ per Dominum Joannem Hordal juniorem Doctorem utriusque juris et professorem fuerunt tradita sigilla universitatis et eodem die ornamenta ejusdem. D. Claudio Christophorino præsidi tanquam vice decano. (Liber facultatis jurisdicæ.)
9 août 1618. Décès de Me Jean Hordal, vice-doyen. Le même jour, sur ordre de Son Altesse Sérénissime le Duc de Lorraine, les sceaux de l’Université ainsi que ses insignes furent transmis par les soins de Me Jean Hordal fils, docteur en droit civil et canonique et professeur, à Me Claude Christophorin, président, en sa qualité de vice-doyen. (Extrait du Livre de la faculté de Droit).
On ne voit pas dans cette épitaphe que Hordal fit les fonctions de vice-doyen après le départ de G. Barclay. Cela arriva cependant.
Son tombeau portait cette inscription : [cf. Dom Calmet].
Son fils, Jean Hordal, soutint, en 1613 (15 juillet), ses thèses devant Jean Hotman, le fils du célèbre jurisconsulte Fr. Hotman, qui avait tenu à honneur de servir de témoin au jeune juriste. Grâce à cette solennité apportée à la discussion par la présence d’Hotman et peut-être grâce aux talents du récipiendaire, contrairement aux us et coutumes de la Faculté de droit, le secrétaire nous indique pour la première fois le sujet des thèses du candidat*.
* 1613, 15 juillet. Nobilis et ingenuus adolescens Joannes Hordal Mussipontanus, insignitus fuit gradu baccalaureatus [in U. J.] per D. Joannem Hordal vicedecanum, Patrem suum. Cujus litteris post verba : Omnibus commendetur, adjunctum est : præsertim cum publice disputando theses de Adoptionibus et Jurisdictione egregie sustinuerit præsentis D. D. Joanne Hotomano Parisiensi et Nobili Bernardo Mauljean Mussipontano, testibus ad præmissa vocatis atque expresse rogatis. (Registrum Facultatis Jurisdicæ).
Le noble et illustre adolescent Jean Hordal de Pont-à-Mousson fut honoré du grade de baccalauréat par maître Jean Hordal, vice-doyen, son père. À ses lettres, après les mots :
Qu’il soit recommandé à tous
, fut ajouté :surtout qu’en disputant publiquement, il a soutenu avec distinction des thèses sur les Adoptions et la Juridiction, en présence de maîtres Jean Hotman de Paris et du noble Bernard Mauljean de Pont-à-Mousson, témoins appelés et expressément requis pour les susdites choses.
(Registre de la Faculté de droit).Envoyé à Bruxelles par Charles V, il y mourut et ne vint pas rejoindre son père dans l’église des Claristes. Mais son fils, qui lui succéda dans sa charge et ses dignités, fut inhumé près de son grand-père dans la chapelle que les professeurs de droit semblaient préférer désormais pour le lieu de leur dernier repos. Jean Hordal III eut cette inscription...
Ainsi sur douze doyens qui présidèrent à ]a Faculté de droit jusqu’en 1768, époque de sa translation à Nancy, cinq sont venus reposer dans l’humble église des Clarisles. Il faut ajouter Humphroy Ely et Hordal I qui firent les fonctions de vice-doyen ; le premier après le départ de Barclay et le second après la mort de Pierre Charpentier. Le troisième doyen, Hordal, partagea cet honneur avec Christophorin, qui continua d’administrer la Faculté après la mort de son collègue (1618-1624) jusqu’à répoque où Biaise Jacquot reprit le Décanat.
Au sujet des tombes de Hordal et des doyens dans l’église des Clarisses (p. 403) :
Il ne reste plus rien aujourd’hui de ces mausolées et de ces inscriptions. Des hommes indignes de ce nom se sont rués dans cette église avec la fureur de brutes et n’ont laissé derrière eux que des ruines. Rien n’a trouvé grâce à leurs yeux, ni la sainteté, ni le prestige d’un grand nom, ni l’art, ni le mérite, rien, pas même la tombe et l’inviolabilité qui la défend. Tout a été pillé, saccagé, mutilé, dispersé à tous les vents.
1891. — Eugène Martin, L’Université de Pont-à-Mousson (1572-1768) (Paris, Nancy, 1891), p. 68, Google.
Le 7 octobre, une quatrième chaire de droit fut occupée par Jean Georges, dit Hordal[1], docteur ès droits et avocat au Parlement de Toulouse.
[1] Jean Georges, dit Hordal, descendait de Pierre d’Arc, troisième frère de Jeanne d’Arc ; en conséquence de quoi, il obtint de Charles III des lettres déclaratoires de noblesse, le 10 juillet 1596. Il fut nommé professeur, le 7 octobre 1587. Il occupa ses loisirs à une compilation plus rare que précieuse : Heroinæ nobilissimæ Joannæ d’Arc Lotharingiæ…, 1612, in-4°. — Il mourut à Pont-à-Mousson, le 10 août 1618, et fut inhumé à côté de Grégoire de Toulouse dans l’église des Clarisses.
1892. — Journal de Gabriel Le Marlorat, 1605 à 1632 (Bar-le-Duc, 1892), p. 90, Gallica.
Sur les pensions des professeurs Jean Hordal et Jean II Hordal.
Pont-à-Mousson. — Ce vendredy, 17e aoust 1618, ont esté entérinées les lettres patentes de S. A. octroiées à Jean Hordal, fils de feu Jean Hordal, lecteur en droit canon et civil au Pont à Mousson, dud. estat de lecteur, aux gaiges de mils frans, comme son père avoit, à charge que les 300 fr, que led. fils avoit de pension seront supprimés, dattées du 15 aoust 1618, signées de la Ruelle, registrata Fournier, et au dos desd. lettres le serment à esté pris dud. Hordal fils par…, recteur de l’université. Plus a esté entériné le décret de S, A, octroié à Jean Jacquesse, datté dud. jour 40e aoust, signé : Jénin, par lequel S. A. veult qu’oultre les 200 fr. que led. Jacquesse avoit pour enseigner les Institutes aud. Pont, par forme de gaige et pour terminer les diférens d’entre luy et led. Hordal, que les mils fr. de gaige dud. Hordal et les 300 fr. de pension qu’il avoit auparavant, et les 200 fr. de gaige dud. Jacquesse institutaire, faisant 1500 fr. en tout, se partageront par moitié entre led. Hordal et Jacquesse, attendant la première vacquante qui demeurera supprimée, et se paieront par le gruyer du Pont à Mousson, et ce pour satisfaire à la promesse que S. A. avoit fait aud. Jacquesse de luy donner la première place vacquante de lecteur ès droits, ce qu’il n’auroit fait ains aud. Hordal fils. — Daurillot, Bournon, Zauborel, Maillet, A. de Léglise, Lescamousier, G. Marlorat, Coliquet, Oriot et G. Maillet, présens.
P. 228.
Pont-à-Mousson, — Ce lundy, 19 avril 1632, ont esté entérinées les lettres patentes de S. A., octroiées à [Anthoine] Richard, conservateur de l’Université du Pont à Mousson, pour la pension de mil frans qu’il luy accorde pour enseigner en civil, par la vacance de feu Jean Hordal, professeur en droit, qui n’avoit que sept cens frans. Plus, ont esté entérinées les lettres patentes de Sad. A., octroiées à [François Le] Moleur, faites comme les autres cy devant accordées aux conseillers et auditeurs de nostre Chambre pour la faculté de résigner après leur mort, aux gages de 460 fr, sur le gruyer et receveur du domaine. — J. Maillet, président ; Mousiu, Lescamousier, G. Marlorat, Le Grand, Camus, G. Maillet, F. Coliquet, N. Marlorat et Clément, présens.
1897. — Louis Carrez, Catalogue des jésuites, province de Champagne, 1616-1662 (Châlons-sur-Marne, 1897), Gallica.
Parcours d’un autre Jean Hordal (1547-1608), jésuite, et séjour de Jean II Hordal à Nancy de 1609 à 1612 :
(p. 11) Collegium Virdunense. (Collège de Dijon) [...] Anno 1590, mense julio. [...] P. Joannes Hordalius.
(P. 31) Collegium Mussipontanum. Anno 1574-1575. [...] Magistri. M. Clemens du Puy, 1 classis, M. Edmundus Morages, 2 classis, M. Joannes Hordal, Supr. Gram., M. Joannes Bleusius.
(P. 60) Anno 1598-1599. [...] P. Joannes Hordal, Procurator convictus (intendant).
(p. 65) Anno 1600-1601. [...] P. Joannes Hordal.
(p. 68) Anno 1601-1602. [...] P. Joannes Hordal, Conf. T.
(p. 71) Anno 1602-1603. [...] P. Joannes Hordal, Præf. eccl., Conf.
(p. 74) Anno 1604-1605. [...] P. Joannes Hordal, Præf. eccl., Conf. in T.
(p. 76) Anno 1606-1607. [...] P. Joannes Hordal, Præf. T., Conf. in T.
(p. 104) Collegium Divionense. (Collège de Dijon) [...] Anno 1586-1587, 1 januarii 1587. [...] P. Joannes Hordalius, Procur. domest., Cons.
(p. 105) Anno 1586-1587, 1 junii. [...] P. Joannes Hordalius, Procur., Cons.
(p. 105) Anno 1587-1588, 20 januarii. [...] P. Joannes Hordalius, Procur.
Scolarité de Jean II Hordal, né à Pont-à-Mousson en 1590.
(P. 131) Domus probationnis Nanceiana. (Maison de probation de Nancy) [...] Anno 1609-1610 [...] Novitii scholastici (nouveaux scholastiques) [...] Joannes Hordal, 4 aug. 1609.
(P. 133) Anno 1610-1611 [...] Novitii scholastici [...] Joannes Hordal, 24 feb. 1609.
(P. 141) Collegium Remense. (Collège de Reims) [...] Anno 1611-1612 [...] Magistri (maître) [...] M. Joannes Hordal, Mag. 5 cl.
Index (Jean II Hordal a quitté les Jésuites en 1612.)
Hordal, -lius, Joannes ; Lotharingia Ortus (naissance) : 1547 ; Ingressus (entrée) : 1574 ; Gradus : C. S. F. ; Promotio : 29 apr. 1602. Defunctus, dies obitus (lieu et date de décès) : Mussiponti, 30 apr. 1608
Hordal, Joannes ; Pont-à-Mousson (Mussip.) ; Ortus : 1590 ; Ingressus : 24 febr. al. 4 aug. 1609 ; Gradus : Sch. ; Defunctus : Bruxellis, 1631 ; Dim. 1612 (sans doute Dimissus : renvoyé.)